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Mme Sidibé Rokia Diakité, maire de la commune rurale de Wassoulou- Balé : «La présence des dragues dans nos cours d’eau nous donne de sérieux soucis »

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Située dans le cercle de Yanfolila à 285 km de Bamako, la commune de Wassoulou-Balé a une population estimée à peu près à 65 000 habitants. Elle compte trente-neuf villages et plusieurs hameaux de culture. Mme Sidibé Rokia Diakité est la maire de cette commune rurale. Enseignante de profession (voir encadré), Mme Sidibé Rokia Diakité travaille avec son équipe pour poser des actes de développement dans un environnement difficile marqué par l’insuffisance des ressources financières. Dans un entretien qu’elle a bien voulu nous accorder, l’édile de Wassoulou-Balé parle de ses motivations à faire la politique, de ses projets de développement, des problèmes au niveau de sa collectivité, de sa vision de la promotion de la femme, etc. Entretien !  

Le Challenger : De l’enseignement à la mairie, comment vous est venue l’idée de vous lancer dans la politique ?

Mme Sidibé Rokia Diakité : Comme je vous ai dit, j’ai travaillé dans l’administration communale. Là où j’étais, j’exécutais ce qu’on me demandait de faire. Avec l’expérience que j’ai acquise pendant ces années et après avoir observé le fonctionnement des collectivités, des mairies et la manière dont les gens s’acquittaient de cette tâche, je me suis dit qu’au lieu d’être la simple exécutante, pourquoi ne pas m’engager dans la politique et essayer de faire autrement.

J’étais animée par cette volonté de mettre en pratique toutes les connaissances acquises pendant toutes ces années au service de la population. C’est ce qui m’a poussé à m’engager dans la politique. Au lieu d’exécuter les décisions des autres, je décide moi-même aujourd’hui.

Mme le maire, pouvez vous nous rappeler les grands axes de votre programme de développement ?

Notre programme de développement s’articule autour de cinq axes principaux. On a d’abord le volet éducatif qui est le plus important, à mon avis. Ensuite la santé, l’hydraulique, la sécurité alimentaire et la sécurité. Ce sont ces cinq axes qui sont prioritaires pour le développement de notre commune.

Aucun pays, même à l’échelle d’un village, ne peut se développer si l’éducation n’est pas bonne. Donc, c’est la clé même du développement. Si l’éducation est à la hauteur, généralement, il n’y a pas beaucoup de problèmes.

Après l’éducation, c’est la santé. On ne peut rien faire sans être en bonne santé. Nous sommes dans une zone appelée pré-guinéenne où la prévalence du paludisme est très élevée. Nous sommes confrontés à des problèmes de santé, notamment avec le paludisme et les maladies hydriques dues au fait que la population n’a pas totalement accès à l’eau potable. Cela occasionne la diarrhée et d’autres maladies.

En matière de l’agriculture et de l’élevage, nous sommes un peu mieux lotis par rapport au reste du pays. Chez nous la pluviométrie est assez bonne. Quand on travaille généralement cela réussit. L’élevage est également un volet qui se porte bien.

La gestion de l’environnement est un défi majeur pour nous. Elle nous pose énormément de problèmes avec la présence des dragues dans nos cours d’eau. Ces engins sont vraiment nuisibles. Le taux de pollution de nos cours d’eau est très élevé.

Actuellement à cause des dragues, il n’y a même plus de poisson chez nous. Les gens n’arrivent plus à pratiquer la pêche. L’eau est très sale et polluée. Quand l’eau est polluée, c’est fini pour l’homme, les animaux et les plantes. Les conséquences sont dramatiques. C’est le plus gros problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui : ‘’ le dragage’’.

Je vous avoue que la présence des dragues dans nos cours d’eau est un gros problème qui nous donne des soucis. Récemment, j’ai rencontré un conseiller du ministre de l’Environnement qui nous a dit qu’il y a une nouvelle loi qui interdisait la pratique des dragages dans les cours d’eau. Et vraiment, nous voulons que cette loi entre en vigueur pour que nos cours d’eau puissent nous servir.

Les activités d’orpaillage traditionnel sont pratiquées par la population. On ne peut pas dire qu’elles ne sont pas totalement nuisibles parce qu’elles permettent à la population quand même d’avoir les revenus. Elles commencent à prendre de l’envergure et à être un peu néfaste à l’environnement avec les coupes des arbres.

Les orpailleurs ou autres utilisent l’eau des rivières pour laver la boue, ce qui occasionne de la pollution de l’environnement. Mais comme c’est aussi une source de revenus pour la population. Je pense qu’avec la sensibilisation les gens pourraient être un peu plus raisonnables. Faire le travail et s’assurer aussi qu’il ne nuit pas trop à l’environnement.

Quel est l’état des services sociaux de base ?

Sur le plan du développement local, la commune de Wassoulou-Balé, à l’instar de toutes les communes du Mali, essaye tant bien que mal de faire face aux difficultés des projets de développement.

Actuellement, nous avons près d’une vingtaine d’établissements scolaires du premier cycle et huit écoles du second cycle de l’enseignement fondamental. On a également des CED (centres d’éducation pour le développement) et ECOM (écoles communautaires). Ces infrastructures scolaires que nous gérons relèvent désormais des compétences de la collectivité. Nous gérons du préscolaire jusqu’à la 9e année.

Nous avons les structures de santé de base, les CSCOM qui sont du domaine des collectivités. Dans la commune, nous en avons six dont cinq sont fonctionnels, le sixième étant une aire de santé pour le moment, mais la structure n’est pas construite.

Toujours dans le cadre de la gestion des compétences transférées aux collectivités, nous gérons le volet hydraulique. Nous sommes en déficit. Ce que nous proposons est largement déficitaire, c’est-à-dire nous avons un problème quant à faire face à l’approvisionnement correct des populations en eau potable. La politique nationale d’approvisionnement en eau potable prévoyait un point d’eau pour 400 habitants. Je pense que ce ratio, si je ne m’abuse pas, a été ramené à 200 habitants. Dans ma commune, nous sommes loin de ce compte. Nous avons des villages qui n’ont pas de point d’eau.

Nous essayons de faire notre possible pour que la population puisse avoir accès aux services sociaux de base. Mais ce n’est pas facile. Nous travaillons avec des ONG et nos ressortissants. On a aussi des projets avec les services déconcentrés de l’Etat.

Au niveau de ma commune, les services déconcentrés sont pratiquement représentés puisque moi je suis également au chef-lieu de cercle. Ces services sont là. Sauf parfois, nous manquons de fonds pour le fonctionnement.

Vous êtes femme et maire. Quelle est la place des femmes dans le développement du pays ?

Au début de notre mandature, nous étions huit femmes au sein du Conseil communal. Malheureusement, deux sont décédées. Que leurs âmes reposent en paix ! Donc, actuellement, nous sommes au nombre de six femmes au Conseil communal. Il n’y a pas de problème.

Je le dis, je l’ai toujours dit, ce pays ne peut pas se développer sans les femmes, si nous considérons en tout cas que 50% de la population du Mali est constituée par les femmes. Mon intime conviction est que ce pays ne peut pas se développer sans la participation des femmes et à tous les niveaux. Je ne manque jamais de rappeler aux femmes de se mettre au devant, de se lever et de tout faire pour se faire entendre. Et pas seulement pour réclamer nos droits mais faire nos devoirs. Qui parle de droits doit parler aussi de devoirs. Il ne sert à rien de réclamer d’être là ou nos droits, si nous ne faisons pas nos devoirs. Si tu veux avoir quelque chose, tu te lèves et vas le chercher. Si tu t’assois, personne ne viendra te le donner. Depuis mon bas âge, je me suis toujours battue pour avoir une place et je continue à le faire. J’exhorte aussi toutes les femmes à faire de même.

On demande aux hommes de nous aider et au gouvernement de prendre des mesures pour que les femmes ne soient pas laissées de côté mais pour moi, ce n’est pas l’essentiel. Pour moi, l’essentiel, c’est que les femmes cherchent. En effet, ce que tu ne peux pas faire, quand on te demande de le faire, tu n’y arriveras jamais.

Je suis d’accord qu’il y a la loi 052, mais je veux qu’on tienne compte également des compétences, des connaissances et des capacités. Les femmes qui veulent être députés, maires ou conseillères communales, qu’elles fassent quelque chose qui montre qu’elles sont capables. C’est pourquoi au lycée en tant qu’enseignante, je demandais toujours aux jeunes filles d’étudier.

Je suis pour la  promotion des femmes mais pas à n’importe quel prix. Je veux que les femmes fassent leurs devoirs, qu’elles montrent la preuve qu’elles peuvent. Il ne faudrait pas qu’on nous mette devant et qu’après, tout le monde commence à regretter.

Est-il facile d’être femme-maire au Mali ?

Pas du tout ! D’abord les préjugés. Jusque-là, les gens ne sont pas tout à fait d’accord que les femmes soient devant et qu’elles commandent. Beaucoup de personnes jusqu’à présent n’ont pas accepté qu’une femme soit là et qu’elle prenne des décisions, qu’elle donne des ordres. Les préjugés et les coutumes veulent que les femmes restent toujours derrière les hommes. Dans un milieu aussi patriarcal, ce n’est pas facile pour une femme de se faire accepter sans être jugée et stigmatisée.

Chez nous ici, nous sommes vingt-neuf conseillers et six seulement sont des femmes. C’est un environnement pratiquement masculin et nous sommes appelées à travailler avec les hommes. Il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir travailler et de se faire accepté dans un tel environnement.

Entre nous femmes, cela pose des problèmes. Notre éducation fait qu’on nous a toutes inculqué que la femme doit toujours rester en retrait ou rester derrière. Donc, ce n’est pas facile même pour certaines femmes, voire une femme maire.

Souvent, on me demande comment tu fais ? Comment je fais ? C’est peut-être ma profession d’enseignante d’abord qui m’a formée et motivée. En tant qu’enseignante, je suis déjà habituée à diriger, à décider et à donner des ordres dans ma classe. C’est un atout. Ensuite en tant qu’aînée de ma famille, j’ai été responsabilisée très tôt par mes parents. C’est moi qui veillais sur mes petits frères et sœurs. J’ai été amenée très tôt à prendre des décisions, à m’occuper de mes petits frères et sœurs. Je pense que tout cela m’a beaucoup aidée. Également, j’ai été amenée au cours de mes activités à travailler surtout en milieu masculin, ce qui m’a permis de m’habituer au milieu et à ne pas me sentir inférieure. Quand je suis avec eux, je ne sens pas la différence même quand on me dit que je suis femme, cela ne me dit rien. Ce qui m’importe, c’est ce que je peux apporter, sinon le reste ne me regarde pas. Cette attitude m’a aidée aujourd’hui à exercer cette fonction de maire.

On est souvent très sollicitée. Il y a beaucoup de déplacements. Souvent, on n’a pas assez de temps à passer avec la famille. Ce sont des contraintes. Ces sacrifices ne sont pas comparables à la satisfaction qu’on peut avoir en se dédiant au développement de sa communauté. Ce sont des sacrifices qu’on peut consentir sans trop de regret.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en termes de mobilisation des ressources ?

La mobilisation des ressources est l’un des problèmes communs à toutes les collectivités surtout dans les communes rurales parce que notre ressource principale est la TDRL (taxe de développement régional et local). Actuellement, nous avons de gros problèmes pour mobiliser ces taxes. Souvent, je me dis qu’il aurait été mieux que ces taxes restent aux mains des agents de l’Etat pour qu’eux-mêmes fassent le recouvrement.

La politique ne rime pas souvent avec la rigueur. Quand je dis rigueur, il ne s’agit pas de la rigueur en gestion mais plutôt dans le recouvrement des taxes et des impôts avec la population. Vraiment, cela nous pose souvent des problèmes.  Il est demandé à une personne élue par une population, d’être rigoureuse avec cette même population lors du recouvrement de cette TDRL. Certes, payer les impôts et les taxes est une obligation pour tout citoyen. Mais chez nous ici, notre problème en tant personnalité politique se situe à ce niveau. On se dit qu’on n’aura pas un autre mandat si nous travaillons avec rigueur dans le recouvrement des taxes et des impôts. Si quelqu’un refuse de payer, il vous est demandé d’appliquer la loi et cette application de la loi ne peut se faire sans recours au moyen de coercition. Donc, voyez ce que cela donne. Vous allez convoquer quelqu’un à la gendarmerie pour l’obliger à payer. Vous voyez les conséquences. Donc, c’est très compliqué. Souvent, ça peut se comprendre, car la population en réalité n’a pas de moyens. La pauvreté est présente et flagrante. Les sources de revenus ne sont pas assez nombreuses pour permettre à chacun de s’acquitter correctement de ces taxes. Nous misons beaucoup sur la sensibilisation. De plus en plus, il y a certains qui comprennent et paient correctement la TDRL.

Je suis dans le chef-lieu de cercle. Ce qui me donne certains avantages.  En dehors des TDRL, je peux recouvrir d’autres taxes. D’autres n’ont pas cette opportunité.

Nous essayons avec les moyens dont nous disposons, pour faire avancer les choses. L’Etat nous aide un peu avec les subventions, notamment les droits de tirage de l’ANITC qui nous permettent de faire des investissements.

Selon vous, de quoi souffre le processus de décentralisation au Mali ?

Je peux citer trois problèmes majeurs de la décentralisation.

Le premier, c’est le niveau de la formation des élus. Cela pose des problèmes. Quand on dit qu’on n’a pas besoin d’aller à l’école pour être maire, c’est un leurre. Quand vous n’êtes pas instruit, être maire……Vous êtes amené(e) tous les jours à prendre des décisions et à signer les documents. Comment pouvez-vous signer un document dont vous ne connaissez pas le contenu. Vous avez besoin de quelqu’un pour vous expliquer. Et si la personne n’a pas une bonne moralité, elle peut vous induire en erreur. Ce problème se pose au sein des Conseils communaux. Pareil pour les présidents des organes exécutifs des collectivités.  Le niveau de formation des élus est donc l’un des freins à la décentralisation. Il faut qu’on y songe.

Ensuite, le problème du personnel au niveau de l’administration communale en particulier et des administrations publiques en général. Actuellement, c’est un problème général. C’est très difficile d’avoir des personnels de qualité. Dans une mairie par exemple, tout se repose sur le secrétaire général. Si celui-ci n’a pas de niveau, la mairie ne peut pas fonctionner. Les carences à ce niveau font qu’il y a des mairies qui fonctionnent très peu. Ainsi, les services rendus ne sont pas à hauteur de souhait.

Enfin, le problème du transfert des compétences. Depuis 2004, on a transféré les compétences de l’éducation, de la santé et de l’hydraulique aux collectivités. Si on transfère les compétences, il faut y associer les ressources avec lesquelles on doit travailler. Il n’y a pas de concomitance entre le transfert des compétences et celui des ressources. Par exemple, on dit que le service des Eaux et Forêts doit travailler avec la mairie et qu’il y a certaines compétences des Eaux et Forêts qui relèvent désormais des collectivités. Mais quelle est cette collectivité en milieu rural qui a les moyens de recruter un agent des Eaux et Forêts ? On n’a pas de moyens pour le faire. C’est pareil pour le recrutement d’un agent d’agriculture ou d’un agent du service de Domaine et d’Urbanisme.

En réalité, on dit que les services sont transférés mais les effets ne sont pas là. Franchement, il faudra que nos gouvernants se penchent sur ces problèmes si on veut réellement que les collectivités fassent tâche d’huile. L’Etat est très réticent en ce qui concerne le transfert des ressources.

Même au niveau de l’éducation, c’est le même scénario. Aujourd’hui, on demande aux collectivités d’organiser les examens du DEF et  c’est à la veille des épreuves que les fonds arrivent.  Est-ce qu’on peut travailler dans ces conditions ? Vous êtes obligés de prendre un crédit pour préparer l’examen. Mais, on ne peut pas avoir tout en crédit. Comment seront mobilisés les agents et les enseignants ? En tout cas, cette réticence de l’Etat nous pose beaucoup de problèmes.

Quel est votre message à l’endroit de vos sœurs ?

J’encourage les femmes à se mettre au devant.  Comme on dit : « Qui ne tente rien ne gagne rien. » Il faut de l’audace. Il faut aussi avoir le courage et la persévérance dans ce qu’on entreprend. Rien n’est facile dans cette vie, mais seuls le courage et la persévérance vous aident à arriver à bout. J’appelle mes sœurs qui veulent s’investir dans la politique à y aller. Tout est possible. Il suffit seulement de vouloir et d’apprendre aussi.

Je le dis et je le répète : la base, c’est l’éducation. Il faut que les filles aillent à l’école et acceptent d’étudier. Il faut qu’on accepte de nous prendre nous mêmes en charge. Et cette autonomisation, on peut l’avoir en travaillant. Il faut prendre des risques ; tôt ou tard ça viendra. Rien n’est impossible à qui veut.

Propos recueillis par

Chiaka Doumbia, envoyé spécial à Yanfolila

 Une amazone en première ligne pour le développement

De teint noir et de taille moyenne, Mme Sidibé Rokia Diakité ou « Mairie Rokia » comme l’appellent ses concitoyens à Yanfolila, n’apparaît pas, à première vue, comme une femme de poigne. Loin s’en faut. Aînée d’une famille qui a pris sous son bras ses frères et sœurs, elle a découvert très tôt la notion de responsabilité. De l’enseignement à la politique, cette femme de conviction (la prudence est de mise chez elle face un interlocuteur inconnu, fût-il journaliste) a su se frayer un chemin.

Titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en histoire et sciences sociales obtenu en Union soviétique, elle a enseigné pendant plusieurs années la langue russe au lycée de Yanfolila avant de poser ses pieds dans l’administration des collectivités. A la mairie de la commune rurale de Wassoulou-Balé qu’elle dirige depuis le 15 octobre 2020, en qualité de maire suite au décès de Vincent de Paul Sidibé, elle a assumé les charges de secrétaire générale. Un véritable coup du destin. Car, au sortir des élections communales de 2016, elle a été élue au poste de 2e adjointe au maire, chargée des questions financières, économiques et éducations.

Un coup du destin qui cadre avec son engagement et sa détermination. Une véritable amazone toujours en première ligne pour le développement communautaire. Son dynamisme et sa persévérance ont largement séduit la grande cantatrice Oumou Sangaré. L’ambassadrice de Wassoulou appelle à prendre exemple sur elle dans un milieu assez conservateur où la femme n’est pas toujours en première ligne. Pour Oumou Sangaré, Rokia Diakité est un exemple de bravoure et une fierté.

Une passionnée de la terre

Si la secrétaire administrative de la Section de Yanfolila des FARE est à sa première expérience au sein d’une formation politique, Mme Sidibé Rokia Diakité s’est toujours intéressée à la vie associative. « J’ai intégré les associations sans vouloir trop me mettre en première ligne », souligne-t-elle avec une certaine modestie. Elle a usé de savoir-faire pour organiser les femmes rurales qui sont confrontées à de véritables problèmes organisationnels. Mme le maire préfère un leadership de l’ombre au sein des organisations féminines. Un leadership qui a permis de propulser plusieurs femmes leaders sur la scène publique. La maire de Wassoulou-Balé encourage les femmes à sortir, à se mettre devant et à être audacieuse. Combattante engagée pour la cause féminine, elle a une lecture lucide de la promotion de la femme. « Je suis pour la promotion de la femme mais pas à n’importe quel prix », tranche-t-elle. Elle est toujours en première ligne quand il s’agit d’apporter un soutien aux femmes. « J’apporte toujours mon soutien dans la mesure du possible. Qu’on me sollicite ou pas, je suis là », dit-elle.

Elle mise sur l’éducation comme le socle de tout développement. De ses classes du lycée à son fauteuil de maire, Rokia Diakité ne cesse d’appeler les enfants, notamment les jeunes filles, à aller à l’école et surtout à accepter d’étudier. « Si on veut bien, on peut. Tout est possible et il suffit de vouloir », plaide-t-elle.

Disponible mais adepte du travail bien fait, cette élue de proximité est à l’écoute des populations. Comme ce fut le cas le 15 avril 2021 quand elle reçoit les académiciens de Yanfolila venus lui faire part de leur volonté de s’acquitter de leurs taxes de développement régional et local (TDRL). À la tête de son équipe, elle rend compte à ses concitoyens à travers des séances publiques de restitution du bilan annuel de la collectivité. Et cela en toute transparence ! A l’appel de la jeunesse de Yanfolila, elle répond toujours présente avec son soutien moral, financier et matériel.

Au-delà de ses occupations professionnelles, elle est une grande passionnée de la terre. Devant sa résidence, deux tracteurs de couleur rouge avec des accessoires sont garés sans oublier deux taureaux bien nourris sous un hangar. Mme le maire  a un verger où elle pratique l’agriculture, les activités de maraîchage, d’élevage, etc. « Tout ce qui touche à la terre m’intéresse. Ça me permet de me déstresser, de me reposer et d’oublier les affaires du bureau », affirme-t-elle avec un large sourire. Un sourire qui cache mal sa forte personnalité.

 

CD

Le Challenger

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