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Front scolaire: les élèves abandonnés à leur triste sort!

Officiellement, la rentrée scolaire 2018-2019 au Mali a eu lieu, le 1er octobre. Trois semaines après, cette rentrée n’est toujours pas effective à tous les niveaux. Les établissements secondaires, techniques et professionnels privés sont paralysés par une grève des promoteurs qui réclament à l’Etat leurs subventions de l’année dernière. Cette situation très préoccupante qui menace l’avenir de milliers d’élèves semble ne pas préoccuper les différents acteurs et la population en général.

 

L’on constate avec amertume que cette grève illimitée des établissements secondaires, techniques et professionnels ne préoccupe pas trop les concitoyens, contrairement à d’autres grèves qui ont fait couler beaucoup d’encres et de salives. Depuis le début de cette grève, certains acteurs censés jouer un rôle déterminant, soit en interpellant ou en menant la médiation entre les protagonistes, ont brillé par un silence incompréhensible.
Les autorités, les parents d’élèves, les enseignants, l’AEEM et la société civile observent tous un silence coupable face à cette grève qui prend en otage des milliers d’enfants. L’éducation étant un droit pour tous les enfants sans distinction, les autorités doivent trouver une solution à cette grève illimitée qui n’a que trop duré.
Face à l’inertie des autorités, les parents d’élèves, l’AEEM et la société civile se rendent complices en observant passivement la situation s’empirer. Ceux-ci ont la lourde responsabilité d’interpeller les autorités et les promoteurs d’écoles pour trouver une solution et ne pas laisser ainsi hypothéqué l’avenir des enfants. Ceætte passivité de leur part est synonyme de manque d’intérêt face à la situation des milliers d’élèves abandonnés à leur sort.
En plus de cette grève illimitée qui paralyse les établissements secondaires, techniques et professionnels, le retard dans l’orientation des nouveaux admis au DEF et au BAC est une autre préoccupation qui interpelle fortement les autorités. Bientôt un mois après la rentrée, ces admis attendent toujours leur orientation.
Toute chose inadmissible, s’il est vrai que gouverner c’est prévoir. Les autorités devraient avoir une idée du nombre d’admis aux différents examens pour prévoir leurs orientations et les conditions de leur formation. Cette situation n’honore pas notre système éducatif qui n’arrive pas à prendre en charge les élèves et étudiants qui sont laissés pour compte.
Que ce soit la grève illimitée des établissements secondaires, techniques et professionnels ou le retard dans l’orientation des élèves admis au DEF et au BAC, les autorités sont les premières interpellées. Celles-ci doivent trouver un terrain d’entente avec les grévistes et diligenter les orientations, car c’est l’avenir du pays qui est menacé.
Par ailleurs, les promoteurs d’établissements privés doivent revoir leur position en renonçant à cette manière radicale de revendication. La grève est un droit tout comme assurer la formation des élèves est un devoir qui incombe aux promoteurs d’écoles qui ont opté pour ce domaine. Après trois semaines sans cours, ceux-ci doivent songer à l’avenir de ces milliers d’enfants, en reprenant les cours en revoyant leur stratégie de revendication. Toute chose qui permettra de boucler les programmes et sauver l’année scolaire.
Pour leur part, les parents d’élèves, les enseignants, l’AEEM et la société civile doivent se mobiliser pour amener les deux parties à trouver une solution le plus rapidement possible. Faute de leur implication pour la résolution de cette grève, l’histoire retiendra que ces acteurs de l’école se sont rendus complices d’une injustice causée à des milliers d’élèves.

PAR MODIBO KONE

Info-matin

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