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Sexualité : qu’est-ce que le vaginisme ?

Par Mégane Fleury

Ce trouble sexuel empêche toute forme de pénétration du vagin.

CHINNAPONG/ISTOCK

 


L’ESSENTIEL
  • Selon le CNGOF, le vaginisme toucherait environ 1% des femmes en âge de procréer.
  • Dans certains cas, il peut être lié à des causes physiques, comme la vulvodynie, une douleur vulvaire.
  • La prise en charge peut être physique et psychologique.

Une contraction involontaire des muscles qui entourent le vagin, rendant les rapports sexuels ou autres examens médicaux, douloureux voire impossibles : le vaginisme est un trouble sexuel féminin handicapant.

L’Organisation mondiale de la santé le définit comme suit : « une contraction involontaire, répétée, persistante, des muscles périnéaux qui entourent le tiers externe du vagin en cas de tentative de pénétration par le pénis, doigt, tampon ou spéculum. » Ce n’est pas une anomalie, mais bien un trouble, qui peut se transformer en cercle vicieux, « conduisant la femme qui en souffre à adopter différentes stratégies pour éviter toute pénétration », précise le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).

Différents types de vaginisme 

Selon l’association Les Clés de Vénus, qui informe patients et professionnels de santé sur le vaginisme et les dyspareunies, le vaginisme est plutôt fréquent. Les femmes concernées subissent toutes ce réflexe de resserrement des muscles du plancher pelvien mais le trouble est classé différemment selon son moment d’apparition.

Il est dit primaire lorsqu’il a toujours été présent. « La forme primaire représente la forme la plus fréquente de vaginisme, précise l’association. Il apparaît au début de la vie sexuelle de la femme. » Quant au vaginisme secondaire, il apparaît plus tard dans la vie, pour des raisons variées, dont les violences sexuelles. Aussi, le trouble peut être global ou situationnel : dans le premier cas, il se produit dans toutes les situations, que ce soit dans le cadre d’un rapport sexuel ou d’un examen médical. Dans  le second cas, il se produit dans des situations spécifiques. 

Comment le prendre en charge ? 

« La souffrance de ces femmes est grande, souffrant souvent d’un manque de compassion face à ce qui semble naturel aux autres ; « faites un effort » ont-elles souvent entendu », indique le CNGOF. Pour les femmes concernées, le sujet peut devenir tabou, et elles tardent alors à en parler aux professionnels de santé qui les suivent. « À l’origine de la consultation, on retrouve le plus souvent une crise dans le couple, face à l’absence de progrès la patiente craint pour l’avenir de celui-ci, parfois c’est le désir d’enfant qui la motive. »

Quelle que soit la raison de la consultation, une prise en charge adaptée permet de se libérer de ce trouble, et surtout des idées reçues qui l’entourent. »Les femmes vaginiques croient souvent qu’elles sont « trop étroites » et que leur vagin doit être étiré », souligne l’association Les Clés de Vénus. En réalité, le « traitement » consiste à rééduquer les muscles, pour « désapprendre ce réflexe musculaire« .

Dans un premier temps, le médecin devra vérifier qu’il n’y a pas de cause physique au vaginisme. En son absence, des exercices de rééducation sexuelle aideront à venir à bout de ce réflexe sexuel. « Il faut savoir que le vaginisme est un symptôme sexuel qui se guérit bien, les femmes ne doivent plus hésiter à consulter », estime le CNGOF. 

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