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L’opposition lâche du lest et tend la main à IBK

La polémique sur la légitimité des autorités issues de la présidentielle du 29 Juillet n’est plus d’actualité. C’est la déduction logique qu’on doit tirer de la récente sortie des candidats les plus virulents sur les législatives. Sentant le danger de l’isolement politique se dessiner, Soumaila Cissé, Mohamed Ali Bathily, Moussa Sinko – entre autre caciques de là contestations – ont choisi de donner de la voix dans le sens d’un report du collège électoral convoqué pour Novembre. Il s’agit au total de 12 candidat qui estiment que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue desdites et en veulent pour arguments les nombreux obstacles évoqués par le chef du Gouvernement lui-même dans son recours à l’avis de la Cour constitutionnelle : «les difficultés d’ordre administratif et politique découlant de l’opérationnalisation dès nouvelles région et des réformes à conduire. S’y ajoutent, selon les 12 candidats, la panoplie de difficultés ayant empêché la tenue des communales et débouche sur des irrégularités à la présidentielle contestée. À y voir de plus près il s’agit d’une main-tendue ni plus ni moins de la part d’une opposition en quête de brèche pour revenir dans le jeu politique. Dans la foulée, elle a clairement lâché du lest dans la reconnaissance du président de la République en indiquant que c’est à lui que revient le dernier mot de surseoir aux législatives même si la Cour constitutionnelle y est défavorable. Visiblement la crise de légitimité est derrière IBK.

Silence, l’armée siphonne le trésor public

La saignée budgétaire consécutive aux festivités commémoratives de l’indépendance dépasse tout entendement. De source digne de foi, en effet, le trésor public a payé un tribut rarement égalé aux élans voluptueux que les autorités ont voulu imprimer à la cérémonie en mobilisant massivement des personnalités étrangères de marque pour une exhibition trop coûteuse du réarmement matériel et morale des troupes et . Bref, pas moins de 2 milliards de nos francs auront été engloutis pour une seule journée de communion, qui aurait pu être observée dans une sobriété digne des modestes moyens du pays.

Encore plus intrigant et révoltant d’apprendre qu’une bonne moitié des deux milliards est allée exclusivement aux dépenses en carburant. Tenez-vous bien, il s’agit bel et bien de l’hydrocarbure qu’ont consommée les engins roulants et volants que les Maliens ont vu défiler devant les illustres convives du président réélu et investi dans la foulée des mêmes festivités du 22 Septembre. Le hic est que nos sources indiquent que la manne d’1 milliard destinée au carburant du défilé a été sorti du trésor public en liquide, la veille même de l’événement auquel l’argent devait servir.

Quand IBK châtie la diaspora malienne du Ghana

Les compatriotes vivant à l’extérieur vont probablement payer un lourd tribut aux résultats de la présidentielle partout où cette élection s’est conclue par une contre-performance du camp présidentiel. Après en avoir annoncé les couleurs par le rappel massif d’ambassadeurs pour le même motif, IBK a confirmé la tendance le 22 septembre, lors des festivités commémoratives de l’indépendance couplées avec la cérémonie de son investiture. Parmi la diaspora malienne mobilisée pour la circonstance, le représentant de celle du Ghana en garde sans doute un très amer souvenir. Et pour cause, il nous revient de témoin oculaire que le président de la République a froidement refusé de lui serrer la main en passant en revue les nombreux officiels conviés pour la circonstance. Le chef de l’Etat, de même source, à peine a voilé les raisons de cet ostracisme envers le représentant des Maliens du Ghana. Il lui a en effet tacitement signifié son mécontentement du vote massif de ses concitoyens de ce pays en faveur de Soumaila Cissé, son principal adversaire à la présidentielle. Il est loisible de s’imaginer l’émoi suscité par la posture du chef de l’Etat; il est proportionnel de la déconvenue publiquement essuyée par l’intéressé.

Bittar et Treta, deux juifs errants

Exit les temps où Jamille Bittar et Bocari Treta étaient opposés par leurs intérêts et apparentements politiques divergents. Les deux citoyens de la Commune V sont comme deux larrons en foire depuis le ralliement de la candidature d’IBK par l’UMAM. Aux législatives également, ils partagent comme par hasard le destin de juifs errants que chaque circonscription rechigne à accueillir. En dépit de s’être évertué à déblayer le terrain par des privilèges électifs au profit des chefs de parti dans les alliances de l’EPM, ni l’un ni l’autre n’est en train de réussir sans heurt à se faire porter par les listes. A Téninkou, au bercail, le puissant président du BPN-RPM a été gentiment éconduit par son camarade Abdrahmane Niang qui lui a préféré un allié de l’opposition, en l’occurrence Amadou Cissé alias Djadjiri. Même déconvenue à Macina, cet autre bercail du Directeur de campagne d’IBK où la radinerie de l’ASMA sur les sièges législatifs l’a conduit à se rabattre sur la Commune V du District aux dépens du genre.

Son compagnon de destin, Jeamille Bittar ne connaît pas un sort meilleur. Pensant profiter de l’influence de Treta pour bénéficier d’une cooptation par la liste Rpm de San – la circonscription qu’il a préféré à la Commune V -, l’ancien président du Conseil économique social et culturel a été chassé comme un malpropre et compte désormais sur l’opposition pour être porté dans la même circonscription. En cas d’échec plutôt plausible du reste, il sera peut-être contraint à renoncer à ses ambitions parlementaires comme il l’avait fait pour la présidentielle.

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