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Pas si bêtes, les moutons : ils sont capables de reconnaître Obama sur une photo

Ils ont la réputation de ne pas briller par leur intelligence. Voilà les ovins réhabilités par une étude prouvant qu’ils sont capables de reconnaître Barack Obama sur une photo.

president americain Barack Obama

Le mouton plus intelligent qu’un chien ? C’est ce que laisse penser l’étude que vient de publier l’université de Cambridge (Royaume-Uni). Elle soutient que ce ruminant possède des capacités de reconnaissance faciale comparables à celles des primates… et des humains.

Comment les chercheurs sont-ils parvenus à cette conclusion ? Les moutons ont été entraînés à reconnaître des visages de célébrités en leur présentant plusieurs photos à la suite. Les acteurs Emma Watson («Harry Potter») et Jake Gyllenhaal («Prisoners») ainsi que l’ancien président des Etats-Unis Barack Obama ont été observés de face et de profil par ces herbivores, qui avaient le droit à une récompense chaque fois qu’ils arrivaient à distinguer la photo de la personne célèbre de celle d’un inconnu lui ressemblant. Une reconnaissance que l’animal manifestait en se dirigeant vers le bon portrait.
Sur une vidéo réalisée pendant l’expérience, on voit ainsi notre brave mouton tourner la tête d’un côté puis de l’autre, comme s’il hésitait entre les deux personnes, avant de faire le choix adéquat.

Proche du score d’un humain

De face, les moutons ont réussi le test huit fois sur dix. De profil, le résultat est tombé à 66 %, proche de celui d’un humain. «Ce qui est nouveau avec cette étude, c’est que les moutons reconnaissent des personnes sur des photos en fonction d’angles différents», explique Xavier Boivin, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). S’il était déjà admis que le mouton pouvait reconnaître son éleveur, cette découverte pourrait bousculer les préjugés dont est victime cette pauvre bête.
«Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas plus d’études sur ces animaux», regrette Dominique Mauer, ancienne éleveuse désormais à la tête d’un refuge pour animaux, qui s’avoue surprise par le comportement de ses pensionnaires. «Je m’étais lancée dans l’élevage de moutons car je pensais qu’on ne s’attachait pas à ce genre de bêtes, réputées assez stupides.» Par la suite, elle a été bluffée par le comportement de ses moutons. Elle décèle même un réel sentiment d’appartenance de groupe : «Une agnelle a pris sous son aile un agneau aveugle. Un jour, un chien a pourchassé le troupeau, qui a couru se mettre à l’abri. Alors réfugiée avec le groupe, l’agnelle a remarqué le jeune mouton aveugle resté dehors et a volé à son secours, puis l’a guidé jusqu’à la maison.»
L’ancienne éleveuse remarque même une forme de communication particulière entre les membres d’un groupe. «J’ai donné un matin une poignée de grains à une brebis. Le lendemain, elle est revenue obtenir sa récompense en compagnie d’une autre brebis et, le jour d’après, elles étaient trois à venir me voir !»
Les préjugés vont pourtant bon train sur ce ruminant qui souffrirait d’une mauvaise image à cause de sa tendance à perdre tous ses moyens lorsqu’il se retrouve seul. Et on le comprend ! Petit, sans défense, il n’est pas très armé pour faire face au danger. Du coup, il panique et n’a plus qu’un réflexe : prendre ses pattes à son cou. «Un mouton n’est rien en dehors de son troupeau, résume le chercheur Xavier Boivin. C’est cependant un animal très grégaire et sociable, qui a une excellente mémoire et s’attache beaucoup à l’homme.» L’herbivore serait donc un grand incompris. «La lecture de son comportement est plus compliquée que sur d’autres animaux», conclut le spécialiste.

De Panurge à Shaun

Les ovins ne disent pas merci à Rabelais ! C’est à cet écrivain français que l’on doit l’expression «mouton de Panurge», synonyme de personne bébête, qui se range derrière n’importe quel leader sans se poser de question. Dans «le Quart Livre», Panurge jette un mouton bêlant à l’eau… et tout le reste du troupeau le suit. A cause de cette expression inspirée de sa nature grégaire, le pauvre mouton incarne le manque de discernement depuis le XVIe siècle ! Heureusement, le XXI e siècle a changé le regard sur les bêtes à laine. En témoigne la popularité auprès des enfants de «Shaun le mouton», héros de films d’animation, bien plus malin qu’il n’en a l’air.
La rédaction

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