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Meeting réprimé de l’opposition/autorisation du Maouloud: Deux poids, deux mesures du gouvernement

Le Gouvernement de Soumeylou Boubèye Maiga est en passe de battre le record d’actes liberticides et démocraticides au Mali. Après avoir réprimé dans le sang une première manifestation de l’Opposition contre le tripatouillage des listes électorales à la veille de la Présidentielle, il récidive encore le vendredi 16 novembre 2018 avec la même méthode violente, blessant un député en macaron et des journalistes dans l’exercice de leur profession. SBM, l’un des signataires de la lettre du 7 Août 1990, serait-il en train de maltraiter d’autres membres du Mouvement démocratique ?

L’on ne réfléchit pas de la même manière dans une chaudière que dans un palais. Contre toute attente, le meeting de l’Opposition a été réprimé par les forces de l’ordre dans un lieu plein de symbole pour le Mouvement démocratique, à savoir la Bourse du travail. Le hic est que cette répression aurait été ordonnée par le gouvernement dont le Premier ministre n’est personne d’autre qu’un membre signataire de la célèbre lettre du 7 Août 1990, adressée au Général Moussa Traoré et dans laquelle les destinateurs réclamaient plus de liberté et une ouverture démocratique. La suite est connue, c’est une répression féroce du dictateur qui s’en est suivie avec des dizaines de morts et des blessés. Mais, le Peuple a fini par arracher la précieuse liberté au prix du sang des martyrs.

Le régime dictatorial s’est effondré et la démocratie s’est installée avec ses corollaires de libertés d’associations, d’expressions, d’aller et de venir sans restriction.
Aujourd’hui, c’est cette précieuse liberté qui semble être menacée par le Gouvernement d’IBK en complicité avec son Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga. Y arriveront-ils ? La réponse est sans ambages Non. Car depuis cet acte tout comme le précédent, les condamnations fusent de partout à travers le pays, à commencer par les organisations de Défense des Droits de l’Homme. Comme si cela ne suffisait pas, l’Opposition est montée au créneau pour condamner avec la dernière énergie cet acte qu’elle a qualifié de barbare, de liberticide et qui viole la Constitution du Mali.

Elle n’entend pas s’arrêter à cette condamnation, mais elle compte lancer des plaintes, avec constitution de parties civiles, contre SBM, le général Salif Traoré, le commissaire divisionnaire Siaka D. Sidibé, directeur de la Police du District et le commissaire principal Siriman dit Bah Tangara, commissaire du 1er arrondissement de Bamako pour violations de la constitution et de la loi, coups et blessures volontaires ayant entraîné de graves lésions. En plus de cela, les partis membres du FSD et de CoFoP boycotteront les séances d’écoute programmées par l’Assemblée Nationale sur le projet de loi organique relative à la prolongation du mandat des députés.

Aussi, des députés des deux regroupements d’opposition interpelleront devant l’Assemblée Nationale le Gouvernement de fait et notamment les ministres de la Sécurité, de la Justice et de la Santé.

En somme, la crise post-électorale est loin de connaitre son épilogue. Et si tant est que l’interdiction du meeting de l’Opposition est due à l’Etat d’urgence, ce prétexte devrait également permettre au gouvernement d’interdire la fête en grandes pompes du Maouloud. En empêchant le meeting de l’Opposition et en permettant aux leaders religieux de remplir les deux grands stades de Bamako, le Gouvernement de SBM semble faire deux poids, deux mesures.

Youssouf Sissoko

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