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Le Mali repart à la conquête du marché obligataire régional

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Maher Hajbi

Une semaine après sa dernière levée de fonds, Bamako lance un nouvel emprunt obligataire de 200 milliards de F CFA pour financer des infrastructures de développement.

Pour remettre ses partenaires financiers en confiance, les autorités maliennes ont annoncé, le 12 août, avoir « pris toutes les dispositions utiles pour régler l’intégralité des impayés » de sa dette. Une démarche rendue possible grâce aux 277,371 milliards de F CFA (près de 423 millions d’euros) levés le 9 août sur le marché des titres publics.

Après ce retour « gagnant » sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa), le Mali, soulagé de ne plus subir le tour de vis de la Cedeao, veut remobiliser les investisseurs ouest-africains. Dans une nouvelle note, datée du 15 août, le Trésor malien annonce son intention de lancer un nouvel emprunt obligataire par appel public à l’épargne.

Attractif

Désormais, le Mali ambitionne de lever 200 milliards de F CFA avec une maturité de dix ans pour le financement d’infrastructures de développement prévues au budget 2022 de l’État. L’opération, arrangée par SGI Mali, intermédiaire boursier à la BRVM, s’étend du 15 au 31 août. Et elle consiste en l’émission de « 20 millions d’obligations d’une valeur nominale de 10 000 F CFA chacune, payable en une seule fois », peut-on lire dans la note diffusée par les autorités maliennes.

« Avec un taux de 6,2 % sur dix ans, le Mali propose la meilleure offre du marché boursier régional depuis le début de l’année, un point attrayant qui s’ajoute à cette levée », commente Christian Kouamé Zegbe. L’analyste financier estime que « Bamako a toutes les chances de lever le montant ciblé, après avoir réussi à mobiliser récemment la somme record de 277,371 milliards de F CFA ».

Dynamique

Dans le détail, Christian Kouamé s’appuie sur la relance de la machine malienne avec le payement récent des dettes accumulés lors de ces six derniers mois, mais aussi sur la spécificité de l’opération. « Pour ce type de transaction au sein du marché régional, la BCEAO garantit les paiements systématiques à chaque échéance. De quoi rassurer les investisseurs », souligne l’analyste financier.

En effet, personnes physiques, personnes morales, banques et assurances peuvent participer à cet emprunt obligataire par appel public à l’épargne, ouvert à toutes les catégories d’investisseurs. Ainsi, le Mali pourrait « conforter ses finances publiques et poursuivre ses investissements », précise Christian Kouamé, selon qui, « libéré de son embargo, Bamako pourra réduire considérablement son déficit budgétaire et répondre à ses nombreux défis à venir ».

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