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Assassinat de Kalilou Coulibaly : Comment Aboubacar Sacko a prémédité l’assassinat de son ami

Kalilou Coulibaly dit Baba était un commerçant au grand marché de Bamako. Il a été assassiné par son intime ami, Aboubacar Sacko. Sa dépouille a été découverte à Zorokoro, dans la localité de Safo, au champ de son assassin d’ami le jeudi 10 janvier 2019.

On a coutume d’entendre que l’amitié est sacrée. Cela semble être le contraire chez ces deux hommes autrefois inséparables, car leur amitié a pris une tournure désastreuse, l’un ayant donné son dernier soupir au fond d’un puits.

Le samedi 5 janvier dernier, la victime, Kalilou Coulibaly, très connu au grand marché pour son travail de transactions et d’opérations dans les service Orange money, Mobicash, Waari, Western Union, Moneygram et bien d’autres, a été contacté par son ami de longue date, Aboubacar Sacko. Ce dernier lui demandant de le rejoindre près de la Poste. Au regard de la relation qui les unit, Kalilou accepta sans hésiter. Mais, avant de sortir, il prit le soin de dire à sa famille qu’il sortait pour une commission. Ainsi, des jours passèrent sans que le commerçant ne regagne son domicile. Les membres de la famille décidèrent à leur tour d’alerter les autorités concernées sur cette fugue inhabituelle du Kalilou.

L’affaire ayant été remise à la brigade de la Police judiciaire (PJI), cette dernière décida à son tour de collaborer avec Orange Mali pour d’éventuelles pistes. À cet effet, il ressortit que le dernier appel reçu par la victime Kalilou était à Zorokoro, vers Safo.

Ainsi, le mercredi soir, une délégation de la Police judiciaire, conduite par le commandant Hamadoun Bilal TRAORÉ et appuyée par quelques éléments de la B.A.C (Brigade anticriminelle) et certains proches de la victime, dont Aboubacar Sacko, se rendirent à Zorokoro. Après plusieurs minutes de ratissage au lieu du dernier signal téléphonique qui n’est autre que le champ de l’intime ami de la victime, les espoirs commencèrent à maigrir pour les membres de la victime. Pendant ce temps, le commandant de la police remarqua qu’Aboubacar Sacko faisait tout pour détourner les enquêteurs qui tentèrent d’approcher trop près du tas de sable. Alors, le commandant de s’isoler avec l’ami de la victime afin de mieux remarquer ses gestes corporels.

Avec l’expérience et le peu de confiance qui s’étaient instaurée entre celui-ci et Aboubacar, le commandant lui suggéra de l’accompagner en ville pour une autre commission. À la grande surprise, le suspect se retrouve dans la cour de la Brigade de la police judiciaire d’investigation sans qu’il n’ait aucune autre issue de secours.

Interrogé et entouré d’hommes armés, le suspect Aboubacar Sacko finit par craquer le morceau.

À en croire le commandant, le criminel Sacko a affirmé qu’il a effectivement appelé son ami lui demandant de lui rejoindre près de la Poste. Dès que ce dernier arriva, il lui demanda de l’accompagner dans son champ, à Zorokoro. Arrivés sur les lieux, ils sillonnèrent quelques alentours du champ, avant de s’approcher près du puits. L’assassin demanda ainsi à Kalilou de bien observer la profondeur du puits. Ne se doutant de rien, Kalilou se retrouve au fond du puits, poussé volontairement par son ami.

Comme dans tout acte criminel bien prémédité, Sacko commença donc à jeter toutes les briques et pierres qui se trouvèrent près du puits jusqu’à lui ôter définitivement la vie. Dans le but de cacher définitivement le corps, il décida de remplir le puits avec le peu de sable qui se trouvait près du puits. Dès qu’il eut terminé, il constata que ce sable ne suffisait pas. Alors, le lundi 7 janvier, il amena une quantité énorme de sable pour terminer son œuvre maléfique, nous a affirmé le commandant de la BJI.

Quand le suspect eut fini de tout narrer aux agents de la Brigade, le commandant appela son équipe qui se trouvait toujours dans le champ, afin qu’elle dégage tout le tas de sable qui couvrait le puits. Ainsi fait, des membres de la famille de la victime commencèrent à se fondre en larmes. Le corps n’a pu être retrouvé le mercredi à cause de la nuit, mais plutôt le lendemain, vers 16h. Ainsi, le suspect a été arrêté dès la fin de ses aveux.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les deux hommes sont amis depuis plus de dix ans, selon Sadio, l’une des grand-sœurs de la victime, résidant à Kalaban-coura. Elle a affirmé que son frère, Kalilou, a rendu plusieurs services indénombrables à son ami, sans parler de l’aspect financier. Cette version de la proche de la victime a également été appuyée par un autre proche qui a préféré garder l’anonymat. Aux dires de celui-ci, dès que la mère du suspect a appris la tragédie, elle n’a cessé de maudire son fils, en affirmant que la victime lui a été souvent plus utile que son propre fils. Quant aux proches du suspect, aucun d’eux n’a voulu commenter le drame.

Pour l’instant, le commandant de la Brigade de la police judiciaire d’investigation, Hamadoun Bilal TRAORÉ, a souligné que les enquêtes sont en cours pour savoir le mobile exact de ce crime et d’éventuels éléments complémentaires.

Ainsi, la victime s’en est allée, laissant derrière lui deux veuves et treize enfants.

Adama TRAORE

Source: La Preuve

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