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Le président de la commission de l’Union Africaine sur la sortie de crise au Mali ; « Je suis optimiste… »

En visite au à Bamako où il a échangé avec les autorités de la transition le 25 janvier 2022, le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a exprimé son optimisme pour la fin « de la brouille passagère » entre le Mali et la CEDEAO. Tout en rappelant l’importante place du Mali au sein de la CEDEAO et de l’union africaine, le diplomate tchadien a plaidé pour le dialogue, l’écoute mutuel entre frères africains pour un dénouement heureux de la crise.

Le Mali est un pays qui tient à l’unité africaine comme les prunelles des yeux. C’est ce qu’a rappelé le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga lors de sa rencontre avec le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat en visite à Bamako. « Pour les Maliens, l’unité africaine fait partie de notre ADN. Notre répétons à l’envie que dans toutes les constitutions de la République du Mali depuis l’indépendance, quelques soient les régimes qui se sont succédés à la tête de   l’État, il est inscrit que le Mali est prêt à céder tout ou partie de sa souveraineté pour construire l’unité africaine.

Donc si l’Union africaine est dans nos murs aujourd’hui pour chercher une solution à la crise malienne, elle est dans son rôle. J’allais dire qu’elle accomplie son devoir », a déclaré le chef du gouvernement malien. Selon lui, les Maliens, toutes catégories sociales confondues, ont été très heureux quand ils ont appris l’arrivée de la délégation de l’union africaine. Même si le Mali est victime de sanctions économiques et financières jugées « illégales, illégitimes et inhumaines », le premier ministre garde espoir pour un dénouement heureux. « Et aujourd’hui, je dois vous dire que notre peuple compte sur l’union africaine pour sortir de cette crise.

Nous sommes convaincus qu’avec vous, avec nos frères de la CEDEAO avec lesquels nous sommes dans une brouille passagère comme dans une famille, nous trouverons la voie de l’entente pour que le Mali réoccupe la place qu’il n’aurait jamais dû quitter au sein de la communauté ouest-africaine, africaine et au sein de la communauté internationale, parce que les circonstances de l’histoire nous ont imposé », a laissé entendre Dr Choguel Kokalla Maïga.

L’union africaine n’est pas un « père fouettard »

Dans son allocution, le chef du gouvernement a loué les qualités du président de la commission de l’union africaine et de l’organisation régionale. « M. le président, je sais que vous êtes venus écouter. Vous n’êtes pas venus, tel que je vous connais, en donneur de leçon ou un père fouettard ; vous êtes venus nous écouter ; vous êtes venus chercher à comprendre la spécificité de la transition malienne. Comme on dit : un problème bien posé est, à moitié, résolu ; une maladie bien diagnostiquée est, à moitié, soignée », a déclaré Dr Choguel Kokalla Maïga qui a indiqué que pour « comprendre ce qui se passe au Mali et pour avoir une juste appréciation des propositions de chronogramme faites par le gouvernement de transition, il est important de remonter à l’origine de la crise ».

« Nous ne sommes pas venus en donneur de leçon… »

A en croire son président Moussa Faki Mahamat, la commission de l’union africaine est venue en visite au Mali pour comprendre la particularité de la crise malienne. « Depuis bientôt dix ans, le Mali connait une crise sécuritaire, fait face à la menace terroriste. Nous le savons. Le Mali, depuis quelques temps, a connu une rupture constitutionnelle. L’objectif de ma mission, c’est de venir vous écouter, de m’informer, de comprendre et de voir avec vous les voies et moyens d’apporter de soutien. Le peuple malien est en droit d’attendre de son organisation, l’union africaine », a déclaré Moussa Faki Mahamat. Selon lui, l’objectif de la CEDEAO, de l’union africaine est d’aider le Mali à un retour à l’ordre constitutionnel. « Je comprends parfaitement les défis multiformes auxquels a fait face et fait face le Mali qui n’est pas le seul dans le continent africain à faire face à des problèmes de sécurité, de corruption, des problèmes politiques et institutionnelles. Mais peut-être que les problèmes ici, nul ne sait mieux que vous là où le bât blesse », a laissé entendre le président de l’union africaine.

Pour cet ancien ministre des Affaires Étrangères du Tchad, l’union africaine n’est pas venue au Mali en « père fouettard » mais pour comprendre la situation. « Nous ne sommes pas venus ici pour donner de leçon, moins encore des injonctions. Nous sommes venus comprendre », affirme Moussa Faki Mahamat qui a réitéré la disponibilité de l’union africaine à accompagner le Mali de concert avec la CEDEAO et avec le peuple malien.

Selon le président de la commission de l’union africaine, les autorités maliennes aussi bien que les premiers responsables de la CEDEAO sont dans de bonnes dispositions pour discuter, pour trouver une issue à ce problème.

Parlant du chronogramme de fin de transition proposé par les autorités de la transition et rejeté par la CEDEAO aussi bien que d’organisations dont l’union africaine, Moussa Faki Mahamat estime qu’il y a une nécessité de s’asseoir, une nécessité d’échanger. Il a également profité de cette rencontre avec le chef du gouvernement pour plaider l’unité des Africains. « Aujourd’hui, l’Afrique ne doit compter qu’unie et parlant d’une seule voix », dit-il. Aussi, a-t-il exprimé son optimisme quant à la sortie de crise au Mali. « Je suis optimiste », laisse entendre Moussa Faki Mahamat qui dit avoir constaté que tout le monde cherche une issue heureuse à cette « brouille passagère » avec la CEDEAO. « Ce qui nous attend est encore plus rude. Nous sommes au service du Mali et nous sommes ensemble », a promis le président de la commission de l’union africaine.

Boureima Guindo

Source: Le Pays

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