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Les Républicains débattent (encore), Zemmour dérape (encore), Marion Maréchal hésite (encore)

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A 158 jours de l’élection, les Républicains débattent encore et encore. Ce n’est que le début d’accord, d’accord.

Les Républicains débattent (round II)

C’est à une véritable surenchère sur les questions migratoires et sécuritaires que les cinq candidats à l’investiture LR pour la présidentielle se sont adonnés dimanche soir sur BFMTV. A Michel Barnier qui, la veille depuis La Réunion, avait proposé d’y abolir le droit du sol, Eric Ciotti a rétorqué qu’il voulait l’abolir partout. C’était compter sans Valérie Pécresse qui derrière son pupitre a renchéri : « Mes mesures sont plus efficaces que celles de Michel Barnier ! ». Aussi offensive que lors du premier débat, la patronne de la région Île-de-France a affirmé qu’il fallait « cesser le droit du sol automatique y compris en métropole ».

Voile, burkini, liens entre flux migratoires et terrorisme… A 48 heures de la clôture des adhésions pour pouvoir voter au congrès du mois de décembre, tout y est passé. A tel point que l’ex-candidate écolo Sandrine Rousseau s’est réjouie sur Twitter que le wifi défaillant de son TGV l’empêche de regarder la suite du débat, car [sic] « sur l’immigration on était à deux doigts du dérapage vers l’extrême ==+=droite… ».

Pour que soit enfin abordée la question du pouvoir d’achat, « première préoccupation des Français » de l’aveu même des présentateurs de BFMTV, il aura fallu attendre 22h40. Sur ce sujet, c’est surtout Xavier Bertrand qui s’est illustré, en vilipendant des dirigeants « complètement hors sol » et en développant à nouveau sa proposition d’augmenter les salaires les plus faibles, en compensant avec des primes versées par l’Etat. Des « chèques en blanc, des chèques en bois ! », a pour sa part taclé Michel Barnier.

Zemmour polémique devant le Bataclan

C’est une « règle tacite » selon les rescapés. Lors des commémorations des attentats du 13-Novembre, on se fait discret. Eric Zemmour n’avait vraisemblablement pas eu le mémo lorsqu’il s’est rendu samedi devant le Bataclan, où 90 personnes ont été tuées par des terroristes le 13 novembre 2015. Après une première salve vendredi, le toujours-pas-candidat à l’élection s’en est pris devant la salle de concert à l’ancien président François Hollande, estimant qu’il avait « pris une décision criminelle de laisser les frontières ouvertes ».

Tollé chez les survivants. « Les victimes du 13 novembre ne seront pas le marchepied d’Eric Zemmour », a fait savoir, au milieu des réactions indignées, l’association Life for Paris. Elle estime qu’Eric Zemmour « n’a pas seulement sali une journée de commémorations dédiées aux victimes […] : il a abîmé la mémoire des 90 personnes décédées au Bataclan ».

Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, a elle aussi déploré les propos d’Eric Zemmour, ajoutant que « personne n’a envie d’entendre ce type de propos pendant des moments de recueillement ».

Ciotti cultive l’ambiguïté sur Zemmour

Il y a quelques semaines, Eric Ciotti avait affirmé qu’il voterait Zemmour en cas de second tour Macron/Zemmour en avril prochain. Le député des Alpes-Maritimes a cultivé son ambiguïté à l’égard du polémiste xénophobe dimanche soir lors du débat qui l’opposait aux autres prétendants LR au congrès de la droite. Interrogé sur la venue d’Eric Zemmour au Bataclan samedi, au soir des six ans des attentats, il a refusé de condamner cette action, estimant qu’Eric Zemmour « était libre d’aller où il veut dans un pays de liberté », en s’interrogeant sur le « procès de Moscou » qui lui est fait. Avant lui, Michel Barnier de même que Philippe Juvin, Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse avaient été très clairs. L’ex-négociateur du Brexit a par exemple déploré une « provocation » qui n’est « pas très digne ». « On attendait de la dignité et du respect, visiblement ce ne sont pas deux notions qui habitent M. Zemmour », a pour sa part cinglé Xavier Bertrand.

Entre Zemmour et Le Pen, Marion Maréchal dit qu’il faudra choisir

Entre Marine Le Pen et Eric Zemmour, son cœur balance ? Début octobre, Marion Maréchal estimait déjà que deux candidatures à l’extrême droite rendraient la situation « un peu compliquée ». « J’ai tendance à plaider pour une candidature unique derrière le mieux placé », a-t-elle répété dimanche sur Europe 1, en estimant qu’elle représenterait un « bloc à 36-37 % soit près de 10 points au-dessus d’Emmanuel Macron ».

Marion Maréchal se dit tiraillée entre sa « sympathie » pour le polémiste, qui n’a toujours pas officialisé sa candidature, et sa « situation personnelle délicate » en tant que nièce de Marine Le Pen et ex-députée RN. Une situation qui n’entrave toutefois pas ses proches : selon « l’Express », plusieurs d’entre eux, parmi lesquels Thibaut Monier, cofondateur de l’Issep, ont d’ores et déjà rejoint le polémiste des ralliements auxquels la directrice de l’école de sciences politiques lyonnaise n’a opposé aucune objection.

Des chasseurs-policiers ?

Les chasseurs, policiers de proximité de demain ? C’est la dernière proposition, dans le « JDD » de Willy Schraen, président de la Fédération nationale des Chasseurs, qui entend lutter en partenariat avec les communes « contre la délinquance rurale et environnementale ». En plein contexte de recrudescence des accidents de chasse et alors que le sujet se fait une place dans le débat présidentiel, l’idée a vite fait bondir les écolos.

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili y est de son côté peu favorable. « Il y a déjà une police de l’environnement qui existe et qui est exercée par diverses catégories de fonctionnaires assermentés », a-t-elle rappelé, jugeant toutefois que « si les paroles de Willy Schraen veulent dire qu’on peut augmenter les compétences des salariés assermentés [des fédérations de chasseurs] pour la gestion de déchets sauvages, ça se regarde ».

Michel Fournier, président de l’Association des Maires ruraux de France, ne s’y voit pas franchement. Selon lui, les chasseurs « n’ont pas la neutralité nécessaire pour faire des contrôles en forêt ». « S’ils sont assermentés pour certaines choses, ils n’ont pas de formation spécifique, s’est-il étonné sur Franceinfo, je ne vois pas vraiment comment on pourrait tout mélanger. »

Aux urnes, citoyens !

Ça n’a échappé à personne : de nombreux Français ne votent plus. En juin dernier, 66,72 % des électeurs ne s’étaient pas déplacés aux urnes pour les élections régionales, un record absolu pour un scrutin en France.

Une « alerte démocratique » pour Marlène Schiappa, qui a annoncé dimanche sur Franceinfo le lancement d’une campagne de communication et d’incitation au vote, avec au programme un rappel des modalités et délais d’inscription sur les listes électorales.

Montebourg, ni de gauche ni de droite ?

Promis, juré, il s’est « mal exprimé ». Après le tollé sur sa proposition de bloquer des transferts d’argent vers les pays qui ne rapatrient pas leurs ressortissants, Arnaud Montebourg a rétropédalé lundi, et a vite tenté de faire oublier la polémique.

Mais au sein de son entourage, celle-ci a provoqué de vives tensions, rapportait vendredi « le Figaro », chacun se défendant de la paternité de cette idée. Auprès du quotidien, François-David Cravenne, ancien conseiller de Paris venu de la droite qui se présente comme un simple « visiteur du soir » dans l’entourage du candidat, l’assure : Arnaud Montebourg « lui-même tenait à cette proposition ».

« Son entourage, et c’est assez frappant, le fait passer pour un pantin décérébré mais il y tenait, ajoute-t-il. Arnaud Montebourg a envie de transgresser et il n’a pas besoin de nous pour cela. Sa ligne, c’est d’être ni de droite ni de gauche mais de bon sens et de France » Comme un air de déjà-vu ?

Le Parti radical soutiendra Macron

Un nouveau soutien pour Emmanuel Macron. Le président du Parti radical, ancien ministre et ex-maire de Nancy Laurent Hénart, estime que le chef de l’Etat « est le mieux placé pour défendre la République et l’Europe contre les extrémismes », a-t-il annoncé au « Figaro ».

Le Parti radical était « associé » à l’UMP dans les années 2000 avant de faire partie intégrante de l’UDI puis de prendre son indépendance en 2017. Pour 2022, Laurent Hénart n’a pas attendu la désignation du candidat des Républicains, qui selon lui « ont perdu leur cohérence idéologique » et ne sont pas de taille face à Eric Zemmour ou Marine Le Pen.

Immigration : les fantasmes confrontés à la réalité

Une extrême droite xénophobe au sommet, une majorité de concitoyens qui juge le nombre d’étrangers trop élevé… mais des immigrés qui font vivre des pans entiers de l’économie et contribuent aux finances publiques. Retrouvez notre article, dans lequel nous démêlons le vrai du faux d’une crispation française vieille de plus d’un siècle.

SOURCE: https://www.nouvelobs.com/

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