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Le Burundi veut une plus grande participation de ses troupes aux missions de l’ONU

Meguetan Infos

Le secrétaire général adjoint des Nations unies, en charge des questions de maintien de la paix Jean-Pierre Lacroix, se trouve à Bujumbura depuis lundi 25 octobre. C’est la première visite d’un haut responsable de l’ONU au Burundi depuis 2016. Il s’est entretenu avec les plus hauts responsables du pays, dont le président burundais, ce mardi. Cela a été l’occasion pour le Burundi d’insister sur une plus grande participation de ses troupes aux missions de maintien de la paix.

Sur l’agenda de cette visite, il était surtout prévu de discuter des questions régionales. Mais c’était aussi l’occasion rêvée pour tous les plus hauts responsables burundais, de mettre sur le tapis la question d’une participation plus accrue du Burundi aux missions de paix de l’ONU.

En effet, les Nations unies ont retiré depuis 2020 le contingent gabonais de sa mission en Centrafrique, et elles ont décidé entretemps d’augmenter les effectifs de la Minusca de 3 000 casques bleus supplémentaires. Il lui faut donc des troupes. Depuis, le gouvernement burundais qui a déjà un contingent de 750 hommes sur place, fait des pieds et des mains pour envoyer un second bataillon dans cette mission. Gitega lorgne également du côté de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, si l’on en croit un tweet du ministère des Affaires étrangères de ce mardi.
Un besoin de devises
Mais pourquoi Gitega s’acharne à placer des troupes supplémentaires dans les missions de l’ONU ? La raison est toute simple : depuis la crise de 2015, le Burundi est frappé de plein fouet par une grave crise économique. La production du café son principal produit d’exportation est en chute libre, les devises manquent cruellement dans ce pays qui fait face à de nombreuses pénuries. Actuellement, les quelque 4 000 soldats engagés dans l’Amisom (mission de l’Union africaine en Somalie), en Somalie, et ceux qui sont la Minusca, les missions de paix sont devenus la première source de devises du pays. Ils rapportent en gros plus de 20 millions de dollars par mois. Gitega met aujourd’hui tout en œuvre pour qu’elles rapportent plus.

La primature a annoncé tout à l’heure, que la question d’un mémorandum d’entente sur le déploiement d’une unité additionnelle en Centrafrique a été discutée entre le Premier ministre Alain-Guillaume Bunyoni et son hôte. Ce qui n’a pas été confirmé par Jean-Pierre Lacroix après son entretien avec les autorités burundaises.

Nous avons parlé avec les différents interlocuteurs burundais, à la fois de cette coopération actuelle et du travail que nous devrions faire ensemble pour créer les conditions d’un éventuel ou d’éventuels déploiements supplémentaires. Il y a d’abord l’élément lié à la préparation des unités et la nécessité pour nous de déterminer dans un processus qui est normal l’état d’avancement, de préparation de ces unités. Et puis, nous avons aussi beaucoup parlé de nécessité de s’assurer en matière de conduite et discipline, et dans le contexte nous avons eu à prendre la décision de nous séparer d’un contingent de la Minusca, il était essentiel de tout faire pour qu’à l’avenir il y ait vraiment une application totale de la politique de tolérance zéro, notamment ce qui concerne les abus sexuels et que pour ce qui concerne le passé, il y a un certain nombre d’allégations qui doivent être traitées à fond, c’est-à-dire faire l’objet d’enquête, et donc évidemment de sanctions.

RFI

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