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Sommet de l’Elysée sur le Sahel : La France et ses partenaires confirment le retrait de Barkhane et de Takuba du Mali

Par maliweb.net

Entre le Mali et ses partenaires européens, la rupture est consommée.  Ce jeudi matin, le Président Français, Emmanuel Macron, a annoncé le retrait de la Force Barkhane et la force Takuba. Elle entend désormais poursuivre la lutte contre le terrorisme avec les autres pays du Sahel et dans le Golfe de Guinée.

La France,  ses alliés européens et le Canada ont officialisé ce jeudi  le retrait de leurs troupes déployées dans le Nord du Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme après neuf ans de présence. Dans le communiqué publié par le Palais de l’Elysée,  l’on justifie cette décision en évoquant  des multiples obstructions des autorités de la transition malienne. «  Le Canada et les États européens, opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba, estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations », expliquent les signataires de ce communiqué.

Ces pays alliés ne renoncent cependant pas à leur action militaire dans le  Sahel.  Les actions conjointes vont se poursuivre dans le Sahel, notamment au Niger et dans le Golfe de la Guinée. «  Ils ont également  exprimé leur volonté  de rester engagés dans la région, dans le respect de leurs procédures constitutionnelles respectives »,  ajoute le communiqué.  Au Palais de l’Elysée, les dirigeants de l’espace sahélien et de la CEDEAO ont obtenu des gages politiques et militaires avec les alliés occidentaux  pour la mise en place, d’ici à juin 2022, des paramètres de cette action commune. « Afin de contenir la potentielle extension géographique des actions des groupes armés terroristes en direction du Sud et de l’Ouest de la région, les partenaires internationaux indiquent leur volonté d’envisager activement d’étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest, sur la base de leurs demandes »,  annoncent donc les signataires de la déclaration.

Ainsi,  la lutte contre le terrorisme avec les alliés occidentaux va se poursuivre sans le Mali qui, constatant un manque  de résultats tangibles après neuf ans de présence militaire française, a décidé de se tourner vers un autre allié : la Russie. Le rapprochement entre Bamako et Moscou, dans la lutte contre les groupes armés terroristes, a été la ligne rouge à ne pas franchir pour la France et ses partenaires qui, au regard de la situation géopolitique internationale, n’opèrent pas dans le même terrain que l’armée de Vladimir Poutine. Bien que Bamako ait toujours nié la présence sur son sol du groupe paramilitaire privé Wagner, évoquant plutôt une coopération d’Etat à Etat entre le Mali et la Russie, la France et ses partenaires européens persistent quant à la présence au Mali de mercenaires Russes. En plus de la présence Russe, les  crispations entre Bamako et ses alliés occidentaux dans la lutte contre le terrorisme, ont été accentuées par le double coup d’État militaire du 18 août 2020 et de mai 2021.

Avec l’officialisation du retrait des troupes françaises et de la Force Takuba, le Mali devient un orphelin dans l’immense espace sahélien dans la lutte contre le terrorisme. Mais, laisser le Mali à son propre sort ne constituerait-il pas un risque pour les voisins du Mali et l’occident ? Car, la lutte contre le terrorisme, loin d’être l’affaire d’un seul pays, doit être une action coordonnée.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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