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Mali-Guinée : Une nouvelle page dans les relations bilatérales

Meguetan Infos

Au sortir de la 9è session de la Grande commission mixte de coopération, les deux pays entendent dynamiser un partenariat stratégique afin de relever les nombreux défis en termes de développement

Conformément aux  usages diplomatiques, les commissions mixtes se tiennent, généralement, au niveau des ministres des Affaires étrangères, avec, quelques fois, la participation d’autres ministres sectoriels.

Les autorités de notre pays, à la lumière des enjeux stratégiques et géopolitiques, ont voulu marquer la 9è session de la Grande commission mixte de coopération entre le Mali et la Guinée  en décidant de l’envoi à Conakry d’une dizaine de ministre : Mahamadou Kassogué (Justice et Droits de l’Homme, Garde des Sceaux), Alousséni Sanou (économie et Finances), Modibo Keïta (Développement rural), Lamine Seydou Traoré (Mines, énergie et Eau), Mahmoud Ould Mohamed (Industrie et Commerce), Diéminatou Sangaré (Santé et Développement social), Mme Dembélé Madina Sissoko (Transports et Infrastructures), Alhamdou Ag Ilyene   (Maliens établis à l’extérieur et Intégration africaine) et Youba Ba (délégué chargé de l’élevage et de la Pêche).  
C’est donc avec une perception claire sur ses enjeux et importances qu’ont débuté hier dans un hôtel de Conakry les travaux de la Grande commission mixte de coopération sous la co-présidence du ministre des Affaires étrangères et la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et de son homologue guinéen, Dr. Morissanda Kouyaté. Il y avait également des experts et des opérateurs économiques des deux pays. 
NOUVELLE RAMPE DE LANCEMENT- La présence de la délégation malienne à Conakry est l’illustration des excellentes relations d’amitié et de coopération qu’entretiennent les deux pays, les présidents Assimi Goïta et Mamady Doumbouya qui ont décidé de les placer sur une nouvelle rampe de lancement. Cela, afin d’établir définitivement une relation stratégique, spéciale et exemplaire en Afrique.
En prenant part le 22 septembre dernier aux festivités de la célébration du 62è anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, le président de la Transition de la Guinée donnait  sans doute ainsi la preuve de sa solidarité et de son engagement aux côtés du Mali.

En retour, le président Goïta élèvera son homologue guinéen à la dignité de Grand Croix de l’Ordre national à titre étranger. Mieux, et pour rendre la pareille, quelques semaines plus tard, le Premier ministre par intérim, colonel Abdoulaye Maïga, à la tête d’une importante délégation, s’est rendue en Guinée pour rehausser l’éclat de la fête nationale de la Guinée.  

La session qui a démarré hier se tient dans un contexte difficile pour les deux États qui traversent une période charnière de leur histoire marquée par une transition politique. Le Mali doit relever de nombreux défis notamment au plan politique, avec les réformes politiques et institutionnelles, la préparation des élections générales. Mais aussi des défis économiques et sécuritaires, par exemple la lutte contre le terrorisme. à cela est venue se greffer la crise en Ukraine impactant de plein fouet les économies de plusieurs pays dont le Mali et la Guinée.

L’ADVERSITÉ ET L’HOSTILITÉ- Au cours de son intervention, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a, opportunément, remercié les autorités et le peuple guinéen pour leur solidarité et leur soutien multiforme et sans faille à l’égard du Mali « suite aux sanctions illégales, illégitimes et injustes imposées à notre pays par la Cedeao et l’Uemoa, le 9 janvier dernier».

Il convient de rappeler que le Mali est redevenu premier producteur de coton en Afrique avec un record de production de plus de 760.000 tonnes au titre de la campagne 2021-2022.  Et une quantité non négligeable de cette production  a été exportée depuis le Port de Conakry.

Du reste, l’adversité et l’hostilité auxquelles nos deux états font face doivent être perçues comme des opportunités d’avancer. Parce que l’on se rend compte, a expliqué le chef de la diplomatie malienne, que si le Mali et la Guinée parviennent à maitriser et valoriser leur potentiel, l’esprit de domination qui préside aux relations avec beaucoup de leurs partenaires va certainement s’estomper.

Pour être relevés, les défis requièrent des deux états le renforcement de la coopération dans tous les domaines, mais aussi nécessitent une solidarité sans faille, préconise Abdoulaye Diop, ajoutant qu’il est impératif que le partenariat stratégique, spécifique entre les deux états soit dynamisé dans tous les domaines de coopération à travers une mutualisation des efforts.
Le ministre Diop est convaincu que les potentialités énormes, y compris les ressources naturelles et humaines dont regorgent les deux pays, méritent d’être exploitées de manière optimale afin de favoriser le développement socioéconomique. Il a insisté sur la nécessité d’assurer un suivi rigoureux et diligent de la coopération entre le Mali et la Guinée. À ce propos, avertira-t-il, pour pouvoir mesurer ce que nous faisons, la boussole sera la satisfaction de nos populations.    
ENSEMBLE CONTRE L’INJUSTICE- Pour le ministre des Affaires étrangères de la Guinée, son pays et le Mali ont toujours entretenu de bonnes relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage fondées sur des principes historiques, de solidarité naturelle, de respect mutuel, d’entraide. Etayant ses propos, Dr Morissanda Kouyaté est revenu sur quelques pages glorieuses de l’histoire en relevant que c’est à Woyowayanko, à la fin du 19è siècle, que l’Almamy Samoury Touré a été confronté à l’impérialisme et au colonialisme français. «Et là, il a gagné au nom de l’Afrique et des deux pays. C’est dire que nous avons toujours lutté ensemble contre l’injustice et la domination», s’est réjoui le ministre Kouyaté. Selon lui, les présidents Modibo Keïta, Moussa Traoré et Ahmed Sékou Touré ont suivi le même chemin.
Pour  Dr Morissanda Kouyaté, la présence de l’importante délégation malienne à Conakry est le témoignage du caractère étroit et la profondeur des relations d’amitié existantes entre les deux pays.  Et de confier que le gouvernement et le président de la Guinée apprécient hautement le volume global de nos échanges et souhaitent qu’ils soient rehaussés. «Nous devons, sans tarder, capitaliser cette marche afin de densifier la coopération entre les deux pays», a galvanisé le ministre guinéen des Affaires étrangères.
 Envoyé spécial
Massa SIDIBÉ
 L’Essor

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