ACTUALITÉSMonde

Au Sahel, un sentiment antifrançais exacerbé

Meguetan Infos

Fin novembre, le ressentiment des populations s’est cristallisé sur le passage d’un convoi militaire de ravitaillement à destination de Gao, au Mali.

Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du Monde Afrique depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».
Les soldats de l’opération « Barkhane » sont l’objet d’une défiance grandissante au sein d’une partie de la jeunesse sahélienne. Entre le 19 et le 27 novembre, à Kaya, dans le centre du Burkina Faso, puis à Téra, dans l’ouest du Niger, des manifestants ont bloqué un convoi militaire et caillassé les véhicules escortés par des forces de sécurité locales. A Téra, au moins trois personnes sont mortes, sans que l’on sache aujourd’hui si elles ont été tuées par des soldats français ou des forces de sécurité nigériennes.

Alors que Mohamed Bazoum, le président du Niger, exprimait sa « reconnaissance » envers la France dont il saluait « les sacrifices », le premier ministre malien Choguel Maïga n’hésite pas à accuser la France de former des groupes djihadistes. « Jusque-là, ce type de propos émanait de réseaux pas très crédibles, de cercles complotistes, mais que cela émane d’une autorité aussi haute que le premier ministre y donne du crédit », estime Boubacar Haidara, chercheur malien.« La population n’arrive pas à comprendre que le terrorisme puisse gagner du terrain alors que les soldats français sont là », fait valoir auprès de l’AFP un diplomate français sous le couvert de l’anonymat. « Les populations se retournent contre ceux qui sont en première ligne », abonde une source proche de l’exécutif français, évoquant une « situation inquiétante ».

PAR Le Monde

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X