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Premières règles : comment et quand en parler avec sa fille ?

Beaucoup de parents ne savent pas quand, ni comment parler des règles à leurs filles. Pourtant, comme le souligne Samuel Comblez, psychologue de l’enfance et de l’adolescence, dans son livre « La sexualité de vos ados, en parler, ce n’est pas si compliqué ? » (Editions Solar), il est primordial de prendre les devants : « S’il y a bien un sujet qui doit être spontanément abordé par les parents sans même que l’adolescente en ait fait la demande, c’est bien les règles », écrit-il. 

 

« Imaginez… C’est très angoissant pour une jeune fille de penser qu’un jour elle va avoir ses règles. C’est un bouleversement. Ne pas lui annoncer en amont, c’est la mettre dans une mauvaise posture. D’autant que ce n’est pas naturel d’en parler entre copines à cet âge-là. Encore une fois il y a toujours cette préoccupation des ados et cette question récurrente qu’ils se posent : ‘Est-ce que je suis normale ?’ et c’est très angoissant », poursuit le thérapeute.

Quand faut-il en parler pour la première fois ?

Plusieurs facteurs peuvent vous aider à définir le bon moment : « La première chose à savoir est que chaque femme commence à avoir ses règles à des moments différents, en général entre 10 et 16 ans », indique le docteur Arnaud  Pfersdorff sur son site Pediatre-online. « Dans les années 1840, I’âge moyen du début des règles était de 16 ans et demi. Aujourd’hui, il est de 13 ans. Cette différence peut s’expliquer par les progrès réalisés en matière d’hygiène et d’alimentation pouvant laisser supposer un meilleur état de santé et un développement plus précoce », souligne-t-il.

A titre indicatif, sachez que les règles surviennent environ deux ans après l’apparition de la poitrine et des premiers poils. On dit aussi que l’âge auquel la fille aura ses règles n’est souvent pas très éloigné de celui auquel la mère a eu les siennes. « Un travail de prévention est donc nécessaire à partir de 10 ans pour éviter tout effet de surprise », explique à LCI Samuel Comblez.

Comment aborder le sujet ?

D’abord, il faut savoir qu’il y a une méconnaissance des filles sur le fonctionnement de leur corps. « Certaines ne sont même pas au courant qu’elles vont avoir leurs règles. Elles ne savent même pas que ça existe », alerte le psychologue. « Il y a donc un rôle essentiel à jouer de la part des parents.

« Pour commencer, expliquez à la jeune fille qu’elle va devenir encore plus une femme vers 12 ou 13 ans, que son corps va changer. Elle verra du sang couler tous les mois et ressentira un certain nombre de symptômes, qu’il est bon qu’elle connaisse au préalable », conseille-t-il. « Insistez sur l’idée que le fait d’avoir ses règles signifie maturité physique, et donc possibilité d’avoir des enfants. C’est souvent une bonne façon de démystifier le sujet ».

« Évoquez également à cette occasion les différents moyens de protection qui existent, et ce bien avant les premières menstruations, tout en lui expliquant les signes précurseurs. N’oubliez pas de valoriser cette étape car, dans un premier temps, les jeunes filles voient leurs règles comme une contrainte plutôt que comme le début d’une vie de femme. Enfin, sachez qu’on peut aborder ce sujet avec sa fille de façon très respectueuse, sans rentrer dans son intimité. Tout comme on peut parler de l’acné ou d’autres désagréments liés à l’adolescence ».

Lorsque les règles arrivent finalement, quel discours tenir à sa fille ?

Une chose est sûre, la première année, les règles sont très irrégulières : « Une jeune fille peut avoir des premiers saignements et puis plus rien pendant quelques mois sans que ce soit pathologique. L’irrégularité des cycles peut durer pendant les deux premières années », avance le docteur Arnaud Pfersdorff. Résultat, votre fille peut-être prise au dépourvu, notamment si ses règles arrivent quand elle est à l’école. Le plus simple est donc de prendre les devants et de lui conseiller de glisser dans son sac une protection « au cas où ». Encouragez-la aussi à aller voir l’infirmière scolaire, cela peut la rassurer. Par ailleurs, en cas de garde alternée, faites en sorte qu’elle puisse vous appeler. Il arrive en effet qu’une jeune fille soit gênée de devoir parler de ce sujet à son père.

 

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