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Chronogramme de prolongation de la transition : Le maintien des sanctions paralyse et retarde le pays

Meguetan Infos

Malgré tout ce qu’on peut reprocher à la CEDEAO dans son intransigeance à  maintenir les sanctions injustes imposées au Mali, les autorités de la transition mesurent-elles l’effet dévastateur de ces mesures d’isolement ?

La cherté de la vie en cette veille du mois du ramadan inquiète plus d’un Malien, dont l’appréhension est de vivre, pour la première fois, cette période de forte consommation, dans l’embargo de la CEDEAO. Même si les sanctions économiques et financières de l’UEMOA viennent d’être suspendues par un sursis à exécution ordonnée par la Cour de justice de cette organisation, des inquiétudes subsistent. C’est pour tenter de dissiper cette anxiété des populations que le chef de l’Etat a donné des assurances, lors de la commémoration du 26 mars, le samedi dernier. « Le gouvernement a déjà pris des dispositions pour approvisionner les différents marchés en produits de première nécessité et aussi a mis en place un système de contrôle des prix pour éviter toute flambée injustifiée au détriment de la population malienne ».

En clair, le colonel Assimi Goïta a conscience que les sanctions de la CEDEAO peuvent entraîner des hausses des prix des denrées de forte consommation sur le marché, surtout dans le contexte du mois du ramadan. Quand on sait que les prix étaient déjà difficilement maitrisés du fait de l’effet pervers de la pandémie de la covid-19, de la crise sécuritaire qui a empêché certaines localités infectées de faire des récoltes, menaçant des régions entières de  famine.

En outre, l’approvisionnement des différents marchés ne garantit pas la stabilisation des prix. Sans oublier que même si les prix sont contrôlés ou stabilisés, cela n’est point rassurant pour les populations. Car, l’embargo a créé une tension de trésorerie avec l’arrêt des aides budgétaires à l’Etat, la suspension des axes de coopération avec de nombreux pays, contraignant certaines entreprises publiques ou privées à procéder à des licenciements économiques.

Selon de nombreux experts, un pays enclavé comme le Mali ne doit pas perdurer dans ces sanctions, qui lui bloquent tout projet de développement en l’absence de tout investissement. Et, sans investissement, il n’y pas de création de richesse et sans création de richesse, c’est l’arrêt de toute croissance. En clair, le Mali se prive ainsi de nombreuses opportunités pour le temps que durent ces sanctions. Ce qui doit interroger les consciences. Doit-on maintenir ce bras de fer, de désaccord avec la CEDEAO sur le motif que le pays doit passer par une refondation coûte que coûte avec d’aller aux élections ? N’est-ce pas le but de la refondation est de conduire le pays dans la voie du développement, voire de l’émergence ? N’est-il pas concevable au Mali qu’un pouvoir élu se consacre au processus de refondation, après que les autorités de transition eurent préservé le pays d’une forme de délitement due à son isolement prolongé ? Voilà autant de questions qui suscitent des inquiétudes incitant à exhorter les plus hautes autorités à lâcher du lest. Pourquoi décréter que le délai de 24 mois proposé par les autorités maliennes est « incompressible », alors que la CEDEAO aussi campe sur le maximum de 16 mois ? Et chaque partie faisait encore un effort médian de 20 mois, en coupant la poire en deux ?

Ce qui est sûr, le maintien du Mali dans cette situation de sanctions est un frein au processus e développement du pays. C’est même un sérieux handicap pour son relèvement de cette crise qui n’aa que trop duré.

Boubou SIDIBE/maliweb net

maliweb.net

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