ACTUALITÉSAfrique

À la Une: tension au Burkina, le président Kaboré annonce un remaniement et des sanctions au sein de l’armée

Meguetan Infos

Le président Roch Marc Christian Kaboré a prononcé nuitamment un discours pour annoncer un remaniement gouvernemental et des sanctions au sein de l’armée 
Un discours présidentiel nocturne au Burkina Faso, c’est rare. Et solennel. Les sanctions annoncées par Roch Marc Christian Kaboré ? Elles font suite aux carences d’intendance qui avaient conduit les militaires à combattre le ventre désespérément vide contre les jihadistes lors de l’attaque terroriste d’Inata, qui avait fait 53 morts, dont 49 soldats. Le remaniement du gouvernement ? Il vise à calmer la rue burkinabè, alors qu’une marche est annoncée pour demain à Ouagadougou, marche qui a été interdite.

Et tandis que le gouvernement prolonge de quatre jours la coupure de l’Internet mobile, invoquant la « défense nationale », le journal Wakat Sera s’interroge. « Marchera ou marchera pas ? » se demande-t-il, alors que les écoles, elles aussi, sont fermées ce vendredi et demain. « Comme si la coupe n’était pas assez pleine, le maire de Ouagadougou invite les forces de l’ordre de la capitale burkinabè à prendre toutes les dispositions utiles pour qu’aucune manifestation illégale ne puisse se dérouler sur le territoire communal », complète ce journal ouagalais.

Toutefois, même si Wakat Sera juge « tout à fait normal que le peuple use de son droit constitutionnel pour manifester et dire son mécontentement », Wakat Sera enjoint ses lecteurs à ne pas « se tromper d’adversaire ». Car ce n’est « sans doute pas le moment idéal pour fragiliser, voire anéantir les efforts de lutte des partenaires étrangers comme la France, dans le Sahel où djihadistes et bandits se sont enkystés et sèment malheur et désolation ».

Le quotidien Le Pays n’écrit guère autre chose en appelant au maintien de la cohésion sociale car, estime-t-il, « le pourrissement interne de la situation politique risque de nous faire tomber dans le piège des terroristes dont la stratégie vise à affaiblir l’Etat pour qu’il s’effondre de l’intérieur afin de se donner la latitude de venir se repaitre de sa charogne. L’on doit, en effet, toujours garder à l’esprit, que c’est quand le mur présente des fissures que les cancrelats et autres vipères peuvent y prospérer », formule Le Pays.
En Côte d’Ivoire, la ville de Korhogo sera en effervescence cette fin de semaine. Onze ans après son départ en exil, Issa Malick Coulibaly fera son grand retour sur sa terre natale ce dimanche
Comme le constate sur place le journal Le Temps, « Korhogo est mobilisée » pour le retour d’Issa Malick Coulibaly, proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, mais aussi chef de la famille Gbon Coulibaly, illustre au nord de la Côte d’Ivoire.

Etant rappelé qu’Issa Malick Coulibaly est l’oncle biologique d’Amadou Gon Coulibaly (et donc son père coutumier) et que l’ex-Premier ministre est brusquement disparu le 8 juillet 2020 alors que, on s’en souvient, il était rien moins que le candidat du RHDP à la dernière élection présidentielle ivoirienne, son retour, dimanche 28 novembre, débutera à Gbondalla, siège de l’ex-patriarche Péléforo Gbon, un lieu « mythique », souligne ce quotidien proche de l’ex-président Laurent Gbagbo qu’est Le Temps.

Ce come-back sera aussi « une bonne occasion, pour réconcilier les populations », déclare l’actuel patriarche de la famille Gbon, Alidou Coulibaly, il va faire « baisser la tension (…) Mon fils Malick a un langage assez apaisant », dit-il au Temps.

Autre réaction, celle du fils de l’illustre Kassoum Coulibaly. Souleymane Coulibaly – c’est son nom – est délégué local du Pdci-Rda, le parti de l’ex-président Bédié. Lui attend dimanche le retour d’un « autre père ».

Etant enfin rappelé que l’ex-chef de la guérilla ivoirienne Guillaume Soro est aussi une figure importante de ce nord-ivoirien, son parti, le Rassemblement des générations et peuples solidaires, sera représenté à ces cérémonies. Son délégué local Soro Rafael déclare au Temps qu’avec Issa Malick Coulibaly, « nous pourrons faire tomber le baobab ».

RFI

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X