ACTUALITÉSpolitiques

ANAC : Plus de 343 millions FCFA d’irrégularités financières : des preuves irréfutables contre le DG Mamadou Oumar Ba

Meguetan Infos

L’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), est aujourd’hui , éclaboussée par le scandale d’une gestion scabreuse : des irrégularités financières de 343,7 millions FCFA (343 730 565 F) occasionnées, lors des opérations de recettes, de dépenses et de trésorerie effectuées par l’ANAC au titre des exercices 2017, 2018 et 2019. Du coup, le DG de l’ANAC, M. Oumar Mamadou Ba,  risque gros. Et même très gros. Accablant.

Qu’attendent les autorités maliennes pour agir, après la publication d’un rapport d’enquête financière du Bureau du Vérificateur Général sur la gestion de M. Oumar Mamadou Ba, à la tête de l’ANAC, qui a occasionné une perte énorme pour l’État malien? Pourquoi garde-t-il toujours son poste, alors qu’on lui reproche la mauvaise gestion des deniers publics ? Autant de questions qui préoccupent, aujourd’hui, des travailleurs de l’ANAC.

En chiffre, la gestion du Dg Oumar Mamadou Ba, a occasionné pour l’État malien, une perte sèche de 343 millions de francs CFA relative aux créances non-recouvrées de l’ANAC ; aux pénalités non retenues sur les marchés publics ayant accusé des retards dans leurs exécutions auxquelles il faut ajouter les dépenses de mission non justifiées.

Des témoignages bouleversants

«Le rapport d’enquête sur la gestion de l’ANAC est suffisamment éloquent. À l’étape actuelle, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les actes sont établis et il y a des irrégularités financières à l’ANAC de par la gestion du Dg Oumar Mamadou Ba. On ne peut pas gérer les fonds de l’État et du contribuable  malien de cette façon. Il faut écarter M. Ba de la gestion de l’ANAC, car on ne peut pas continuer à mener une politique de deux poids, deux mesures », déplorent des travailleurs de l’ANAC qui estiment que leur DG n’affiche actuellement, qu’une image de ruine et de désolation.

Ces travailleurs pour leur part, se demandent pourquoi des décisions conséquentes, jusque-là, n’ont pas suivi le rapport accablant sur la gestion de l’ANAC pendant les périodes 2017, 2018 et 2019. «Comment quelqu’un à qui on reproche une mauvaise gestion, qui a fait perdre à l’État malien plus de 343 millions de francs CFA, garde toujours sa place comme si de rien n’était ?», s’interroge-t-ils. Avant de formuler qu’ils croient surtout qu’il serait normal que ceux qui pillent les ressources de l’État et violent les textes de la République, soient jugés. Et ces travailleurs d’ajouter : « Il faut que l’impunité des crimes économiques et politiques, cesse au Mali ».

Pour ces travailleurs de l’ANAC, on n’a pas besoin d’attendre pour interpeller le DG Oumar Mamadou Ba et sa bande. Ils croient savoir qu’on n’a donc pas besoin d’un cabinet d’audit international pour envoyer le dirlo de l’ANAC devant les tribunaux, après un audit financier.

Pour eux, le cas de l’ANAC est aussi un scandale de plus, qui vient s’ajouter à d’autres déjà existants. Ils estiment que c’est un scandale fondé sur de la mauvaise gestion et qu’à l’heure où la jeunesse est confrontée au récurent problème du chômage, on ne saurait laisser les auteurs de ce scandale financier impunis.

Pourtant,  comme l’atteste le rapport d’audit du BVG, la responsabilité de M. Oumar Mamadou Ba est patente dans la gabegie financière qui a occasionné une perte  sèche de 343,7 millions de francs CFA  pout l’État malien.

À en croire nos sources, les conclusions du rapport d’enquête du BVG appellent à une prise de conscience générale dans le sens où il n’est pas rare d’entendre la population active se plaindre de la gestion des dirigeants maliens. Cependant, même si les autorités maliennes tardent à révoquer le DG Oumar Mamadou Ba de l’ANAC,  il est à noter que le rapport du Vérificateur lui reproche beaucoup de choses dans sa gestion pendant les exercices 2017, 2018 et 2019.  En bloc, les faits parlent d’eux-mêmes sur la gestion du DG de l’ANAC et de ses sbires.

La preuve des épreuves 

Le rapport d’audit du BVG dont il est question, présente de nombreux dysfonctionnements dans le dispositif de contrôle interne et des irrégularités financières qui se sont traduites par des manquements dans la gestion des opérations effectuées par le DG de l’ANAC.

Décidemment, la gestion de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile est comparable à celle d’une épicerie et son DG, M. Oumar Mamadou Ba, ne procède pas au recouvrement des créances en souffrance.  En effet, la mission d’enquête du BVG a constaté que l’ANAC n’a pas utilisé toutes les voies de recours pour recouvrer ses créances en souffrance. La situation des créances à recouvrer dans les grands livres et dans les comptes de gestion, au titre de la période sous revue, font apparaître un montant de 221 millions FCFA (221 997 058F).

Malgré cette créance en souffrance, il n’existe nulle part d’actes du DG Oumar Mamadou Ba permettant à l’administration malienne d’entamer le recouvrement de ces créances. Et pour faire distraction, l’ANAC a procédé au recouvrement d’un montant de 250 000 FCFA, suite à la production du rapport provisoire du BVG, avant de remettre à un huissier de justice le reste des dossiers de créances non recouvrées. Le montant total non recouvré s’élève à 221,7 millions FCFA (221 747 058F).

Par ailleurs, les enquêteurs ont découvert que la commission d’ouverture des plis et d’évaluation des offres à l’ANAC a, irrégulièrement, éliminé un candidat, lors de la passation d’un contrat. L’offre de ce candidat le moins disant a été disqualifiée suite à une augmentation d’un million de FCFA par la commission. Ainsi, d’un montant de 24 millions FCFA (24 170 344F), l’offre la moins disante a été portée à 25 millions (25 170 334F) de nos francs. En conséquence, le candidat le mieux disant a été éliminé au profit du candidat qui a fait l’offre d’un montant de 24 900 000 FCFA.

Plus grave encore, la gestion de l’Agent Comptable de l’ANAC, M. Moussa Ouologeum, dépasse l’entendement. Il n’a pas appliqué les pénalités de retard sur cinq (5) marchés dont les réalisations ont accusé un retard allant de 37 à 502 jours pendant la période sous-revue. Le montant total de ces pénalités s’élève à 112 millions FCFA (112 188 507F). Et ce n’est pas tout. Loin s’en faut.

Même la non-justification des frais d’hébergement par l’Agent comptable, n’est pas de nature à tempérer les curiosités. Cependant,  il n’a pas pu justifier aux enquêteurs, les avances faites au personnel de l’ANAC pour leurs frais d’hébergement pendant les exercices 2017,  2018 et  2019. Le montant total de ces frais d’hébergement payés et non justifiés s’élève à 9,7 millions de nos francs (9 795 000 FCFA).

Autant de fraudes et de magouilles qui ont occasionné une saignée financière de 343,73 millions de francs CFA pour le Trésor.  D’où le lieu pour le Vérificateur général de transmettre et de dénoncer des faits au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême et au Procureur du Pôle Économique et Financier de la Commune III portant, entres autres, aux créances non recouvrées pour un montant de 221 millions FCFA ; aux pénalités de retard non retenues pour un montant de 112 millions FCFA ; et aux frais d’hébergement non justifiés pour un montant de 9 millions de nos francs.

La tête du DG mise à prix

Décidemment, rien ne va, comme prévu, à l’Agence nationale de l’aviation civile. Un seul exemple cité par le rapport du Vérificateur : la Direction Générale de l’ANAC n’établit pas de procès-verbal lors de l’attribution des marchés, au même moment, elle ne dispose pas d’un Auditeur interne.

À en croire le rapport du Végal, l’ANAC ne procède pas à la comptabilisation régulière des opérations de dépréciations des clients et les agents de la facturation cumulent leur fonction avec celle du régisseur de recettes.

L’ANAC dans son histoire n’a connu une telle opacité dans la gestion. Un flop magistral.

À cette mauvaise gestion, s’ajoutent un autre mal et pas des moindres : la démobilisation des travailleurs. Témoins oculaires des magouilles orchestrées, à longueur de journée par la Direction, les travailleurs –toute catégorie confondue –ont fini par être dégoûter. Parce que « l’homme-cabot a été mis à la place pivot et vice-versa ». D’où le mécontentement général à l’ANAC.

À travers leur sollicitation de révocation du Dg Oumar Mamadou Ba, les Agents de l’ANAC veulent amener les autorités maliennes à prendre leurs responsabilités –et toutes leurs responsabilités –dans le cadre du choix des hommes au niveau de certains postes stratégiques. Autrement dit, faire en sorte que « les détourneurs en rond ne soient plus à la place pivot ». Comme, c’est le cas, actuellement, à l’ANAC. Une structure qui, depuis des ans, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Mais la Ministre des Transports et des Infrastructures, qui feint, depuis des lustres d’ignorer la mauvaise gestion du DG de l’ANAC, M. Oumar Mamourou Ba et de ses poulains, va-t-elle enfin décider de prendre le taureau par les cornes ?

Auquel cas, l’ANAC risque de tomber dans les mêmes travers que d’autres services où, l’atteinte des objectifs a fini en eau de boudin, suite à la mauvaise gestion. Les autorités maliennes sont-elles prêtes à courir ce risque.

Affaire à suivre !

Cyrille Coulibaly 

 

 

Arrivée comme un héros pour refonder le Mali, la Transition pilotée par le Colonel Assimi Goïta est farouchement engagée dans une lutte implacable contre les délinquants financiers de la République. Mais dépuis l’ouverture de cette aventure exceptionnelle, certains ministres du gouvernement n’ont pas hésité à se démarquer de la voie de la réduction du train de vie de l’État, pour se lancer dans une vaste campagne de dilapidation de l’argent du contribuable, à travers des marchés surfacturés et très mal attribués.

Pour  l’exécution de ce puzzle, la devise est simple et même simpliste: « manger et boire avec les pieds et les mains ». Du coup, tous les moyens sont bons pour dévaliser les maigres ressources du pays. Pour y parvenir, les stratégies intelligentes empruntées ont pour noms des ‘’marchés par entente directe et des attributions d’avenants’’.

Les cas  atypiques opérés au Ministère des Transports et des Infrastructures en disent long. À titre d’exemple, la construction et le bitumage de la route Zantiébougou-Kolondiéba-Frontière Côte d’Ivoire a été émaillée de nombreux avenants non justifiés. Les faits sont arrivés lors du séjour du ministre, Makan Fily Dabo.

De nos jours, il y a un autre marché qui fait l’objet d’une grande polémique sur les ondes des radios, les réseaux sociaux, dans les bureaux et grins. Il s’agit des travaux de réhabilitation des tronçons de Bamako, Kati, Kolokani-Didiéni-Diéma-Sandaré-Kayes-Kidira. Un financement de 70 milliards initialement prévu pour ce marché a vu une hausse de 15 milliards soit un montant total de 85 milliards.

S’agissant du marché relatif aux travaux de construction et de bitumage de la route Zantiébougou -kolondiéba-Frontière Côte d’Ivoire repartie en lot 1 et 2, il a connu des avenants.

Pour le lot N°1, qui concerne le tronçon Zantiébougou-Bessina long de 75 km, le montant du marché de base s’élève à 20.953.038.821 F CFA HT avec deux avenants : le premier 1.045.188.021 F CFA HT et le second avenant 1.843.353.234 F CFA. HT.  Quant au lot N°2, relatif à l’axe Bessina-frontière Côte d’Ivoire, le montant du marché de base est de 16.820.393.599 F CFA HT pour un délai d’exécution de 24 mois. Or, ce sont encore deux avenants qui sont attribués pour ce lot numéro 2. Le montant du premier avenant s’élève à 838.171.479 F CFA HT et le second à 2.683.334.783 F CFA HT.

Tous ces avenants ont été sollicités par le ministre Dabo et accordés par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou,  en décembre 2020.

D’après nos informations, ces avenants ne sont adossés par aucun support. Nulle part dans le contrat de ces avenants, les motifs des fonds supplémentaires ne sont mentionnés. Pourtant, une étude au préalable avait été réalisée pour que cette situation ne survienne pas. D’autres sources révèlent qu’aucun incident majeur ou de cas de force majeur ne s’est produit pourque les parties contractantes se voient dans la nécessité de recourir à ces avenants.

Cette pratique est de la ‘’surfacturation légalisée’’. Si tel n’est pas le cas, le peuple a le droit de découvrir les justifications de ces avenants. Sur quoi donc les ministres Dabo et Sanou se sont basés pour décider ces décaissements. Il est indispensable que le bureau du vérificateur se saisisse de ce dossier pour y voir clair. Dans ce ministère, on a l’impression que le groupe ETEP/EGK est la seule société de BTP au Mali.

Pour plus de transparence, les autorités de la transition doivent procéder à un nettoyage du système, à commencer du début de la transition à nos jours.

Adama Coulibaly

Nouveau Réveil

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X