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GMT chez le chérif de Nioro: « personne ne m’a commissionné » !

Pour couper court aux rumeurs sur les motifs de sa visite chez le chérif de Nioro, l’ancien de président du Mali, GMT, à la faveur d’une interview qu’il a accordée à la radio ‘’Nièta’’, a précisé qu’il était allé à une ‘’visite habituelle chez un frère et un ami, depuis 50 ans’’. ‘’Personne ne m’a envoyé’’ à Nioro, a tenu à préciser le général Moussa Traoré. Il a révélé que cette relation n’a jamais été politique.

Nous avons transcrit pour vous, l’intervention du président Moussa Traoré.

« J’ai connu le chérif de Nioro depuis décembre 1968 et depuis cette année, nos relations se portent bien. Nous nous fréquentons et il m’envoie régulièrement ses émissaires et vice-versa. Il est parmi les personnes qui m’ont soutenu quand j’ai eu des grandes difficultés dans ma vie. Et jusqu’aujourd’hui, nos liens fraternels ne font que se renforcer. Je tiens à préciser que nos liens ne sont pas politiques. D’ailleurs, quand nous commençons cette amitié fraternelle, elle s’est nouée naturellement par les liens sacrés de l’islam et de la sincérité tout court. Je dis cela à chaque fois, parce qu’un homme sincère ne ment jamais, ne trahit jamais. Depuis 50 ans que nous sommes ami, je ne lui ai jamais menti et lui non plus ne m’a jamais menti. C’est cela le secret de cette union.

J’ai bel et bien été à Nioro voir mon ami et mon frère. J’ai été le saluer et m’imprégner de ses nouvelles comme d’habitude. L’objectif de cette visite était d’aller causer avec lui sur les nouvelles de la nation, comme il se doit. Cela n’est pas un secret, notre pays fait face à la crise au nord et au centre et un peu partout. J’ai gouverné ce pays pendant 22 ans, quatre mois et six jours. Je sais, le Cherif de Nioro aime ce pays. Il a toujours porté le Mali dans son cœur. Idem pour moi aussi. Dieu seul sait le sentiment qui m’anime pour mon pays. Donc, si nous nous voyons, le principal sujet qui anime notre causerie, c’est évidemment le bonheur de notre pays.

Tout le monde sait aussi la tension qui existe entre le pouvoir et ses opposants, cela n’est point un secret. Nous savons aussi que la crise est aujourd’hui universelle. Tous les pays sont confrontés à des crises financières, particulièrement, le nôtre qui n’a pas de débouchée sur la mer. C’est donc, nous qui subissons le plus, les corolaires de cette crise financière. Donc, mon frère et moi, à chaque fois que nous nous rencontrons, nous causons sur les éventuelles solutions pour que notre pays sorte de l’ornière. Cela est normal, car le Mali est notre mère patrie. Après les discussions, je lui ai demandé de faire des bénédictions pour le Mali et il l’a fait sincèrement. Il m’a rassuré aussi qu’il ne sera jamais la cause d’une tension pour enflammer le pays.

Comme pour démentir les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux sur les raisons de sa visite, Moussa Traoré a confié : « Je n’ai été commissionné par qui que ce soit. Je suis parti de mon propre gré et c’est une initiative personnelle. L’État dans lequel notre pays est doit me pousser à réagir. Dieu est mon témoin, personne ne m’a commissionné ! Je ne peux pas rester de marbre devant les grands défis auxquels mon pays fait face, après avoir gouverné pendant toutes ces années ce pays ».

En ce qui concerne les tensions politiques, il a formulé des vœux : « Je prie Dieu pour qu’un dialogue pour un bon dénouement de la crise s’installe entre les dirigeants et les opposants. Je vais parler aux protagonistes et partager avec eux mon expérience. Mes émissaires n’ont pas pu arriver à Koro. Mais ce n’est pas grave, nous sommes en train d’étudier la situation et nous ferons tout pour leur parler. Ce pays est pour nous tous ! C’est le moment de nous unir pour sortir notre pays de cette grande difficulté. On ne peut pas être fier, si le Mali n’existe plus. Donc, faisons en sorte que notre pays soit pour l’éternité ! Faisons en sorte que nos descendances soient fières de nous ».

Selon le général Traoré, les groupes armés qui sont au Nord ne peuvent nous empêcher de construire notre pays !

« Quand on signait l’accord de paix le 15 mars 2015, j’ai dit que l’accord est l’accord, mais notre fierté malienne existe aussi ! Nous pouvons nous assoir et nous donner la main pour construire notre pays. Mais je vous rappelle une chose : « N’i ye chè nuku jôlenyé, kala de b’a kônô » (Un intestin ne peut se redresser que grâce à une tige). Ces Maliens qui se rebellent, ils se rebellent contre qui ? S’ils disent qu’ils quittent le Mali, ils vont où ? Qu’ils me le disent ? Que tout cela cesse ! Et que nous nous donnions la main pour construire le Mali », a-t-il conclu !

Transcription libre Christelle KONE

Info-matin

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