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Plaidoyer: Ce que les pays africains doivent faire pour se prémunir contre les abus des multinationales

Meguetan Infos

Contexte
Les révélations successives sur les pratiques du groupe Glencore – leader mondial du cobalt opérant en République démocratique du Congo (RDC) ont mis en lumière un système de prédation bien rôdé dans le secteur minier africain. Opacité des contrats, intermédiation opaque, faiblesse des contrôles nationaux, captation de la valeur ajoutée, abus environnementaux et violations des droits humains forment un écosystème toxique qui prive les pays africains de la pleine jouissance de leurs ressources naturelles.

 

 

Constats majeurs
1. Un accès limité des autorités nationales aux sites miniers

 

 

2. Des contrats miniers déséquilibrés et souvent secrets
3. Un système de captation de la rente minière par l’amont 

 

4. Des autorités publiques affaiblies ou instrumentalisées 

 

Objectifs du plaidoyer
Ce plaidoyer vise à mobiliser les décideurs politiques, les Organisations internationales,institutions régionales, les organisations de la société civile et les pays amis et les partenaires techniques pour :
– Restaurer le pouvoir de régulation des États africains
– Renforcer les mécanismes de transparence et de contrôle
– Encourager la transformation locale des ressources
– Protéger les populations locales et l’environnement
– Valoriser la souveraineté économique comme pilier du développement 

 

Axes stratégiques de réforme
1. Redonner à l’État un accès inconditionnel aux sites miniers
2. Adopter une loi cadre garantissant l’accès sans autorisation préalable.
3. Créer des brigades nationales mixtes de contrôle rapide autonomes.
4. Publier tous les contrats et rapports de production
5. Rendre obligatoire la publication via une plateforme numérique d’État.
6. Intégrer ces exigences dans le Code minier.
7. Obliger la transformation locale des ressources :
Exiger un quota minimal de transformation locale (20 à 30 % en 5 ans).
8. Créer des zones industrielles minières intégrées.
9. Prévoir des clauses de rupture en cas de corruption:
Insérer des clauses de résiliation automatique en cas de corruption.
Sanctionner pénalement les intermédiaires et agents publics impliqués.
10. Renforcer les capacités humaines et institutionnelles:
Former juges, inspecteurs, ingénieurs miniers et négociateurs spécialisés.
11. Créer des centres de négociation contractuelle régionaux( AES, UEMOA, ZLECAF par exemple) 

 

Propositions phares à intégrer dans les réformes nationales
Réforme là où cela n’existe pas encore: 

 

Contenu stratégique 

 

Accès libre aux sites 

 

L’État peut intervenir à tout moment sur tous les sites, sans autorisation. 

 

Transparence contractuelle 

 

Tous les contrats doivent être publics dans un délai de 30 jours après leur signature 

 

Transformation locale 

 

Obligation de traiter localement une part de la production. 

 

Clause anti-corruption 

 

Toute corruption avérée entraîne la rupture du contrat. 

 

Obligation de compensation locale 

 

Les communautés affectées doivent bénéficier de redevances directes. 

 

Conclusion
Ce plaidoyer est un appel à la lucidité et au courage politique. La richesse minière de l’Afrique ne doit plus nourrir seulement l’opulence des multinationales et réserver la misère aux pays et aux populations africaines . C’est une question de dignité, de justice économique, d’humanité et de souveraineté nationale. 

 

« L’avenir de l’Afrique ne se décidera plus dans les conseils d’administration de Glencore, mais dans la conscience de ses peuples et la volonté de ses dirigeants. » 

 

H. Niang 
Citoyen lambda 

Source : Malijet

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