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Région de Gao : MSF tire la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation humanitaire

Meguetan Infos

Médecins Sans Frontières intervient d’urgence auprès des populations déplacées internes de Gao, Ansongo et Kidal et appelle à leur protection.

Depuis le début du mois de septembre 2022, de violents affrontements ont opposé les belligérants dans la zone de Talataye.  Ces affrontements enregistrent de nombreuses victimes parmi les civils, créant aussi une vague de déplacement massif et sans précédent des populations vers les villes d’Ansongo, Gao et Kidal.

Le contexte sécuritaire et l’augmentation des déplacements de populations font qu’une forte dégradation de la situation humanitaire dans les prochains mois est à craindre pour ces populations que l’enclavement et la précarité du système de santé publique privent déjà d’accéder aux soins de santé primaire.

Entre le 10 et le 15 septembre, plusieurs sites dans les périphéries de Gao ont accueilli des personnes déplacées internes dont le nombre exact reste encore indéterminé.

Le 16 septembre 2022, une équipe d’urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) est intervenue à Gao pour une mission d’exploration et d’actions. Sur le premier site visité à Sosso Koira, 250 ménages composés en majorité de femmes, d’enfants et personnes âgées vivant dans des conditions extrêmement vulnérables ont été recensés.

En 24 heures de présence, et en collaboration avec les autorités sanitaires de la région, les équipes de MSF ont déclenché une assistance d’urgence. Des cliniques mobiles ont démarré pour fournir une prise en charge médicale et psycho-sociale.

Des citernes de distribution d’eau ont été acheminées sur les sites hébergeant les déplacés en raison de 10.000 l par jour. Nos équipes ont distribué 250 kits non-alimentaires comme des nattes, récipients d’eau, savons, couvertures et bâches ainsi que des kits pour abris à tous les 250 ménages dénombrés sur le site.

« Notre objectif ultime est de pouvoir assurer à tous ces déplacés une assistance médicale et psycho-sociale, aussitôt qu’ils sont réinstallés et dans les plus brefs délais, quelle que soit leur provenance, leur destination et leur appartenance ethnique et idéologique », affirme Audace Ntezukobagira, chef de mission de MSF au Mali.

Nos équipes continuent de recenser d’autres sites de déplacés à Gao et le même travail est en cours dans la région de Kidal où 218 ménages ont pu être identifiés et 263 dans la ville d’Ansongo. Ces déplacés ont bénéficié des premiers soins de secours de nos équipes et ont été fournis en eau potable.

D’importants efforts sont fournis pour évaluer et identifier les besoins non-couverts, notamment en termes de distribution de vivres alimentaires, de construction de latrines et douches, et surtout en matière de protection.

« La protection des populations dans ce contexte d’insécurité grandissante demeure une nécessité absolue. Nous interpellons tous les acteurs aux conflits sur la protection de la population civile souvent piégée dans ces affrontements, et ceci de façon rigoureuse. »

CCOM/MSF

NB : le titre est de la Rédaction.

Encadré :

Médecins Sans Frontières (MSF) est aux côtés de la population malienne depuis 1985. Nos activités humanitaires se font en appui à la politique de santé publique du Mali et répondent à la nécessité d’apporter assistance et soins de santé, y compris aux populations les plus vulnérables et isolées.

Dans la région de Gao, nous menons régulièrement des activités exclusivement médicales dans les structures sanitaires d’Ansongo et de Hourara. Toutefois, en raison des conflits en cours et des attaques dont ont été victimes les services de santé, nous suspendons temporairement nos activités dans les CSCOM de Talataye, Indelimane et de Tintachori.

En collaboration avec nos partenaires étatiques et institutionnels et avec l’appui des Maliens qui vivent sur les territoires où nous travaillons, nous sommes fiers de ce travail accompli avec des équipes composées de plusieurs nationalités dont 90% de Maliens.

Médecins Sans Frontières poursuit sa mission humanitaire au Mali afin d’apporter des soins médicaux à ceux qui en ont besoin, quelle que soit leur appartenance sociale, religieuse ou politique, dans le respect de l’éthique médicale et des principes de neutralité, d’indépendance et d’impartialité.

Le Wagadu

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