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Conflit au sein du SYNTADE : Khéfing menace d’exiger la suspension de ses représentants dans les conseils d’administration

La Section de l’Administration Générale (SAG) en guerre contre le patron du SYNTADE, a boycotté la grève de 72 h décrétée par l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) la semaine dernière. Pourquoi ? Imperturbable et écarté lors des assises du 13è congrès du SYNTADE, le secrétaire général de la SAG, Khêfing Kanté, qui ne démorde pas, révèle les raisons et motivations réelles de non-participation de son organe à ce mouvement et les perspectives envisagées. De surcroit, il dénonce l’instrumentalisation de l’UNTM par Yacouba Katilé à ses propres fins.

Nous vous proposons un large extrait de sa déclaration : « Effectivement, c’est ma section qui n’a pas participé de façon générale à cette grève qui n’est qu’une grève de Katilé et d’un clan qui veulent se maintenir obligatoirement à la tête des travailleurs. La grève n’a aucun objectif que pour satisfaire les intérêts moraux et matériels des travailleurs du Mali. En examinant les points soumis aux Gouvernement, vous constaterez malheureusement qu’il y a un point essentiel qui figure, notamment le recrutement massif des chômeurs dans la fonction publique. Depuis quand l’Union nationale des travailleurs du Mali qui doit parler uniquement au nom des travailleurs s’approprie d’un dossier qui n’est pas le sien ? Depuis quand les chômeurs sont affiliés à l’UNTM. Voici des gens qui récupèrent une colère populaire, un problème national pour en faire un cheval de bataille. Imagez des gens qui acceptent d’envoyer les travailleurs maliens dans un contexte de crise en grève pour leurs propres désirs et non doléances des travailleurs. Dans le même ordre d’idée, ce sont les mêmes gens qui vont écarter d’autres militants parce que ceux-ci ont dénoncé la mauvaise gouvernance au sein de l’UNTM et leur façon de faire. Nous n’avons pas participé à cette grève, non pas pour saboter les doléances de l’UNTM, car nous sommes des militants de première heure de la centrale. Nous avons décidé de porter le message des travailleurs. Nous avons décidé de défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs partout où besoin sera. Cependant, il faut le faire dans les règles de l’art. Il faut consulter la base qui vous a mandatés. Ce travail préalable a manqué à ce préavis de grève. Les travailleurs, ni de près, ni de loin n’ont été associés à cette grève et à la prise décision les concernant. Je rappelle que le cahier de doléances initiale de l’UNTM date du 2mai 2018.L’enchainement n’a pas été respecté. Les négociations avec le gouvernement ont commencé en octobre 2018. En novembre, Katilé et son clan ont organisé un semblant de congrès qui j’appelle personnellement conseil d’amis pour se porter à la tête des travailleurs de l’administration d’Etat, le SYNTADE. Le 29 novembre 2018, notre section a organisé une conférence de presse pour dire que Katilé n’a pas été élu pour diriger le SYNTADE. C’est en ce moment que l’UNTM a fait un repli stratégique sur elle-même pour suspendre non seulement ses négociations avec le gouvernement et aller déposer un préavis de grève dans lequel ils vont mentionner dans leur 12è point le recrutement massif des jeunes diplômés dans la fonction publique. Si réellement la volonté de l’UNTM est de prendre en charge ce problème national, qui est récurrent en République du Mali, ce dossier devrait figurer en première ligne. C’est du machiavélisme et cynique de se servir du problème du peuple pour satisfaire ses propres désirs. Ce seul point devrait éclairer la lanterne du peuple malien. Ces gens ne sont pas au service des travailleurs du Mali. Leur stratégie, c’est de récupérer la colère des maliens pour en faire une arme de combat. Voici ce que nous avions décidé de combattre au sein de l’UNTM. Ce combat ne vient que commencer. C’est la première fois dans l’histoire de l’union syndicale du Mali, que des animateurs commencent à produire des statistiques en disant que la grève a réussi à 100%. On n’a besoin d’une statistique autour d’une grève. Et puis la grève n’est pas une fin en soi. La grève n’est pas un objectif des travailleurs. L’objectif des travailleurs, c’est la satisfaction des intérêts des militants. Pour ce faire, on doit se doter des arguments nécessaires, pour pouvoir convaincre son interlocuteur à satisfaire ses militants. Imagez que les doléances de nos militants qui sont dans les zones de crise et de tension ne figurent dans leur cahier de charge. Il est honteux de récupérer des doléances qui n’appartiennent mêmes pas aux syndicats et on essaie de brandir cela devant les autorités. C’est malheureux d’envoyer en grève des travailleurs pour des raisons qui ne sont pas les leurs. Voici le Mali d’aujourd’hui et l’UNTM. Ils veulent déplacer notre problème. Nous n’avons aucun problème avec l’UNTM. Notre problème, c’est Katilé dont le mandat à la tête du SYNTADE est terminé depuis juin 2018. Nous allons devant qui de droit pour empêcher Katilé de parler au nom des travailleurs. Il faut que cela soit clair. Au titre des perspectives que nous avons envisagées, nous sommes en en train de préparer un cahier de doléances à soumettre au gouvernement. Si l’UNTM cautionne la violation des textes par Katilé, nous allons devant qui de droit pour exiger la suspension ses représentants dans nos conseils d’administration. Il s’agit des services affiliés à la SAG, notamment la CANAM, le FAFPA, la CMSS, l’APEJ, l’ANPE. Les critères de représentativité ont été faussés par Katilé. Tant que la question n’est pas tranchée entre l’UNTM et notre section, nous n’allons pas les accepter dans nos conseils d’administration. Nous avons informé et sensibilisé nos militants dans ce sens. Comment des retraités peuvent venir parler dans les conseils d’administration au nom des travailleurs qui sont en activité. Ce sont des questions que nous allons soumettre au gouvernement pour examiner réellement le critère de la représentativité au niveau de leur zone de représentation des travailleurs, au niveau des organes de représentation entre le pouvoir public, les employeurs et les travailleurs. Aujourd’hui, nous n’allons pas nous laisser faire. Katilé est dans une situation de déni de justice et de droit. Nous allons saisir le Bureau International du Travail pour dire que les arguments invoqués par Yacouba Katilé ne sont pas au nom des travailleurs. Ce sont des arguments qui sont en sa faveur. Bientôt, c’est le renouvellement des instances de l’UNTM. A cet effet, Katilé est entrain de procéder à une campagne d’intoxication du peuple malien et de la récupération de la colère publique contre notre Etat qui appartient à nous tous. Je ne suis pas à défendre un quelconque Gouvernement. Nous nous sommes investis à travailler dans ce sens. Désormais, en cette République du Mali, il faut que les objectifs soient définis, que le rôle de tout un chacun soit connu. Aucune démocratie ne peut fonctionner sans le respect des textes. Aucune démocratie ne peut fonctionner si la légalité n’est pas observée à tous les niveaux. Yacouba Katilé a enfreint les règles de l’UNTM et il est soutenu par certains. Pour prouver au monde entier qu’il a de la force, on récupère l’UNTM pour couvrir son illégitimité au sein du SYNTADE. La grève des 72h n’avait que 2 objectifs, à savoir couvrir d’abord l’illégitimité de Katilé et ensuite obliger le gouvernement à ne plus parler avec la SAG. Alors que, nous avions été injustement et abusivement écartés par Yacouba pour la préparation du 13è congrès du SYNTADE. En réalité, le SYNTADE n’a pas grevé et n’a pas élu Katilé ».

Par Jean Goïta

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