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Dr. Moussa Coulibaly, sur la grogne sociale : « Il faut garder le sang froid »

Meguetan Infos

Au regard de la grogne sociale que le pays connaisse depuis quelques semaines, notamment, les préavis de grèves, la sortie des scolaires et universitaires, l’arrêt des activités des ONG françaises opérant au Mali, le sociologue, Dr. Moussa Coulibaly, estime qu’il faut renforcer la cohésion nationale et faire en sorte que tous les Maliens devant les attentes, fassent violence sur leur propre personne pour donner cette dernière chance au pays.

 La situation actuelle du Mali connaît depuis quelques semaines une actualité agitée. A l’intérieur par la sortie des scolaires et universitaires et des préavis de grèves et surtout dans un premier temps, par la suspension de l’aide publique au développement de la France en direction du Mali et malheureusement la décision du gouvernement malien de l’arrêt des activités des associations et autres ONG opérant dans le sensible secteur du développement social. Notre sociologue, Dr. Moussa Coulibaly, rappelle que l’histoire récente de l’Afrique est pleine d’enseignements et doit inspirer les Maliens quant à la suite à donner à l’orientation que le pays a choisie pour se refonder et s’inventer un destin.

« Ce qui est arrivé aux Libyens avec le départ programmé du pouvoir du colonel Kadhafi doit inspirer les Maliens, à double titre », dit-il. Selon lui, dans un premier temps, nous payons un lourd tribut parce que depuis la déstabilisation de la Libye, le septentrion malien et la zone dite des trois frontières sont devenus le terrain favori des djihadistes qui y ont implanté leur base de résistance et dans un second temps une extension de la menace qui gagne lentement, mais sûrement les pays du golfe de Guinée.

« Ce qui arrive en ce moment aux Libyens est la même chose qui guette le Mali », dit-il. Il s’agit de la coalition internationale dressée contre notre pays de déstabiliser le pouvoir de la transition et comme en Libye de créer les conditions d’un effritement de l’unité nationale, du chaos généralisé pour finalement exploiter les énormes potentialités énergétiques et minières du Mali. A cet effet, Dr. Coulibaly, propose le renforcement de la cohésion nationale et faire en sorte que tous les Maliens devant les attentes, fassent violence sur leur propre personne pour donner cette dernière chance au pays.

Toutefois, le Sociologue, reste convaincu que notre pays ne mérite pas de devenir comme la Libye d’aujourd’hui, un pays politiquement instable plus de dix ans après la mort du colonel Kadhafi qui était perçu comme le seul problème de la Libye, mais un pays certainement surexploité par les puissances impérialistes qui ont contribué à la chute de Kadhafi. Selon lui, si les 5 colonels n’ont pas l’aura de Kadhafi, le peuple malien, à l’instar de celui de la Libye, a droit à la prospérité, au bonheur et surtout a droit à l’autodétermination et au choix de ses partenaires. « On ne doit plus douter, le Mali est désormais un enjeu énergétique majeur. Chaque Malien doit intégrer cet état de fait et agir en conséquence », dit-il.

A ses dires : à l’heure actuelle, nous savons tous qu’il y a des difficultés, mais c’est une mauvaise option que de jeter le bébé avec l’eau du bain. Il y a certainement des difficultés économiques qui ne sont pas insurmontables quand les Maliens se mettent ensemble. Le pays a besoin de se reconstruire c’est pourquoi en ce moment, le pacte de la sécurité doit l’emporter sur le pacte de la stabilité. Cependant, notre Sociologue, souligne que depuis que les autorités de la transition ont engagé un bras de fer pour créer autour d’eux les conditions de l’autonomie politique par rapport à la stratégie de reconquête de notre territoire, tous les observateurs avertis savaient que notre parcours est désormais jalonné de difficultés de toutes sortes.

Des événements de Thiaroye, en passant par Lumumba, Modibo Keita ou Sankara, l’Afrique, singulièrement l’Afrique francophone cherche à se faire un chemin vers l’autonomie et nous ne devons pas rater l’occasion. Nous ne devons pas céder devant les peurs et les chantages venant de notre propre camp, prévient-il.

A l’entendre, la société civile, les organisations syndicales et corporatistes, les partis politiques, tous ceux qui représentent la nation en toutes circonstances doivent se sentir investis de cette mission de sauver l’unité du pays, ses diversités. Nous ne devons pas perdre de vue que nous représentons chacun ce peuple libre, uni et invincible quand il est rassemblé.

Le Mali est notre bien le plus précieux et il faut s’atteler à son unité quand elle est menacée. Dans beaucoup de milieux on entend très souvent des propos du genre” un tel ou un autre avait prédit que les colonels rencontreraient des problèmes bientôt ” mais une grande majorité de Maliens le savaient déjà car on ne peut pas tenir tête à la France, le contrarier voire l’humilier et l’amener à s’interroger sur la nature de ce que devient la désormais Françeafrique sans avoir à subir des tentatives de déstabilisation comme en ce moment.

Notre pays a besoin en ce moment de toute la force nécessaire qu’exige le contexte nouveau de guerre contre le terrorisme et de refondation de notre pays. La résistance doit continuer parce que le rayonnement du Mali doit continuer. C’est en renonçant à la résistance, dans un élan de communion que la République risque de s’éloigner d’elle-même. Le Mali doit rester lui-même en ne pas troquant pas l’espoir contre le doute.

« Nous devons nous battre comme nous l’avons choisi depuis des siècles pour vivre pleinement, dignement, librement. Les Maliens doivent faire preuve de sang-froid. Les Maliens ne doivent pas se tromper d’adversaire depuis qu’ils n’ont pas eu la possibilité d’étaler devant le monde les preuves de son agression », a-conclu notre Sociologue.

Ibrahima Ndiaye

Mali Tribune

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