Coup d’État en Guinée-Bissau : capture du président et contrôle total des militaires
Meguetan INFOS
Ce mercredi 26 novembre 2025, la Guinée-Bissau bascule dans une crise majeure. Une faction de l’armée nationale a annoncé avoir pris « le contrôle total du pays », suspendu le processus électoral en cours et fermé les frontières. Alors que le pays attendait les résultats d’une présidentielle très contestée, des tirs ont retenti en milieu de journée aux abords du palais présidentiel, provoquant une atmosphère de panique dans la capitale.

Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló — qui se disait vainqueur du scrutin avec 65 % des voix, selon son propre décompte — a été arrêté mercredi vers midi alors qu’il se trouvait dans son bureau au palais présidentiel.
Outre lui, plusieurs hauts responsables ont été interpellés : le chef d’état-major général, Biague Na Ntan, son adjoint, Mamadou Touré, ainsi que le ministre de l’Intérieur, Botché Candé.
Selon Embaló lui-même, il n’a « subi aucune violence » : il qualifie ce renversement de « coup d’État », qu’il attribue au chef d’état-major de l’armée de terre.
Le coup intervient trois jours après l’élection présidentielle et législative du dimanche 23 novembre. Embaló se proclamait vainqueur dès le premier tour avec 65 % des suffrages, selon « son propre décompte ».
Mais son principal rival, Fernando Dias da Costa, soutenu par l’ancienne formation historique du pays, contestait ce verdict et revendiquait lui aussi la victoire — soulignant l’absence d’un consensus et un climat électoral extrêmement tendu.
Dans ce contexte politique hautement instable, l’annonce du putsch ravive les vieux démons de la Guinée-Bissau, un pays habitué aux coups de force depuis son indépendance.
Dans un communiqué diffusé en milieu de journée depuis le siège de l’état-major des armées, des officiers ont déclaré la création d’un organe militaire provisoire — le « Haut Commandement Militaire pour la restauration de l’ordre » — qui prendra les commandes du pays « jusqu’à nouvel ordre ».
Ils ont annoncé la suspension de toutes les institutions de la République, le gel du processus électoral, la fermeture des frontières et l’instauration d’un contrôle total du territoire.
Dans la capitale, des soldats en tenue — certains masqués — ont pris position sur les principaux axes menant aux bâtiments stratégiques, manifestant visiblement la montée en puissance du pouvoir militaire.
Ce 26 novembre 2025, la Guinée-Bissau a vécu un tournant de son histoire : l’arrestation de son président sortant, l’arrestation des principaux responsables militaires et sécuritaires, l’annonce d’un contrôle total par l’armée et la suspension des institutions. Dans un contexte post-électoral déjà explosif, le coup d’État ravive les craintes d’un pays pris dans un cycle ancien d’instabilité politique.
Pour la population bissau-guinéenne — comme pour ses voisins —, les prochaines heures et jours seront cruciaux. Entre silence des armes ou reprise des violences, entre transition.
La Rédaction de Meguetan INFOS




