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La crise malienne préoccupe le monde entier : Le trio Assimi-Choguel-Diop doit renouer avec la CEDEAO

Meguetan Infos

Le Mali fait l’objet des sanctions de la part de l’organisation sous régionale, la CEDEA depuis le 9 janvier 2022. A ces sanctions s’ajoutent une incidence diplomatique entre le Mali et la France, ce qui fait de la crise malienne un conflit géostratégique entre les puissances. Boucs émissaires d’une guerre de contrôle des ressources ou affirmation d’une souveraineté ? nul ne saurait répondre à cette question tant la crise a pris une dimension internationale.  Face aux agissements de la France et ses alliés, aux sanctions de la CEDEAO, les autorités maliennes sont désormais dos au mur, elles doivent nécessairement négocier avec la CEDEAO pour non seulement isoler la France, mais aussi pour une sortie de crise. Les autorités maliennes ne doivent-elles pas faire la paix avec la CEDEAO notre partenaire incontournable ?

La CEDEAO, cette organisation qui a fait la fierté de l’Afrique en générale et de la sous-région en particulier, par les traités qui lient ses Etats membres, se fourvoie aujourd’hui dans des considérations malsaines qui sont aux antipodes des intérêts des Etats- parties, car elle agit souvent en faveur de la France dominatrice et néocoloniale. Les dirigeants ouest-africains se sont lamentablement discrédités en imposant au Mali et aux maliens des sanctions illégales et illégitimes, mais qu’à cela ne tienne le Mali ne doit nullement rompre le dialogue avec ses voisins. Pays sans littoral et dont l’économie dépend de l’exportation à plus de 70 %, le Mali est presque contraint de collaborer avec les Etats qui l’entourent. En plus de cela sa brouille diplomatique avec la France ne lui facilitera pas la tâche.  Donc le mieux pour lui serait de se réconcilier avec ses voisins de la CEDEAO, afin d’isoler la France. Dans cette guerre larvée entre le Mali et la CEDEAO, avec la main invisible de la France,  certaines prises de positions comme celles du président ivoirien, de son homologue nigérien et du désormais président en exercice de l’Union Africaine, le Sénégalais Macky Sall ont suscité beaucoup de réactions d’indignation et  des appréhensions au Mali.

Pour rappel, la France et ses alliés européens, en décidant de quitter le Mali de façon unilatérale après s’être sentis humilier, vont vraisemblablement lui rendre la monnaie. Donc Bamako doit paraitre au plus presser en négociant avec la CEDEAO pour une transition sans heurts et réussie.

En effet, la crise entre la France et le Mali a connu un tournant décisif avec l’injonction des autorités de Bamako qui ont exigé, « le retrait sans délai » des forces françaises de son territoire. Après cette inattendue gifle du Mali comment s’y prendra-t-elle ? nul ne saurait deviner cela. Ce qui est sûr et certain, ce que la réponse sera à la hauteur de l’humiliation que le Mali a infligé à la France.  Pour minimiser les affres des éventuelles sanctions que Paris pourrait être amené à prendre, Bamako doit se réconcilier avec la CEDEAO, pour au moins éteindre le feu de ce front et tenir tête à la France qui semble avoir une certaine influence sur l’organisation sous régionale. Pour ainsi éviter que « l’ami de mon ennemi ne soit pas mon ennemi » le Mali doit mettre toute sa diplomatie en branle pour s’entendre avec la CEDEAO et éviter de mettre en péril les bons rapports avec ses pays voisins.

En définitive, le trio Assimi-Choguel-Diop doit revoir sa stratégie de communication et sa diplomatie en direction des dirigeants de la CEDEAO. Les autorités de la transition doivent donc mettre en branle tous ses canaux de dialogue avec Abuja le siège de la CEDEAO et Addis-Abeba, celui de l’Union Africaine pour proposer rapidement un chronogramme réaliste devant conduire le pays vers des élections crédibles et transparentes. C’est cette option qui lui évitera un isolement dans le concert des nations.

Assitan DIAKITE

L’Alternance

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