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Cybercriminalité : Les réseaux sociaux dans l’œil de la justice

Meguetan Infos

Les réseaux sociaux s’imposent de nos jours comme des outils indispensables pour l’homme moderne. Crée pour faciliter la communication et les échanges inter-personnels, ils sont devenus le terrain de toutes sortes de jeux pour arnaques et escrocs de tout acabit (cybercriminel), aux fins de dépouiller d’honnêtes citoyens de leurs biens durement acquis.

Depuis, quelques temps, en effet, le problème de la criminalité sur les réseaux sociaux est devenu un phénomène récurent surtout en Côte d’Ivoire. Au fil du temps, il s’est exporté et répandu dans la sous-région, notamment au Nigeria et au Benin pour n’en cité que ceux-ci. Le Mali ne pouvait être épargné connaît aussi son lot de victimes (en nombre de plus en plus croissant) de ses arnaqueurs qui se font appeler ‘’Brouteur’’ à Abidjan.

Leur pratique est connue sous l’appellation juridique de cybercriminalité qui désigne l’ensemble des infractions pénales commises via les réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information, soit contre lesdits réseaux ou systèmes.

Les cybercriminels usent de plusieurs techniques pour extorquer de l’argent à leurs victimes sur les réseaux sociaux à Bamako. L’une de leur technique est l’appât du forfait gratuit. Il consiste à envoyer un lien sur les réseaux sociaux en proposant l’obtention d’un forfait internet jusqu’à 500 Go. Le but de ce manège est de récupérer toutes les données personnelles de l’usager à son insu. Idem pour les techniques telle que le portefeuille magique et les groupes WhatSapp pour adulte qui usent du même mode opératoire afin contre leurs victimes.

Mais, ces derniers temps, une autre technique prend de plus en plus de l’ampleur et fait de nombreuses victimes a travers le Mali. Il s’agit de la technique dite orange money. Les arnaqueurs font croire à leurs cibles qu’ils ont fait par erreur un transfert d’argent sur leur compte et sollicitent un renvoi de leur argent, mais ce n’est au fait qu’une mascarade destinée à débiter le compte de pauvres citoyens. Un autre appât par le pseudo orange-money consiste à faire miroiter à un usager un cadeau fictif d’Orange auquel il ne peut accéder qu’en livrant son code secret pour le transfert du montant. Or l’activation dudit code offre la possibilité de vider votre compte en toute impunité. De nombreux usagers se sont fait arnaquer.

Face à la persistance du phénomène, les autorités maliennes ont réagi avec l’encadrement de l’environnement des réseaux sociaux par une loi de lutte contre la cybercriminalité. Il s’agit de la loi n° 2019-056 portant Répression de la Cybercriminalité, promulguée le 5 décembre 2019, confortée récemment par l’avènement d’un pôle judiciaire spécialisé en la matière. Cette loi porte sur les infractions de fraude en ligne ainsi que sur la diffusion de contenu pornographique mettant en scène les enfants, entre autres, et détermine les infractions relatives aux opérations de piratage, d’usurpation d’identité, de traitement illicite de données à caractère personnel.

Elle s’applique ainsi, en vertu notamment des dispositions de son article 02, à «toute infraction commise au moyen des technologies de l’information et de la communication (TIC) en tout ou partie sur le territoire de la République du Mali, toute infraction commise dans le cyberespace et dont les effets se produisent sur le territoire national »

Les articles 20 et 21 de la même loi punissent les menaces et les insultes faites par le biais d’un système d’information, avec des sanctions allant de six mois à 10 ans d’emprisonnement et une amende de 1 000 000 à 10 000 000 FCFA. Ou les deux.

De plus, les articles 55 et 56 sanctionnent la « diffusion publique » de « tous imprimés, tous écrits, dessins, affiches, gravures, peintures, photographies, films ou clichés, matrices ou reproductions photographiques, emblèmes, tous objets ou images contraires aux bonnes mœurs». Les sanctions correspondantes vont de six mois à sept ans d’emprisonnement, une amende de 500 000 à 10 000 000 FCFA ou les deux à la fois. «Ce qui était permis auparavant sur les réseaux sociaux où sur internet ne l’est plus aujourd’hui», en déduit un citoyen satisfait de ces mesures.

Aly Poudiougou

Source: Le Témoin

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