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Comment la Belgique veut contrecarrer les plans des Bleus

« Deschamps-Martinez, ça peut être un combat des chefs ». À écouter Emiliano Bonfigli, journaliste pour la chaîne de télévision belge RTL TVI, la demi-finale France-Belgique sera en premier lieu un duel entre deux sélectionneurs. Deux hommes qui ne boxent pas dans la même catégorie. Du côté bleu, Didier Deschamps est connu pour être un entraîneur pragmatique, ne laissant rien au hasard. Dans le coin rouge, Roberto Martinez est un fin tacticien. Ce que nous a confirmé Yves Taildeman, journaliste à La Dernière Heure« Martinez est super pro. Pour la petite anecdote, chez lui il a trois télés où il décortique tout. Sa femme dit de lui que c’est un maniaque. Je crois qu’il connaît la France comme sa poche. Elle n’aura pas de surprise pour lui ». En revanche, l’ancien coach d’Everton sera capable de surprendre les Tricolores mardi comme il l’a fait vendredi contre le Brésil nous avoue Emiliano Bonfigli. « Roberto Martinez est très malin, très fort pour faire du poker menteur et bluffer pour ne pas donner ses cartes. On a rien vu venir avant le Brésil ». Même son de cloche chez le journaliste de la DH. « Le coach nous a tous pris à contre-pied. Face au Brésil, on pensait tous qu’il allait faire jouer l’équipe avec trois défenseurs. Finalement, c’était avec quatre. C’est la première fois qu’il nous a surpris car on pensait que tactiquement il n’utilisait seulement qu’un système. Mais ce n’est pas le cas ».

Un système avec une défense évolutive en Belgique

Face à Lloris et sa bande, Roberto Martinez pourrait encore tenter des choses. « Le problème pour la Belgique, c’est la suspension de Thomas Meunier. Forcément, il va falloir penser à un système hybride. Il va revenir à une défense à trois mais un peu comme contre le Brésil. C’était une défense à quatre en positionnement défensif et puis à trois lorsque la Belgique attaquait. Donc face à la France, je pense qu’il y aura une défense à trois composée de Vermaelen, Kompany et Alderweireld. Vertonghen sera à gauche et Chadli sera à droite pour remplacer Meunier. Mais à la perte de balle, c’est-à-dire lorsque la France attaquera, Vertonghen va redescendre d’un cran pour former une défense à quatre. Chadli restera un peu devant. Puis quand la Belgique attaquera, Vertonghen montera d’un cran. C’est ce qu’il se dégage pour le moment (…) On pense que ce système est la solution la plus logique vu la suspension de Meunier et vu aussi que la France est très forte sur le côté gauche de la Belgique avec Kylian Mbappé.Il va falloir surveiller ce côté là. Je pense qu’il va mettre Vertonghen avec Vermaelen pour essayer de contenir Mbappé. S’il met Carrasco, ça sera trop offensif ».

Yves Taildeman lui pense justement que Carrasco pourrait avoir son mot à dire. « Le système, c’est LA question. Je crois que face à la France il va revenir avec trois défenseurs derrière. Chadli va jouer à droite je crois. A gauche, c’est une bonne question. Je pense qu’il va mettre Carrasco ou Vertonghen. Ce sera un système plus prudent. Mais s’il a du courage, il mettra Carrasco. C’est la seule question qu’on se pose ». Mais en plus de devoir composer avec l’absence de Meunier, il faudra aussi gérer les Bleus, qui pourraient évoluer en 4-2-3-1 et Kylian Mbappé, perçu par tous comme le danger numéro un côté français. Thomas Vermaelen l’a reconnu en conférence de presse. « Il peut changer un match en une seconde. Giroud est aussi très dangereux dans le rectangle, mais je dirais que Mbappé est le plus redoutable ».Si Nacer Chadli a expliqué qu’il n’y aurait pas de plan anti-Mbappé, la réalité devrait être toute autre. « Je pense qu’il y a quelque chose qui va être fait pour jouer contre Kylian Mbappé », indique Emiliano Bonfigli. « La vitesse de Kylian fait peur car notre défense n’est pas la plus rapide. Donc c’est sûr qu’il y aura quelque chose. Mais quoi ? On verra. Je pense qu’il y aura quelque chose avec Vermaelen, Vertonghen et un médian (milieu). Un Fellaini ou un Witsel, l’un des deux. Je ne pense pas qu’on va demander à Hazard de défendre. Il va rester devant. Même lorsque le Brésil était en train de pousser en fin de partie, Hazard a été étonné. Il a regardé Martinez en lui disant : « je veux aller aider ». Mais Martinez lui a dit : « non, toi tu restes devant ». Hazard aura un rôle plutôt libre ».

Mbappé, le danger numéro un pour les Diables Rouges

Le journaliste de La Dernière Heure va dans le même sens. « Ce ne sera pas un seul joueur qui va essayer de le freiner. Ils seront plusieurs, deux ou trois. Je suis curieux de voir ce que Roberto Martinez va trouver comme solution ». Il poursuit : « Contre le Brésil, c’est la première fois que Martinez a joué prudemment. Ça a porté ses fruits. Je pense qu’il se méfie de la France. Les Brésiliens ont été un peu naïfs. En France, il y a de la vitesse. Et chez nous derrière, on a Vincent Kompany, qui était très rapide avant, mais qui l’est un peu moins aujourd’hui. Ça pourrait être un match moins passionnant que face au Brésil. Il y aura moins d’espaces je pense. Je crains le 0-0 ». Si la Belgique va donc s’attacher à bien défendre, elle n’en oubliera pas pour autant sa philosophie de jeu. Les Diables Rouges comptent bien attaquer et jouer au ballon pour battre les Français. Les offensifs belges auront pour mission de prendre le meilleur sur une défense française qui prend confiance. Toutefois, il y aura des failles à exploiter pour Emiliano Bonfigli.

« Cette défense française elle prend confiance. Mais elle a encaissé trois buts contre l’Argentine. Je pense que l’attaque de l’Argentine est moins forte que celle de la Belgique, avec Lukaku, Hazard et De Bruyne. Je pense qu’en France il y avait des doutes au départ sur Varane et Umtiti, en se disant que dans leurs clubs ils ont chacun un patron à côté d’eux avec Ramos et Piqué. Finalement, ça se passe plutôt bien avec les latéraux qui répondent présents ». Au sein du Plat Pays, on s’attend donc à un combat tactique. « Moi, je pense que ce sera du 50-50. Contre la France, ça peut être un match d’entraîneurs », affirme le journaliste de RTL TVI. De son côté, Yves Taileman a hâte de savoir comment la Belgique va évoluer. « Ici, on est curieux de voir ce que Roberto Martinez va nous sortir de son chapeau face aux Bleus. Son prédécesseur était, tactiquement, pas très fort, pas très flexible. C’est pour ça qu’on l’apprécie aussi. Martinez nous a surpris agréablement ». Il reste à savoir s’il sera de nouveau capable de prendre tout le monde à contre-pied face à la France. Une équipe face à laquelle les Diables Rouges ne font plus aucun complexe d’infériorité nous assure-t-on chez nos confrères belges. La France est prévenue !

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