Faut-il rapatrier les familles de jihadistes étrangers arrêtés en Syrie ? La question continue de faire débat dans les pays occidentaux. Retenus dans des camps dans des conditions particulièrement difficiles, leurs proches restés en Europe réclament leur retour. Face à l’inaction de son gouvernement, un grand-père suédois d’origine chilienne a décidé d’aller chercher ses petits-enfants lui-même en Syrie.
De notre correspondant à Erbil, Noé Pignède
Dans sa petite chambre d’hôtel d’Erbil au Kurdistan Irakien, Patricio Galvez tourne en rond. Cela fait des jours qu’il attend l’autorisation de récupérer ses sept petits-enfants toujours détenus Syrie. Orphelins, leurs parents jihadistes sont morts, tués dans les combats: « La semaine dernière, j’ai pu traverser la frontière et rendre visite à mes petits enfants dans le camp de al-Hol. Ils allaient très mal … Celui de quatre ans n’arrivait même plus à marcher. Ils étaient traumatisés et mouraient de faim. Malheureusement, je n’ai pas pu les ramener, car je n’avais pas le soutien de la Suède».
Mais Patricio Galvez ne perd pas espoir. Le gouvernement suédois se dit maintenant prêt à rapatrier ses petits-enfants. D’un jour à l’autre, devrait pouvoir retourner les chercher en Syrie : « J’espère que cette fois, ce sera la bonne … Ils ont besoin de notre famille, ils ont besoin d’amour. Il faut qu’ils soient heureux et puissent retrouver une enfance normale. Quand on franchira la frontière, et qu’on arrivera ici à Erbil, je leur apprendrais à crier en espagnol : « Liberté » ».
Plus de 1 200 enfants étrangers sont toujours détenus par les forces kurdes en Syrie. Des mineurs que la plupart des pays occidentaux ne semblent pour l’instant, pas pressés de rapatrier.
