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Les mouvements armés de retour à Rome 6 mois après : La Transition va-t-elle conforter la partition du Mali ?

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Après un premier séjour fortement décrié dans la capitale italienne où il avait été préféré à l’Etat malien comme interlocuteur, le Cadre Stratégique Permanent a remis ça au bout d’un semestre pratiquement jour pour jour. Une forte délégation constituée de ses différentes composantes a quitté la capitale malienne, hier dimanche, pour se rendre à Rome où il sera question, à en croire nos sources, d’une restitution des missions qui les engage auprès d’organisations à vocation sécuritaire de l’Union sécuritaire. On se rappelle en effet que c’est dans ce haut-lieu historique du vieux continent que le CSP a pris date en s’assignant les taches suivantes : prendre en compte les aspirations des populations du septentrion, entretenir une dynamique de cohésion sociale et de vivre-ensemble entre les communautés, conforter les efforts de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et assurer l’opérationnalisation des mécanismes conjoints de lutte contre l’insécurité et la libre circulation des personnes et des biens. Toutes choses qui entrent en droite ligne des actions de stabilisation du Sahel et du Mali dans le cadre desquelles l’ONG italienne ARAPACIS pactise avec les principales composantes du CSP que sont la CMA et la frange de la Plateforme acquise à la même cause. C’est au demeurant en présence des leaders de ce mouvement, initialement loyaliste dans sa totalité, que se déroulent les retrouvailles du CSP à Rome où les visiteurs rendront compte de l’utilisation des moyens précédemment reçus dans le cadre des attentes de leurs partenaires européens, à savoir : leur contribution à la stabilisation du septentrion en tant que paravent sécuritaire contre les flux migratoires et d’autres trafics illicites en direction de l’Europe. Des conclusions de cette évaluation, assurent nos sources, vont dépendre les proportions de la nouvelle manne financière à mettre à la disposition des mouvements armés pour l’accomplissement de leurs missions.

Comme il est loisible de le comprendre, c’est bel et bien ces mouvements armés, en vertu de leur mainmise sur la situation sécuritaire, que des partenaires européens préfèrent à l’Etat malien auquel le contrôle des régions du Nord échappe depuis le déclenchement de la crise septentrionale en 2012. C’est pourquoi l’avènement du CSP a été le détonateur d’un malaise qui affectera pour longtemps la régularité des réunions du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), sur fond de brouille entre ses précurseurs et le ministre en charge de la Réconciliation nationale. Il nous revient de bonne source, toutefois, que le deuxième épisode de la vicieuse présence des mouvements autonomistes en Italie intervient dans un contexte beaucoup moins tendu que jadis, avec en toile de fond une présence annoncée du ministre Ismaël Wagué à la rencontre de Rome. Il se susurre, en clair, que sa réticence initiale a laissé la place à une perception beaucoup plus positive du recours au CSP comme partenaire principal de stabilisation des zones qui échappent au contrôle de l’administration malienne. Un modus vivendi qui cache mal le spectre d’un contournement vicieux des autorités maliennes au profit d’entités communautaires de substitution et qui conforte les incertitudes qui entourent le retour effectif de l’Etat dans le septentrion. À défaut d’être tournant, il s’agit d’un épisode manifestement gênant pour les autorités actuelles pour qui la reconquête de l’intégrité territoriale est devenu le principal cheval de bataille pour le renouvellement du bail de la Transition. Remise en cause au nom de cette souveraineté, la présence européenne au Mali semble recourir au créneau non-étatique comme alternative au confort dont il est sevré par les officiels.

A KEÏTA

maliweb

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