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Causes du décès de Soumeylou Boubèye Maïga : L’Asma/CFP, son parti, veut une enquête indépendante

Meguetan Infos

Le jeudi 19 mai 2022, le bureau exécutif national du parti Alliance pour la solidarité au Mali/Convergence des forces patriotiques (Asma/CFP) a fait une déclaration suite au décès de Soumeylou Boubèye Maïga. Dans ladite déclaration, les membres du parti rendent hommage à l’illustre disparu qui s’est éteint le lundi 21 mars 2022 en détention des suites d’une maladie.

Le président du parti Alliance pour la solidarité au Mali/Convergence des forces patriotiques (Asma/CFP), le camarade Soumeylou Boubèye Maïga s’est éteint le lundi 21 mars 2022 en détention des suites d’une maladie. Le parti rend hommage au défunt qui s’est toujours illustré, présente ses condoléances les plus attristées et les plus émues à sa famille durement éplorée et formule des prières pour le repos éternel apaisé de son âme.

Grand sportif, journaliste, syndicaliste et homme politique comme le mentionne la déclaration, Soumeylou Boubèye Maïga était un militant courageux et intrépide, un combattant et un défenseur acharné des libertés et des droits humains, un démocrate convaincu et engagé. Il fut un grand commis de l’Etat au parcours rare, doté d’une intelligence fine, d’un sens élevé de l’organisation et de l’anticipation, un homme de vision au regard lucide à l’analyse fine et au jugement pertinent. Son décès constitue une grande perte pour la nation malienne qui a toujours été au cœur de ses projets et actions publiques. L’Asma/CFP, en cette douloureuse circonstance présente ses condoléances au peuple malien.

“Inculpé et placé sous mandat de dépôt le 26 août 2021 dans le cadre du dossier dit des équipements militaires et de l’avion présidentiel sans le vote de la mise en accusation par l’Assemblée nationale, préalablement fixé par la Constitution et les lois du Mali, le camarade Soumeylou Boubèye Maïga a été détenu à la Maison centrale d’arrêt de Bamako où à son âge, 67 ans, il partageait une cellule avec plus de 80 autres détenus de tout genre et de toute cause”, mentionne la déclaration.

L’arrestation de Soumeylou Boubèye Maïga a visé à faire taire un homme politique d’envergure, souligne la déclaration. “En effet, quoi qui puisse être dit et excipé, elle est survenue quand l’homme a commencé à prendre des positions de plus en plus critiques et au moment où sa candidature aux élections présidentielles devant consacrer la fin de la transition prenait corps. Il était donc un détenu politique”, signale la déclaration.

Dans ladite déclaration, il est indiqué que les conditions infrahumaines de détention dont il ne s’est jamais plaint et qui visaient à l’humilier et à l’anéantir lui ont valu de contracter une pathologie dont la gravité a amené les autorités elles-mêmes à le transférer sans ordre d’extraction dans une clinique de la place. “Le médecin traitant, après un diagnostic sans complaisance et au constat de l’absence d’un plateau technique approprié au Mali, a conclu en la nécessité de son évacuation vers une structure appropriée en considération de la célébrité de la dégradation de sa santé et de l’engagement de son pronostic vital. Cette conclusion a également été celle du collège de médecins spécialistes mis en place par les autorités à l’effet d’une contre-expertise. La nécessité de son évacuation ne faisait ainsi plus de doute et de discussions. Cependant, celle-ci lui a été refusée, malgré les multiples demandes de sa famille et malgré l’intervention de toutes les bonnes volontés. Nul ne peut dire qu’il ne savait pas que Soumeylou Boubèye Maïga était malade. Nul ne peut également dire qu’il ne savait pas que sa vie tenait à son évacuation”, note la déclaration. Ainsi, la mort du camarade Soumeylou Boubèye Maïga était devenue inéluctable, survenue d’ailleurs pendant qu’il était privé de visites de ses proches, ce compris les membres de sa famille, séquestré qu’il était.

Les conditions de sa détention et sa mort dans ces circonstances interpellent au premier chef les autorités, interrogent et soulèvent de nombreuses questions qui méritent, voire commandent d’être répondues.

Raison pour laquelle l’Asma/CFP demande l’ouverture d’une enquête menée par une commission constituée de personnalités indépendantes en vue de faire toute la lumière sur les circonstances du décès du camarade Soumeylou Boubèye Maïga et de situer les éventuelles responsabilités.

Par ailleurs, continue la déclaration, le décès du président de notre parti rappelle malheureusement avec gravité que les droits et les libertés ne sont pas un acquis définitif et qu’ils doivent être préservés à travers un combat permanent.

Le parti se réserve le droit d’initier toute action judiciaire aussi bien au plan national qu’international visant à faire la lumière sur les conditions de détention et les circonstances du décès du camarade président. En outre, le parti assure la famille de son soutien indéfectible et l’accompagnera à cet effet dans toute démarche et action qu’elle initiera.                                 

Marie Dembélé

Aujourd’hui-Mali

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