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L’avant-projet de la nouvelle constitution : Définir l’islam comme religion d’état ou à défaut la reconnaitre comme religion officielle et majoritaire du peuple

Meguetan Infos

Le Cadre de Concertation des Associations Islamiques (AL OURWATOUL WOUSQA)  a été créé́ le 07 juin 2022 à Bamako par une dizaine d’associations islamiques qui ont vu la nécessité́ d’avoir un cadre d’échanges, de concertation et de partage d’expériences en vue de mieux coordonner les actions de la promotion de l’Islam dans toute sa globalité́ et défendre les intérêts des musulmans. Le 19 Octobre dernier, son Bureau Exécutif a organisé un  atelier d’échanges sur l’avant-projet de la nouvelle constitution. Pour les membres du cadre l’avant-projet de la nouvelle constitution  ne reflète pas les aspirations du peuple malien et surtout ceux de la communauté musulmane du Mali  et ensemble ils ont défini  les voies et moyens pour permettre l’obtention d’une constitution adaptée à leur identité islamique.
Suite à la publication du nouveau texte de loi fondamentale  composé de 195 articles rédigés sur 33 pages plusieurs organisations et leaders d’opinions parmi lesquels ceux du  cadre de concertation des associations islamiques « AL OURWATOUL WOUSQUA », ont exprimé leurs désaccords sur certains articles de ce projet de la constitution qui résume essentiellement sur les commentaires et les contre-propositions faits par leur participants lors de leur atelier.
Pour le Secrétaire Général du Cadre Dr MAIGA Mahamane, la rédaction d’une nouvelle constitution intervient à un moment où le peuple malien, à travers l’ensemble de ses composantes et sensibilités, réclame avec force, une refondation totale du système de gouvernance de notre pays. Or, dans toute entreprise de réforme sérieuse que voudrait engager un pays, la loi fondamentale en constitue le premier soubassement.
Par rapport au mot « laïcité́ »  pour ceux qui pensent naïvement que « laïcité́ » signifie liberté́ de culte, il faut leur enseigner que « laïcité́ » veut dire plutôt l’absence de références à Dieu. La laïcité́ prône une gouvernance politique, économique et sociale sans Dieu, sans aucune référence aux valeurs divines. Le nouveau Mali ne se construira pas avec une jeunesse livrée à la dépravation des influences culturelles. Un Mali laïc c’est tout simplement une trahison vis-à-vis de notre longue histoire. Tombouctou la vieille cité universitaire islamique qui a brillé́ sur le Moyen-âge ne se reconnaitrait pas dans un Mali laïc. Le Mali dont rêve les Maliens n’est pas un Mali de libertinage où les hommes se marient entre eux et les femmes entre elles. Le Mali dont nous rêvons est un Mali moderne, mais pas moins assis fermement sur ses valeurs morales et spirituelles, où la jeunesse, les femmes et la famille sont protégées et éduquées avec des valeurs de droiture, de probité́, de solidarité́, d’entre-aide, de protection des faibles, de paix, de courage et de dévouement.  Tous les pays scandinaves, toutes les monarchies et toutes les grandes puissances du monde ont leurs religions d’État respectives. Même la Russie après l’effondrement de l’Union Soviétique, est revenue à l’Église orthodoxe comme religion d’État.  Ces constitutions sommairement copiées et collées, hâtivement promulguées, sans cesse violentées et quotidiennement piétinées par les gouvernants, participent d’une longue et pathétique marche dans l’obscurité́ d’une Elite qui a oublié́ d’où̀ elle vient et qui ne sais pas où elle va. Le perpétuel recommencement auquel cette Elite laïque livre la destinée des Maliens a pour mal l’absence de valeurs morales formelles dans la gouvernance. Qu’on ne trompe pas donc les Maliens. Les choses ne changeront en rien si le Mali doit se reconstruire sans Dieu. Qu’on ne vende pas de faux espoirs aux Maliens ! Nous explique l’iman Dr Maiga Mahamane.
Proposition des articles de la nouvelle Constitution 
Les membres du bureau exécutif du Cadre de Concertation des Associations Islamiques (AL OURWATOUL WOUSQA après avoir passé́ en revue les 195 articles,  ils
On fait des propositions par rapport à la laïcité et en reformant certaines articles de  la nouvelle constitution : «  Le peuple Souverain du Mali, réaffirme son attachement à la forme républicaine et à ses valeurs religieuses et sociétales » et aussi demande dans l’article 30 de Supprimer la laïcité de la constitution et ne pas chercher à la définir.
ARTICLE 8 : Tout ce qui n’est pas interdit par la loi et qui ne porte pas atteinte à nos valeurs religieuses et sociétales ne peut être empêché́ et nul ne peut être contraint de faire ce qu’elle n’ordonne pas.
NÉANT : Définir l’islam comme religion d’état ou à défaut la reconnaitre comme religion officielle et majoritaire du peuple .
ARTICLE 31 : Les langues parlées au Mali par une ou plusieurs communautés linguistiques font partie du patrimoine culturel. Elles ont le statut de langues nationales et ont vocation à devenir des langues officielles. La loi fixe les modalités de protection, de promotion et d’officialisation des langues nationales. Le français, l’arabe et le bambara sont les langues d’expression officielles. L’État peut adopter, par la loi, toute autre langue étrangère comme langue d’expression officielle.
NÉANT : Criminaliser de façon explicite l’homosexualité́ ; les pratiques des transgenres et tout autre union contre-nature et punir toute personne qui contribuerait à la promotion de tels actes
ARTICLE 11 : Tout citoyen a droit à l’instruction. L’enseignement public est obligatoire, gratuit et confessionnel l’appartenance selon religieux du citoyen. L’enseignement privé est reconnu et s’exerce dans les conditions définies par la loi.
NÉANT : Conformément aux aspirations du peuple malien à la liberté́ et à la dignité́ exprimées depuis le soulèvement populaire du 26 Mars 1991, le Cadre exige l’instauration du multipartisme intégral incluant la formation de partis politiques ayant des projets de sociétés s’inspirant des valeurs religieuses notamment islamique comme c’est le cas dans toutes les grandes démocraties de référence.
NÉANT : Exiger que toutes les prestations de sermon dans le pays se fassent conformément au statut religieux de l’intéressé (Coran pour les musulmans et Bible pour les chrétiens
ARTICLE 185 : Les légitimités traditionnelles et religieuses, gardiennes des valeurs de la société́, contribuent au renforcement de la cohésion sociale et à la gestion des conflits. Les différentes catégories de légitimités traditionnelles, leurs rôles et les modalités de leur intervention sont déterminés par la loi.
Bokoum Abdoul Momini/Maliweb.net
maliweb.net

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