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Mise en œuvre de l’APR : L’ONU sanctionne !

La saisine du conseil de sécurité de l’ONU par Bamako en vue de répondre aux violations de l’accord pour la paix a donné naissance à l’été 2017 à la résolution 2374. Cette résolution, adoptée unanimement par les membres du conseil, vise à sanctionner fermement tout individu ou entité qui prendrait part à des hostilités en violation de l’accord ou qui prendrait des mesures menaçant la mise en œuvre de l’accord. Mais il vise également ceux qui fourniraient, aux personnes ou entités visées, un appui ou un financement, notamment le produit de la criminalité organisée comme la production et le trafic de stupéfiants, d’armes, de migrants ou de biens culturels. Cette résolution a déjà permis de sanctionner 3 personnes fin décembre 2018 et s’apprête à le faire encore cette année.

Le conseil de sécurité de l’ONU, ayant dicté le cadre général de son régime de sanctions, cible déjà et condamne vigoureusement les actes d’organisations terroristes, dont le Mouvement pour l’unification et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), Al Mourabitoune, Ansar-Dine et les mouvements et personnes qui leur sont affiliés, notamment le Jamahat Nusra Al Islam wa al Muslimin (JNIM), l’État Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et Ansaroul Islam.

Cette résolution, qui se veut avant tout dissuasive, est destinée à empêcher le déraillement complet de l’accord de paix. Néanmoins, un rapport d’experts onusiens a fait état, à l’été 2017, de l’implication de certains signataires de l’accord dans des activités terroristes ayant visé les forces nationales et internationales, ou les réseaux de passeurs et d’exploitation sexuelle des femmes migrantes ou de trafic de drogue. Le conseil de sécurité a donc décidé en septembre dernier sa prorogation pour une durée de douze mois.

Le temps des avertissements étant terminé, les 15 membres se sont unanimement accordés en décembre, sur trois noms qui se sont vus notifier une interdiction de voyager. Il s’agit de trois personnalités de rangs intermédiaires : Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune (Coalition du peuple pour l’Azawad), Ahmoudou Ag Asriw (GATIA) et Mahamadou Ag Rhissa (HCUA).

Le premier, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, est accusé d’entretenir des liens avec L’Emirat de Tombouctou. Le second, Ahmoudou Ag Asriw, fait partie de la direction du GATIA, un groupe armé signataire pro-gouvernemental. Il est accusé d’être engagé dans le trafic de drogue pour financer des attaques contre les forces maliennes. Le troisième individu sanctionné, Mahamadou Ag Rhissa, est un homme d’affaires influent de la région de Kidal, membre du HCUA, autre groupe armé signataire pro-Azawad. Il est impliqué dans le trafic de migrants et des activités de contrebande de pétrole avec l’Algérie.

Malgré cette première série de sanctions qui a positivement frappé tous les esprits, l’accord de paix reste confronté à de nombreuses entraves ou ralentissements. Certains diplomates s’accordent à penser qu’une nouvelle liste des sanctionnés pourraient rapidement tomber.

Il y a fort à parier que les opposants à la paix au sein de notre nation, qu’ils soient soutenus ou non par les autorités en place, par des leaders de l’opposition, par des groupes armés terroristes ou groupes armés signataires pourraient faire l’objet de sanctions identiques voire plus lourdes à court terme.

L’ONU et les instances internationales se montrent donc plus que jamais fermes face aux commanditaires d’exactions terroristes et leurs facilitateurs qui visent à maintenir un climat d’insécurité au grand Sahel. Le conflit Malien demeure au centre de toutes les attentions et toute personne ou tout mouvement faisant peser une menace sur la paix, la sécurité ou la stabilité au Mali sera traqué et confronté à de sévères sanctions. On peut dire que l’ONU passe à l’offensive !

Ismaïla DIARRA

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