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Lutte contre la rougeole : PLUS DE 3 MILLIONS D’ENFANTS SERONT VACCINÉS

La campagne permettra d’immuniser les mômes de 9 à 59 mois contre cette infection virale et d’accélérer l’élimination complète de la rougeole sur toute l’étendue du territoire national

C’est parti pour la campagne de vaccination contre la rougeole, une maladie virale très contagieuse classée parmi les principales causes de décès chez les enfants surtout ceux de moins de cinq ans. Le coup d’envoi a été donné, hier, par le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, sur le terrain Chaba de Lafiabougou, en présence des membres du gouvernement et de nombreux invités de marque.
Il faut rappeler que ces derniers temps, un vent de panique avait soufflé sur la capitale à la suite d’informations sur une éventuelle résurgence de la maladie. Ces informations avaient préoccupé, à juste raison, l’opinion nationale avant que les autorités du département de la Santé et des Affaires sociales ne donnent des assurances sur la situation qui a été rapidement circonscrite.

95% DE LA POPULATION CIBLE – La campagne de vaccination contre la rougeole, qui se déroulera du 7 au 13 mai, permettra d’immuniser les enfants contre cette infection virale et d’accélrrerrl’élimination complète de la rougeole sur toute l’étendue du territoire national. Il s’agira, durant cette campagne, de vacciner au moins 95% de la population cible, soit 3 660 799 enfants de 9 à 59 mois dans différents districts sanitaires. Pour cette campagne, les stratégies fixe, avancée et mobile ont été retenues pour qu’aucun enfant n’échappe à la vaccination. Pour l’organisation de la campagne, l’Etat et les partenaires techniques et financiers ont mobilisé 1,338 milliard de Fcfa.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avant l’avènement du vaccin anti rougeoleux (VAR), le nombre de décès liés à cette infection virale était estimé à plus de 2 millions par an dans le monde. Depuis 2001, les efforts accomplis dans le cadre d’une initiative mondiale ont permis une réduction du nombre de cas annuels à environ 139 000 décès à l’échelle planétaire en 2010.
L’objectif d’élimination de la rougeole d’ici 2020 a été fixé aussi bien au niveau mondial qu’au niveau de la région africaine par les États membres de l’OMS. Des progrès ont été accomplis en Afrique vers l’atteinte de cet objectif. Mais des flambées de rougeole ont été notifiées dans de nombreux pays, notamment au Mali.
Le Premier ministre a déclaré que la présente campagne de vaccination contre la rougeole se justifie non seulement par la résurgence des épidémies de rougeole dans le pays, ces dernières années, mais aussi par l’application de l’une des stratégies en vue d’atteindre l’objectif d’élimination de la maladie d’ici 2020.
Auparavant, Boubou Cissé avait rappelé que la dernière campagne contre la rougeole date de plus de trois ans. A ce titre, il convient de préciser que les campagnes contre la rougeole doivent être réalisées tous les trois ans. La présente édition s’inscrit dans le cadre de la mise œuvre du plan stratégique d’élimination de la rougeole à l’horizon 2020. La rougeole est une maladie fortement contagieuse et demeure une des principales causes de mortalité infanto-juvénile, a rappelé le chef du gouvernement.
En 2010, 28 pays de la région africaine de l’OMS ont connu des flambées de rougeole. Notre pays, aussi, a enregistré des flambées épidémiques de rougeole.
La dernière grosse épidémie de rougeole remonte à 1998 où, plus de 8 009 cas ont été répertoriés dont 3 362 pour le District de Bamako. En 1999, dans les localités à haut risque, 2 506 cas ont été notifiés avec une létalité de moins de 1%. En 2001, le Mali a connu une seconde grande flambée de rougeole avec 4 464 cas dus à l’accumulation des sujets, non immunisés et susceptibles de faire la rougeole. Les flambées épidémiques commencées en fin 2008 se sont poursuivies dans les localités insuffisamment couvertes par la vaccination.
L’année dernière, 447 cas suspects de rougeole ont été dénombrés dont 112 cas positifs, selon l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) qui est le laboratoire national de référence. Par ailleurs, le Premier ministre a indiqué que la réduction de la mortalité due à la rougeole contribue substantiellement à l’atteinte de l’Objectif de développement durable N°3. Il a aussi précisé que le taux de couverture de la vaccination anti-rougeoleuse systématique est le principal indicateur de progrès vers l’atteinte de cet objectif. Ce taux était de 74% pour notre pays en 2015, si l’on en croit les statistiques sur la couverture vaccinale du PEV de routine.

14% NE REÇOIVENT AUCUN ANTIGÈNE – A l’instar d’autres pays membres de l’OMS, le Mali a ratifié en 2001 les objectifs de réduction de la mortalité et de la morbidité adoptés par les Etats membres. La mise en œuvre des stratégies adoptées a permis d’obtenir des résultats encourageants en matière de réduction de la mortalité maternelle et infantile, selon l’Enquête démographique et de santé du Mali (EDSM V). Cependant, notre pays a connu en mars 2012, une crise politico-sécuritaire qui a fortement affecté la résilience du système de santé.
Pour le représentant de l’Unicef, Alex Ackébo, les vaccinations sont largement reconnues comme des interventions les plus efficaces et les moins coûteuses pour sauver des vies d’enfants. Or, aujourd’hui encore, seuls 45% des enfants maliens reçoivent tous les vaccins recomandés et 14% ne reçoivent aucun antigène. Il estime que d’énormes efforts sont nécessaires pour parvenir à la vision commune, notamment celle d’un Mali où chaque fille et garçon bénéficient d’une immunisation contre les maladies évitables avec des chances de survie augmentées. M. Ackébo a souligné que cette campagne est un grand pas dans ce sens. Elle vient à point nommé dans le monde où le nombre de cas de rougeole a atteint des niveaux préocupants. Il est convaincu qu’à travers l’engagement de tous, c’est-à-dire du gouvernement, des partenaires techniques et financiers et de la communauté, « nous pouvons atteindre notre objectif final ». « Nous y arriverons grâce à l’abnégation et à la détermination de tout un chacun », a-t-il conclu.

Fatoumata NAPHO

L’Essor

 

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