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Lutte contre la corruption et la délinquance financière : Bakari Togola défie à nouveau la justice la malienne

Meguetan Infos

Il faut le dire et tout de suite : Bakary Togola brigue à nouveau la présidence de la Confédération des Sociétés et coopératives des Producteurs de Coton (C-SCPC). Il a même franchi un pas de géant dans ses ambitions en remportant  les primaires au niveau du secteur de Koumantou, hier dimanche 25 septembre 2022. S’il venait à se concrétiser, son projet risque d’assener un coup dur à la volonté des autorités de la transition de lutter contre la corruption et la délinquance financière. Et pour cause, alors qu’un certain Soumeylou  Boubeye est mort en détention pour présomption d’atteinte aux biens publics et que d’autres continuent de croupir derrière les quatre murs de la prison en attendant leur jugement, Bakary Togola, le richissime ex-président de l’Apcam et de la C-SCPC inculpés pour présomption de détournement de 9,4 des 13, 4 milliards de francs CFA, avait été acquittés en même temps que ses coïnculpés par des assises spéciales relatives aux crimes économiques et financiers organisées en novembre 2021. Sans pour autant dire où est passée la manne financière qu’on lui reproche. Les traces des virements entre son organe et la CMDT semblaient pourtant repérables, du moins pour ceux qui se rappellent du point de presse animé par le procureur anti-corruption dans la foulée de son arrestation. C’est pourquoi, le verdict de son acquittement a été aussitôt attaqué par le ministère public devant la Cour Suprême aux fins d’annulation pure et simple. Il avait été annoncé par la suite la formation d’un autre collège de juges appelés à se prononcer à nouveau sur le dossier, mais rien ne bougera dans ce sens en dépit d’une pétition signée par plus de 3 000 cotonculteurs par secteurs et adressée au gouvernement, par le biais du ministère de la justice, pour accélérer la réouverture du dossier.
En attendant, il n’est pas à écarter que le spectre du dernier boycott soit mis au goût du jour. De bonnes sources, les cotonculteurs n’écartent aucune de ses hypothèses. Ils comptent sur la responsabilité des plus hautes autorités qui, plusieurs mois après la tenue des assises sur le coton, n’arrivent toujours pas à appliquer les recommandations. En tout état de cause, à part une communication en conseil de ministre, rien ne semble bouger en ce sens. Or le retour de Bakary Togola, pour qui connaît l’homme, pourrait remettre tout le processus en cause.

Amidou Keita

Le Témoin

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