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Vote du budget 2023 : le gouvernement veut une concertation avec l’opposition, LR et RN refusent

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Interrogé par Le Parisien, le ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal, a affirmé ce dimanche qu’il ne se « résolvait » pas à recourir à l’article 49.3 pour faire voter le budget à l’Assemblée. Mais alors qu’il a annoncé le lancement d’une concertation, cette dernière est déjà boudée par plusieurs partis d’opposition, qui ont prévenu qu’ils ne voteraient pas le texte.

Le gouvernement aura-t-il recours au fameux article 49.3 pour faire passer le budget 2023 ? Prévu en octobre, le vote s’annonce en tout cas très complexe pour le parti d’Emmanuel Macron, qui ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. Et pour cause, plusieurs partis d’opposition ont prévenu en amont qu’ils ne voteraient pas le texte. Dans ces conditions, le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, a interpellé les parlementaires :
« Nous invitons l’ensemble de la représentation nationale à travailler sur le budget 2023 avant même qu’il ne soit finalisé. Ces Dialogues de Bercy seront proposés à tous les parlementaires des commissions des Finances de l’Assemblée et du Sénat, majorité comme opposition », a-t-il déclaré ce dimanche dans les colonnes du Parisien.
Concrètement, le ministre entend dans ces discussions présenter ses « pistes » et « arbitrages en cours », et échanger sur les « propositions en anticipation du débat parlementaire » de l’automne, conformément à la nouvelle méthode du gouvernement de recherche de compromis.
Un appel boudé par LR et le RN
Mais cette main tendue a été immédiatement rejetée par plusieurs partis d’opposition, à commencer par LR et le RN. « Que cette majorité se débrouille, nous ne serons pas sa béquille », a ainsi opposé le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, prétendant à la tête de LR. Il a promis que les élus LR exerceraient leur droit d’amendement « sans discussions, sans coopération, sans confusion » car « nous sommes dans l’opposition ».
« Il n’est pas question, par des artifices politiciens, de rentrer dans un petit jeu de négociations », a quant à lui fait valoir le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, autre candidat déclaré à la présidence du parti.
Le patron des députés LR, Olivier Marleix, a cependant souligné que son groupe « s’efforcera(it) d’être toujours la boussole qui indique l’intérêt national ».

Même fin de non-recevoir du côté de l’extrême droite. « Je n’irai pas à Bercy dialoguer avec Gabriel Attal », a tranché sur BFMTV le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, en fustigeant dans ce dialogue ou le Conseil national de la refondation, des « lieux de discussion, des agoras alternatives » à l’Assemblée nationale. Il a aussi indiqué que le groupe des députés RN « ne voterait pas le budget », sans dire s’il voterait contre ou s’abstiendrait, car « on commence à (…) connaître » la « brutalité et la dureté » du projet d’Emmanuel Macron.
Un contre-budget proposé par LFI
De son côté, la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, n’a pas dit « non immédiatement » à la proposition du ministre. Mais « c’est à eux de céder sur des choses » car « nos propositions sont connues (et) nous les porterons dans l’enceinte démocratique », a-t-elle prévenu sur France 3, en citant l’augmentation des salaires, la taxation des « superprofits » ou encore le blocage des prix, qui seront inscrits dans une proposition de « contre-budget ».
« On va essayer de faire passer des choses » au Parlement mais « je pense que nous voterons contre ce budget », a-t-elle affirmé.
Le président de la commission des Finances de l’Assemblée Éric Coquerel (LFI) a fait également part de ses réserves au Huffington Post : « Je suis pour discuter au sein de (l’alliance de gauche) Nupes » de la proposition de Gabriel Attal « car il ne faut pas que cela serve uniquement à la communication du gouvernement », a-t-il fait valoir.
« Pour l’instant, j’ai surtout l’impression (…) qu’il est dans une recherche de majorité anticipée avec les Républicains », a-t-il ajouté.
Quant à Olivier Faure, numéro un du PS, il n’a pas été totalement catégorique: « Je n’ai jamais refusé aucune main tendue quand elle est réellement tendue », a-t-il déclaré à France inter-Franceinfo-Le Monde. « Si un budget de gauche demain est proposé, pourquoi je voterais contre ? », a-t-il questionné, tout en doutant de l’hypothèse.
Le gouvernement n’exclut pas de recourir au 49.3

En l’état, l’exécutif ne s’interdit pas de recourir au 49.3, pour faire en sorte que le texte soit adopté sans passer par le vote des députés. Une intention de vote contre le budget de la part des oppositions « laisserait peu d’autres choix » pour faire adopter le texte sans vote, a en effet prévenu Gabriel Attal. Interrogée sur le sujet il y a quelques jours, la Première ministre, Élisabeth Borne, n’a pas non plus exclu le recours à cette arme constitutionnelle.

En cas d’utilisation du 49.3, « probablement, nous déposerons une motion de censure », a quant à lui averti Jordan Bardella ce dimanche.

(Avec agences)

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