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Absence de résultats dans la protection des personnes, la lutte contre le terrorisme… L’aveu d’impuissance de la Minusma à faire face aux multiples défis

Meguetan Infos

Le chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) a présenté, la semaine dernière, son rapport sur le Mali. A la limite, un véritable aveu d’impuissance de la mission onusienne déployée au Mali à faire face aux multiples défis. Aussi, le rapport déplore le manque de consensus autour de la durée de la transition et l’absence avancée notable dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, malgré les efforts considérables déployés à cet effet.

Selon lui, depuis sa dernière intervention, la situation d’ensemble au Mali est demeurée extrêmement préoccupante car les civils sont confrontés à d’immenses souffrances. “Il n’y a pas eu d’avancée notable dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. De plus, malgré les efforts considérables déployés à cet effet, il n’y a pas encore de consensus autour de la durée de la transition”, a-t-il déploré.

Dans son aperçu de la situation sécuritaire, il dira qu’en plus des incidents relevés dans le rapport, le mois de mars a vu plusieurs attaques meurtrières perpétrées par l’Etat islamique au grand Sahara (Eigs) dans la région de Ménaka et dans le sud de celle de Gao. Et de poursuivre que les affrontements dans la région de Ménaka, survenus à 200 km des plus proches positions des Forces de défense et de sécurité maliennes et de la Minusma, ont causé la mort d’au moins 40 civils et le déplacement d’environ 3 640 ménages. En réaction à ces incidents, a-t-il ajouté, la Minusma a intensifié ses patrouilles dans la ville de Ménaka afin de permettre aux Forces de défense et sécurité du Mali (Fdsm) et aux groupes signataires de se mobiliser encore plus fortement pour répondre à la situation.  A ses dires, dans le sud de la région de Gao, des éléments de l’Etat islamique ont continué leurs attaques contre Tessit, y compris contre un camp des Forces armées maliennes (FAMa), le 21 mars. Le même jour, l’Eigs a aussi attaqué la commune de Talataye, causant des déplacements significatifs et la mort de plusieurs civils.

“En coordination avec les Forces armées maliennes, la Minusma a déployé trois unités de sa Force mobile d’intervention dans la zone comprise entre Ansongo, Labezanga et Tessit. A partir du 21 mars, une unité a patrouillé entre Tessit et la frontière nigérienne, sur le côté ouest du fleuve Niger, une autre a fait de même entre Ansongo et Labezanga, du côté est du fleuve et une troisième unité a été déployée à Ansongo. C’est dans ce contexte que, le 22 mars, un hélicoptère des FAMa participant à une opération de dissuasion près de Tessit a ouvert le feu près d’une de nos patrouilles. Heureusement, il n’y a pas eu de victime ou de blessé en nos rangs”, a-t-il déclaré. A le croire, une enquête est en cours pour clarifier les circonstances de cet incident. Et d’ajouter que la même patrouille a continué de surveiller la zone autour de Tessit et, les 24 et 27 mars, a forcé des groupes armés à abandonner leur équipement et à fuir la zone.

En réponse à l’attaque sur Talataye, il dira que la Force de la Minusma a redéployé une unité de la MTF de Ansongo-Labezanga vers Talataye le 31 mars. Cela a été suivi par une autre unité redéployée dans la même zone le 1er avril. Ces unités ont contribué à la stabilisation de la situation sécuritaire. Il a saisi l’occasion pour laisser entendre que même si l’élément déclencheur de la reprise des violences dans la zone des trois frontières semble lié à des trafics locaux et à des dynamiques connexes, il convient de noter que ces incidents surviennent dans le contexte du retrait des forces Barkhane et Takuba.

Ainsi, dit-il, faisant face à moins de pression, les groupes terroristes bénéficient d’une latitude d’action plus grande, posant un danger accru tant aux civils qu’aux opérations de la mission onusienne. “Face à ces défis, il est impératif que le niveau de nos capacités et de nos troupes soit maintenu. Il est tout aussi important que des réponses appropriées soient trouvées aux défis liés à l’insuffisance de nos capacités ainsi qu’aux restrictions nationales des pays contributeurs de troupes et de police”, a-t-il conclu.             

Boubacar PAÏTAO

maliweb

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