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Madagascar sous la menace d’un nouveau cyclone tropical intense, Emnati

Meguetan Infos

Le cyclone tropical intense qui doit frapper Madagascar en fin d’après-midi de ce mardi 22 février s’appelle Emnati. D’après les prévisions, il devrait atterrir dans la même zone que ne l’avait fait Batsirai, le 5 février dernier. Il pourrait être légèrement plus fort, au niveau de l’impact, que le précédent. Les vents moyens enregistrés, lundi soir, atteignaient les 190km/h.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Etant donné les vulnérabilités de la zone déjà fortement affectée, les autorités craignent d’«énormes dégâts généralisés». Depuis lundi soir, la côte Est de l’île est en alerte rouge. A Mananjary et dans ses environs, la population se prépare à ce deuxième phénomène climatique intense en l’espace d’à peine dix-sept jours.

Sous des trombes d’eau, prémisses de la menace qui s’en vient, la population de Mananjary s’adonne, depuis lundi, à un ballet ininterrompu que Valérie, une habitante de la ville côtière, décrit: « En ville, sur la route, les gens font des va-et-vient. Tout le monde sort de sa maison pour aller chercher de la nourriture, des sacs pour mettre son linge. Ils vont tous déménager dans un endroit plus sûr. Tout le monde est stressé, traumatisé avec ce qui s’est passé avec Batsirai … »

Stressée, Valérie l’est aussi. Durant Batsirai, son habitation, l’une des rares entièrement en dur, n’avait pourtant pas été épargnée : « Notre fenêtre s’est envolée pendant l’ancien cyclone. Donc cette fois-ci, on a mis des tôles, carrément, sur le volet. On a aussi barricadé toutes les aérations parce que c’est par-là que l’eau est entrée avec Batsirai. »

En ville, dans les magasins, les sacs et les bâches fines sont en rupture de stock. L’heure est au calfeutrage. Les sacs de sable fleurissent à nouveau sur les toits des maisons qui ont pu être réparées durant ce laps de temps.

Dr Rinah, le directeur de l’Hôpital Be que nous avions rencontré à Mananjary et dont la maison avait été entièrement décoiffée, explique avoir disposé des sacs de sable sur ses tôles flambant neuves et renforcé le tout à l’aide de cordages, pour cintrer la partie supérieure de son habitation.

Pascal, lui, redoute le pire. Ce Français réside à Mananjary, depuis quatre ans. Avec l’association Mieux Vivre Ensemble et une myriade de bénévoles, il vient de distribuer des vivres et des vêtements, récoltés sur tout le territoire, à près de 4 000 habitants de la ville. Pourtant, dit-il, « Ce qu’on a fait, ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de misère. Il faut qu’il y ait beaucoup plus de secours qui viennent. Il faut qu’il y ait beaucoup plus de dons. Les gens ont faim. Les gens ont faim ! Ils n’ont plus de maison. Ils n’ont plus de quoi s’abriter. Et il y a un deuxième cyclone qui arrive. On sait qu’on va le prendre comme Batsirai : de plein fouet. Je ne sais pas ce qu’on a pu faire pour mériter ça … Il y a une urgence absolue. Absolue. »

Les tentes d’urgence et les stations de potabilisation d’eau, installées par les organisations humanitaires dépêchées sur place, ont été repliées lundi.

A Mananjary, depuis Batsirai, l’eau potable n’a pas encore été rétablie. L’électricité reste absente dans la plupart des quartiers. Faute de moyens, beaucoup d’habitants n’ont pas encore pu reconstruire leur maison. Les centres d’accueil de sinistrés n’ont quasiment pas désempli depuis le passage du dernier cyclone.

rfi.fr

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