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Comment savoir si mon poids est normal ou si je suis en surpoids ?

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Retrouvez la chronique nutrition de Stéphane Besançon, nutritionniste et directeur de l’ONG Santé Diabète à Bamako au Mali. Cette semaine, il nous parle du poids.

Existe-t-il un outil qui permette de savoir si son poids est normal ou non ?

On sait qu’il y a souvent une différence entre la vision que l’on a de son poids et la réalité de celui-ci. On peut avoir un poids normal aux regards des seuils médicaux et pour autant penser que l’on est trop maigre. Inversement, on peut sentir que son poids est médicalement anormal alors même que socialement, il est accepté, voire valorisé. Pour avoir une orientation objective et scientifique, qui tienne compte des recommandations médicales permettant de garantir une bonne santé, il existe un indice appelé l’Indice de Masse Corporelle qui est plus connu par son acronyme l’IMC. Chez l’adulte, l’IMC est calculé en divisant son poids (en kilogrammes) par sa taille au carré (en mètre).

Une fois le calcul réalisé, il suffit de reporter le résultat sur une échelle :

En dessous de 18,5 on parle de maigreur la personne est donc trop maigre
Entre 18,5 et 25, on présente un poids normal
Entre 25 et 30, la personne est en surpoids
Au-dessus de 30, il s’agit d’une obésité modérée ; au-dessus de 35 une obésité sévère et au-dessus de 40 une obésité très sévère

Est-ce que cet outil permet à lui seul de savoir si notre poids présente un risque pour notre santé ?

Non pas totalement, car on sait que certaines personnes, comme les sportifs, peuvent avoir une taille et un poids qui vont les classer en surpoids ou en obésité.  Un sportif qui mesure 1,85 et qui pèse 120 kg aura un IMC de 35 correspondant à une obésité sévère. Or, cette personne a une composition corporelle qui est composée essentiellement de muscles et qui ne présente pas de risque pour sa santé.

Si votre IMC vous donne un résultat de surpoids ou d’obésité, ou si votre poids est normal, mais que vous avez du ventre alors il faut aussi absolument mesurer son tour de taille. Pour mesurer ce tour de taille, c’est très simple. Il faut se munir d’un mètre ruban, se tenir debout, les pieds joints, les bras le long du corps. Il faut faire passer le mètre ruban à mi-chemin entre la dernière côte palpable et l’os au niveau de la hanche. Il est important de réaliser cette mesure lorsque l’on a fini d’expirer. Le résultat de cette mesure doit être :  Inférieur à 94 cm pour les hommes et inférieur à 80 cm pour les femmes.

Pourquoi cette mesure du tour de taille est aussi importante ?

Il y a deux sortes de répartitions de graisses lorsque l’on présente un surpoids ou une obésité :

l’obésité gynoïde qui se caractérise par une répartition des graisses plutôt sur les cuisses et les fesses et
l’obésité androïde qui se caractérise par une répartition des graisses au niveau abdominales, c’est-à-dire au niveau du ventre.

Ces deux types de graisses ne jouent pas du tout le même rôle dans le risque de développer un diabète ou des maladies cardiovasculaires. Il est démontré que plus la quantité de graisses abdominale est élevée, plus le risque de troubles métaboliques – donc de risques de maladies cardiovasculaires et de diabète – augmente. Le tour de taille est donc extrêmement important comme indicateur de l’adiposité viscérale donc de la quantité de graisses abdominales chez une personne et par conséquent de son risque de développer un diabète ou des maladies cardio-vasculaires.

Faut-il abandonner l’indice de masse corporelle ?

Non car de manière globale, l’excès de poids est un facteur de risque important de maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et certains types de cancers. Il aggrave également les problèmes d’articulations telles que l’arthrose des genoux et des hanches. Il est donc important d’avoir un premier indicateur global sur le poids. Mais comme on l’a vu précédemment, le périmètre abdominal donne une prédiction plus fine du risque de diabète et de maladies cardio-vasculaires. L’idéal est donc de conseiller de combiner ces deux mesures (IMC et périmètre abdominal) afin de connaître notre situation, notre risque et les changements de mode de vie à opérer afin de ramener ces indices dans les valeurs normales. Pour ceci, on sait qu’il faut pratiquer une activité physique avec :

soit 30 minutes d’activité physique modérée par jour (comme la marche à pied par exemple)
soit 75 minutes, par semaine, d’activités d’intensités soutenues comme la course à pied, le vélo ou la natation.
Il faut aussi adopter une alimentation diversifiée et équilibrée qui est riche en fruits, légumes tout en réduisant au maximum la consommation de graisses, de sel et de sucres

RFI

 

 

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