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Mme Cheryl Perera, fondatrice de l’organisation Onechild : “Pour la mise en œuvre du Pacte mondial, il faudra planifier des actions créatives et puissantes….”

Cette jeune femme a été bien applaudie lors de sa déclaration devant cette Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies à Marrakech. Elle a livré un discours très impressionnant qui a été accueilli par des ovations.
Cheryl Perera dit “prêter sa voix aux millions d’enfants et de jeunes dont les vies ont été affectées par la migration, soit 1,8 milliard de personnes venant de toutes les parties du monde”.  Selon elle, les chiffres sont très alarmants : les 30 millions d’enfants forcés de quitter leurs familles par la violence ou les conflits, les 3 millions qui sont apatrides, et le million d’enfants détenus à cause de leur statut migratoire, en soulignant aussi que les enfants constituent le tiers des victimes du trafic d’êtres humains. Mme Perera a raconté qu’à l’âge de 16 ans, en faisant des recherches pour un projet scolaire, elle était tombée sur une description du commerce sexuel d’enfants: des filles marginalisées des zones rurales vendues par leurs parents ou piégées par des fausses promesses de travail dans des hôtels ou des restaurants dans les villes.

Partie ensuite pendant 3 mois et demi à Sri Lanka pour mener une enquête sur ce sujet, elle avait alors coopéré avec l’Autorité nationale de la protection des enfants et la police, jouant le rôle d’une fille de 15 ans trafiquée dans une opération d’infiltration qui consistait à leurrer un homme suivi par la police pour ses activités sur un site pornographique d’enfants. L’homme en question avait ainsi été appréhendé lors de l’opération.“L’expérience m’a ouvert les yeux. Depuis ce jour, j’ai décidé de consacrer ma vie à lutter contre le commerce sexuel des enfants en créant l’organisation OneChild, qui incite les jeunes à agir contre ce trafic d’êtres humains par l’éducation, le témoignage, le soin et l’autonomisation des survivants. Notre organisation était la première à mobiliser le secteur privé au Canada sur la question du commerce sexuel des enfants” dira-t-elle.

Mme Perera a aussi mentionné avoir levé des fonds pour bâtir un centre de réhabilitation pour 80 filles. “En une année seulement, nous avons parlé à 74 écoles canadiennes sur la traite et l’exploitation sexuelle. Cette histoire montre à la fois la vulnérabilité des enfants migrants et la solution que les jeunes peuvent apporter à la situation.  Quelque 160 jeunes du monde entier sont présents à Marrakech pour se pencher sur les questions de migration, partager leurs expériences, et planifier des actions créatives et puissantes dans leurs communautés respectives pour la mise en œuvre du Pacte” s’est-elle réjouie.

Le souhait le plus ardent pour cette jeune dame, c’est d’appeler la communauté internationale à protéger chaque enfant et à investir dans les jeunes du monde.  “Vous devez aussi répondre aux risques sous-jacents des migrations forcées et non sûres comme les changements climatiques, l’exclusion sociale et politique, les inégalités et les catastrophes. Il vous faut également mettre fin à la détention d’immigrants, prévenir le commerce de migrants et protéger les victimes, arrêter de pénaliser les migrants, regrouper les familles, préserver la santé des enfants migrants et les scolariser.  Vous devrez agir contre la xénophobie, investir dans les enseignants, les médecins, former la police pour qu’elle puisse éduquer, soutenir et nous protéger.”

En tout cas, pour Mme Perera, le changement est possible.  “Pour la mise en œuvre du Pacte, vous pouvez compter sur nous” a-t-elle conclu.      

El Hadj A.B. HAÏDARA, envoyé spécial à Marrakech

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