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Madagascar: verdict dans l’affaire du lanceur d’alerte du ministère de la Santé

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Le tribunal correctionnel d’Antananarivo a rendu son jugement, lundi 29 novembre, dans l’affaire de cet ex-agent du ministère de la Santé, poursuivi par l’État. Le fonctionnaire avait dénoncé, en avril 2021, des détournements de fonds et actes de corruption au sein de son ministère. Il vient d’être reconnu coupable de l’un des deux chefs d’inculpation retenus contre lui. Son avocat a annoncé qu’il ferait appel.

Ravo Ramasomanana a été relaxé, au bénéfice du doute, pour la charge « troubles publics et incitation à la haine du gouvernement ». En revanche, il vient d’être condamné à verser une amende pour « injures et diffamations », tel que stipulé dans la loi sur la cybercriminalité. « Mon client a, entre autre dénoncé l’attribution illégale d’un marché de construction d’un centre de transplantation rénale par une entreprise qui n’avait même pas concouru à l’appel d’offre », explique Maître Eric Rafidison, l’avocat de l’accusé. « C’est cette dénonciation qui lui vaut actuellement cette peine d’1 million d’ariary ferme. »
« Il faut que l’État soutienne les lanceurs d’alerte »
L’avocat conteste la décision. Il a déjà annoncé vouloir faire appel et en explique les raisons. « Parallèlement à la procédure diligentée contre Ravo Ramasomanana, nous avons également porté plainte contre tous ceux qui pourraient être concernés par les illégalités, irrégularités que Mr Ravo dénonçait dans les réseaux sociaux : détournements de deniers publics, faux, usage de faux, infractions assimilées à la corruption. Cette plainte a été déposée au pôle anticorruption et a été transmise au Bianco (Bureau Indépendant Anti-corruption, NDLR). C’est le Bianco qui traite les investigations actuellement. Donc il est normal que nous fassions appel, parce que si nous ne le faisons pas, cette procédure au niveau du Bianco, va tomber. »

Ravo Ramasomanana a été largement soutenu par les ONG de défense des droits de l’homme, et de lutte anti-corruption. Son avocat espère néanmoins que ce procès fera date et marquera les esprits. « Il faut que l’Etat se rende compte que dans son camp il y a des irrégularités graves. Il faut qu’il soutienne les lanceurs d’alerte et encourage les citoyens à oser dire la vérité, au lieu de les accabler et de couvrir en même temps les malfaiteurs ». À ce jour, sur l’Ile, aucune loi ne protège encore les lanceurs d’alerte.

RFI

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