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Le Colonel-Major Ismaël WAGUÉ : ‘’ Ma mission à Rome était de rapprocher les points de vues pour trouver un consensus entre l’État et les mouvements initiateurs du CSP…

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Le Ministre de la Réconciliation Nationale, de la Paix et de la Cohésion Sociale le Colonel-Major Ismaël WAGUÉ, s’est rendu à Rome (Italie) la semaine dernière, pour définir les bases de la collaboration entre l’Etat Malien et le Cadre stratégique permanent (CSP), regroupant les mouvements armés. Dès son retour, il a rencontré la presse malienne dans son cabinet, ce dimanche 6 février 2022, pour faire la synthèse de l’accord trouvé entre les deux parties, sous l’égide du pays facilitateur.
Les groupes armés, signataires de l’Accord d’Alger pour la Paix et Réconciliation de juin 2014, les ex-rebelles indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), et les groupes pro-gouvernementaux de la Plateforme, ont créé le Cadre stratégique permanent (CSP). L’objectif était d’adopter des positions communes sur toutes les questions liées à l’application de l’accord de paix, afin de faciliter et d’accélérer le processus pour le moins laborieux de la mise en œuvre de cet accord, jugée trop lente par les groupes armés, souvent accusés d’être à l’origine des blocages.
A Rome, le Ministre de la Réconciliation Nationale, le Colonel-Major Ismaël Wagué, a signé, avec les membres du CSP, un document intitulé « Accord de principe de Rome », censé mettre un terme à une brouille remontant au mois d’octobre dernier. Le Colonel-Major Wagué avait alors critiqué les initiatives prises par le CSP. Les autorités de transition voyaient en effet d’un mauvais œil ce Cadre, créé quelques mois plutôt à Rome sous les auspices de l’association AraPacis qui œuvre également dans la lutte contre l’immigration illégale. A l’époque, les autorités maliennes avaient considéré le CSP comme une menace pour l’unité territoriale du Mali. 
Pour le Ministre malien de la Réconciliation Nationale, de la Paix et de la Cohésion Sociale, le document signé à Rome définit les bases de la collaboration entre l’État Malien et le CSP, structure dorénavant placée « sous le leadership du gouvernement ». Une manière donc, pour les autorités de transition, de ne pas perdre la main sur ses initiatives. 
Mais précise-t-il, l’État malien n’est ni membre du CSP, ne le reconnait pas et encore moins ne le soutient. Pour cela, il faudra un nouveau cadre auquel l’État sera associé et dans lequel tous les mouvements seront impliqués, sous le leadership du gouvernement qui en assumera la direction pour la réconciliation des mouvements et des communautés, permettant de faciliter le développement tout en améliorant la sécurité. Et dans aucun cas, l’Accord de Paix et de Réconciliation d’Alger n’a été discuté à Rome, car le cadre et l’accord sont totalement différents, de même que le CSP n’est pas une partie de l’Accord d’Alger et ne saurait s’y substituer.
«Ma mission à Rome était de rapprocher les points de vues pour trouver un consensus entre l’État et les mouvements initiateur du CSP. Dans quelques jours, nous aurons une rencontre dans mon cabinet pour redéfinir un nouveau cadre ’où nous allons fédérer tous les échanges entre le Gouvernement et les mouvements signataires initiateurs du CSP, ainsi que d’autres mouvements ne faisant pas partie du CSP, à savoir la Plateforme et les mouvements d’inclusivité signataires de l’Accord », précise le Colonel-Major Wagué
Le Ministre explique que les échanges, en Italie, se sont déroulés uniquement autour des points de désaccord avec le CSP. Les discussions ont porté sur les points suivants : l’intégration du Gouvernement qui en prendra la direction ; la prise en compte des volets réconciliation et développement, permettant de choisir une dénomination finale ; la prise en charge du gouvernement de toutes les questions régaliennes et de souveraineté (sécurité, défense, diplomatie et finance) ; l’élargissement du CSP à d’autres mouvements, aux communautés, aux jeunes, femmes, etc. ; l’élaboration d’une charte qui fixera clairement les objectifs du CSP. Les mouvements initiateurs du CSP, qui avaient suspendu leur participation au cadre de concertation inter-malien de l’accord, ont annoncé leur retour dans ce cadre de discussions. Le gouvernement, une fois ayant intégré le CSP et pris sa direction, soutiendra la structure et cherchera des partenaires et des soutiens financiers. Le gouvernement va continuer à œuvrer pour la mise en œuvre intelligente de l’accord, conformément au PAG.
« Et enfin l’accord final sur la nouvelle structure sera signé à Bamako entre les parties, après une période d’un mois environ pour permettre de finaliser l’architecture définitive de la nouvelle structure. En attendant, le gouvernement n’est en rien lié à l’actuel CSP, ne le reconnaît pas et ne le soutient pas », a tenu à clarifier le Ministre Wagué.
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net
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