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Mot de la semaine : Attaques

Le dimanche 17 mars 2019, toute la Nation malienne a été endeuillée par la mort de 23 miliaires suite à l’attaque d’une rare violence d’un camp des Forces Armées maliennes à Dioura, dans le cercle de Ténenkou, par les terroristes.

Après cette attaque, qui a suscité l’émoi, la désolation et la révolte, un certain nombre d’interrogations s’imposent à tout patriote, comme entre autres, comment cela a pu être fait avec un si lourd bilan après d’immenses efforts consentis par l’Etat ? Pourrait-on encore avancer le manque d’équipements après tant de milliards engloutis pour acquérir ces arsenaux de guerre dont les engins calcinés sur le théâtre des opérations à Dioura ? Ne faut- il pas revoir maintenant le mode de recrutement au sein de l’armée ? N’est-il pas temps de sanctionner les fautifs ?
Il est tout à fait incompréhensible que c’est au moment où l’Etat consacre 22 % de son budget national à l’armée, que les défaites s’enchainent sur le terrain.

Nul ne pourrait comprendre qu’après la prise d’armes à Kati, le 20 janvier passé, où le commandant en chef IBK parlait de notre outil de défense, de la loi de programmation militaire et de tous les sacrifices financiers consentis par l’Etat, qu’aucun avion ne soit intervenu pour riposter à l’attaque de la troupe du colonel déserteur Ba Ag Moussa Diarra. Et pourtant, si nous nous référons aux déclarations des plus hautes autorités du pays, notre dispositif aérien devrait être très riche en avions de combat. Où sont passés ces avions de combats dont la réception a mobilisé toute la République ?
L’heure semble venue, après cette énième débâcle de nos troupes, de faire une introspection, de situer toutes les responsabilités et de sévir contre les indélicats.

Qu’ils soient militaires ou civils, des enquêtes doivent être diligentées et un grand ménage s’impose au sein du commandement et du renseignement militaire. A long terme, il est nécessaire de revoir le mode de recrutement au sein des forces armées et de sécurité pour que ceux qui ont la volonté de se battre réellement et qui ont souci de la défense de notre intégrité territoriale puissent être recrutés. Que les cousins ou beaux-frères d’un tel général ne soient plus recrutés pour qu’ils échappent seulement au chômage sans avoir la volonté de se battre pour la patrie.

En définitive, si nous étions fiers de ceux qui ont bâti l’armée malienne il y a plus de cinquante ans, aujourd’hui des interrogations légitimes se posent sur sa santé, son fonctionnement et la qualité des hommes qui l’animent. Ne faudrait-il pas tout mettre à plat et aller sur de nouvelles bases ?

Youssouf Sissoko

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