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Violations et atteintes aux droits de l’Homme au Mali : 812 cas recensés dont 543 tués entre janvier et mars 2022

Meguetan Infos

Hier, lundi 30 mai 2022, la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) a publié sa note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire au Mali, couvrant la période du 1er janvier au 31 mars 2022. Selon la mission onusienne au Mali, au total, 812 civils (543 tués, 107 enlevés/disparus, 107 blessés et 55 illégalement détenus) ont été directement affectés par des actes de violence. La Minusma précise, dans sa note, que les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils.

La Minusma a fait savoir que cette note a été communiquée le 17 mai dernier au Gouvernement malien. Ce dernier, indique la Minusma, a transmis ses observations qui ont été intégrées dans la note. Durant cette période (janvier-mars 2022), la MINUSMA dit avoir recensé 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire. Ces données documentées, indique la Minusma, représentent une augmentation de 151%, comparativement au trimestre précédent. Elle précise dans sa note que le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324%. « Au total, 812 civils (543 tués, 107 enlevés/disparus, 107 blessés et 55 illégalement détenus) ont été directement affectés par les actes de violence », révèle la note trimestrielle de la Minusma. La Minusma précise dans sa note que les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils. Elle a souligné également que des atteintes aux droits de l’Homme sont imputables aux membres des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, aux Milices et groupes d’autodéfense communautaires dont certains autoproclamés. « Sur la période, les Forces armées maliennes (FAMa), appuyées à certaines occasions par des éléments militaires étrangers, ont multiplié les opérations militaires de lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de l’opération Keletigui dont certaines se sont parfois soldées par des allégations graves de violations des droits de l’Homme et/ou du droit international humanitaire. Ainsi, sur la période concernée, 320 violations de droits de l’Homme ont été attribuées aux forces de défense et de sécurité maliennes alors qu’au dernier trimestre de l’année 2021 seulement 31 violations leur étaient imputables », a indiqué la Minusma. Avant d’ajouter que les régions du centre (Bandiagara, Bankass, Djenné, Koro, Mopti, Ségou) restent les plus affectées par les différents actes de violence. Présentant la note trimestrielle à la faveur d’une vidéoconférence, hier, lundi 30 mai 2022, la représentante spéciale adjointe, Mme Daniela Kroslak et le directeur de la division des droits de l’Homme et de la protection de la Minusma, Guillaume Ngefa, ont fait savoir que la situation sécuritaire s’est également considérablement détériorée dans les régions de Gao et de Ménaka en raison d’affrontements armés entre les éléments du Mouvement pour le salut de l’Azawad-Daoussahak/Groupe d’auto-défense Touareg Imghad et alliés (MSA-D/GATIA) et ceux de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et/ou d’attaques contre les populations civiles.

Dans le sud du pays, ajoute la note, la situation sécuritaire est demeurée également préoccupante, notamment dans les régions de Koutiala, Nara et Sikasso. Selon la Minusma, la période a aussi été marquée par une série d’incidents dans la zone frontalière entre le Mali et la Mauritanie, y compris le meurtre d’environ 52 civils mauritaniens. Aux dires de la mission onusienne, le rétrécissement continu de l’espace civique et du débat démocratique ainsi que la restriction dans l’exercice des libertés publiques ont soulevé de vives préoccupations aussi bien de la part de l’Expert Indépendant sur la situation des droits de l’Homme au Mali, que de la Commission nationale des droits de l’Homme du Mali, ainsi que de nombreuses organisations de promotion et de défense de la liberté d’expression et d’information. « La MINUSMA a noté, entre autres, que les autorités maliennes de transition ont annoncé avoir ouvert une enquête sur les allégations des violations des droits humains signalés à Moura du 27 au 31 mars 2022.

A la date de la publication de cette note, la MINUSMA n’avait toujours pas obtenu une autorisation pour conduire une enquête in situ à Moura en dépit de la requête faite en ce sens par la MINUSMA en date du 1er avril 2022. La MINUSMA note les efforts des autorités de la Transition dans le cadre de la lutte contre l’impunité qui ont annoncé l’ouverture de plusieurs enquêtes sur des allégations de violations de droits de l’Homme et des atteintes à ces droits ; réitère sa détermination et sa disponibilité à les appuyer afin que les auteurs de ces actes soient traduits devant la justice », indique le communiqué de presse de la MINUSMA.

Aguibou Sogodogo

maliweb

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